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Son frère fait une chute fatale au New Victoria Urban Terminal - Andy Tulwa : «Fabrice était un amoureux du travail et un bon vivant»

12 juillet 2021

Cet habitant de Cassis est décédé après cinq jours d’hospitalisation.

Les qualificatifs ne lui manquent pas pour décrire son défunt frère. «C’était une personne à fort caractère mais il avait un cœur en or. Il n’était pas juste un grand frère mais aussi un père, un ami et un confident. Il aimait sa famille. Fabrice était un amoureux du travail et un bon vivant. Son travail était d’ailleurs son passe-temps. Il aimait aussi la pêche, le foot et la Formule 1. Il mérite un hommage digne d’un héros», confie Andy Tulwa, le cœur lourd de chagrin et de regrets.

 

Son frère aîné Fabrice, 37 ans, a connu une fin atroce suivant un grave accident de travail. Le 2 juillet, alors qu’il effectuait des travaux de soudure au niveau du deuxième étage du New Victoria Urban Terminal, à Port-Louis, l’échafaudage sur lequel il se trouvait s’est effondré. Selon un témoin oculaire, cela s’est produit quand un tube en métal sur lequel il se tenait se serait brisé à une extrémité. L’habitant de Cassis a alors été violemment projeté à terre, se blessant grièvement. Admis à l’hôpital Jeetoo , il a rendu l’âme le 7 juillet. Le rapport d’autopsie indique qu’il a succombé suite à des «cranio cerebral injuries».

 

La police et le ministère du Travail ont ouvert une enquête après ce terrible drame. Selon des sources sûres, les premiers éléments de l’enquête interne indiquent que Fabrice Tulwa n’aurait pas utilisé l’échafaudage spécifiquement monté pour le travail qu’il avait à faire. Il en aurait utilisé un autre qui n’aurait pas été adapté.

 

Du côté de la famille, on préfère attendre les conclusions de l’enquête pour se prononcer sur l’accident. «Nou les la polis ek minister travay fer zot lanket pou kone kinn ariv mo frer. Seki nou finn tann dir, seki li ti pe travay lor enn platform. Linn tombe kan enn plak inn kase», souligne Andy. Il ajoute que Valérie, l’épouse de Fabrice, est dans un sale état depuis ce terrible drame : «Ma belle-sœur est complètement abattue.» La fille du couple, âgée de 6 ans, vient de faire son admission à l'école primaire. «Mo frer pann resi trouv so tifi sa zour-la. Li ti dan koma pou so premie zour lekol», regrette Andy.

 

Il avance que Fabrice avait de nombreux projets qui lui tenaient à cœur. Il voulait terminer la rénovation de sa maison et l’embellissement de sa cour, avant de se consacrer à l’avenir de sa fille. Issu d’une famille de cinq enfants, Fabrice avait deux sœurs aînées et deux frères plus jeunes que lui. «Mon frère a toujours été un hard worker. Il n’avait que 15 ans lorsqu’il a commencé à travailler. À la mort de notre père d’une maladie, il a décidé d’arrêter l’école. Li ti vann so bann liv pou gagn kas pou ed mo mama pou finans mo letid», souligne Andy.

 

Depuis, il n’a pas arrêté de travailler. «Fer 21 an li travay. Li ti koumans par fer tourner kouma mo papa. Linn fer la soudir apre. Li enn tourner ek souder grade 1 kouma mo papa. Li ti touzour dir ki li kapav fer enn kouma mwa an metal. Tou so bann koleg ti apresie li. So konpani finn ena enn apros tre imin ek nou apre sa dram-la», précise Andy. D’ailleurs, la compagnie en question souligne qu’elle est très affectée d’avoir perdu «un membre de sa famille» et que Fabrice était un travailleur dévoué et très doué.

 

Le syndicaliste Atma Shantoo, de son côté, a adressé une lettre au ministère du Travail pour réclamer une enquête après le décès de Fabrice Tulwa. Un préposé dudit ministère confirme qu’une enquête est déjà en cours pour faire la lumière sur cette affaire. En attendant, Andy et les siens pleurent amèrement l’être cher qui leur a été enlevé du jour au lendemain, dans des circonstances tragiques. «Zordi, zis souvenir ki reste», murmure le jeune homme.

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