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8 février 2015 15:50
Quatorze lauréates sur vingt. Le QEC s’impose comme «la» star school du pays. Comment expliquez-vous ce succès ?
C’est le fruit d’un dur labeur. Il y a eu beaucoup de travail, de persévérance, de dévouement et de commitment. Les filles ont investi dans leurs études. L’encadrement des parents et des profs a beaucoup compté aussi. Les enfants arrivent ici avec un rêve. I am in the best school, I must be the best. Une fois au collège, les élèves reçoivent une éducation de qualité et, avec le travail des filles, c’est le fruit que nous récoltons aujourd’hui.
Parlez-nous de vos résultats détaillés ?
On a eu 100 % de réussite. On est satisfait, tout en se disant qu’on aurait pu faire mieux. Oui, on est content, mais à la lumière des résultats détaillés, on va vite se mettre au travail. Ces résultats vont nous permettre d’identifier les matières qui méritent plus d’attention. Par exemple, pour les maths, deux filles ont eu un E et 13 filles un D. En chimie aussi, 7 élèves ont eu un E. On va donc s’attarder sur ces matières pour voir ce qu’il faut faire afin d’améliorer ces résultats.
Quel est le profil d’une élève du QEC ?
C’est généralement la petite fille modèle qui a toujours été une bonne élève au primaire et qui veut toujours bien faire. La fillette qui débarque au QEC est l’élève qui a toujours bien travaillé, s’est toujours distinguée et a souvent reçu des prix. Cette élève est aussi bien encadrée par sa famille et est une grande bosseuse qui a des objectifs. Souvent, ces filles se disent : «Si je travaille bien, je serai récompensée.» Ici, au collège, on continue avec elles le travail qu’elles ont commencé.
D’aucuns ont l’impression que le collège est une machine à fabriquer des lauréates. Votre réaction…
Le QEC n’est pas une usine. Ici, on travaille tous ensemble, les élèves, les profs et les parents. Si une élève ne fait pas d’effort, ce n’est pas parce qu’elle est une élève du QEC qu’il y aura un miracle. Il y a tout un travail, toute une planification et toute une culture derrière le succès du QEC. Il y a un monitoring rigoureux qui est effectué dès qu’une élève rejoint la famille du QEC. Si on voit qu’une fille à des problèmes et des lacunes, dès le départ, tout sera fait pour l’aider. Ce n’est pas parce qu’il y a ici une structure pour une éducation de qualité qu’il faut qualifier le QEC de machine à fabriquer des lauréates. Ici, on mise sur la qualité des résultats. Si une élève fait de son mieux et utilise au mieux les facilités qui sont à sa disposition, elle sera forcément récompensée. La finalité de ce qu’on offre ici, c’est de permettre à ces jeunes filles de continuer leurs études par la suite en ayant un trèsbon bagage.
Le système éducatif est-il uniquement centré sur le côté académique ?
On est loin d’avoir une éducation de type militaire. Mais on est rigoureux sur la discipline. Mis à part le côté académique, nos filles participent à une variété d’activités qui contribuent à leur épanouissement. Par exemple, en ce moment, les filles travaillent sur un Blood Donation Day. Il y a aussi des activités prévues autour de la Journée internationale de la femme et tout un programme pour un Environment Day, un Fun Day et un Fund-raising Day. Le sport a aussi une place importante. Comme dans toutes les écoles.
Tout cela pour dire que nos filles ont les moyens d’apprendre, tout en participant à différentes activités. Mais tout ce qu’on fait est bien orchestré. Quand il y a du fun, il y a du fun. Quand il faut travailler, on travaille. Quand il y a une activité, nous laissons les filles gérer les choses. On leur fait confiance. Je ne vais pas être derrière elles pour les surveiller. Ça aide à les responsabiliser. Puis, il y a tous les règlements internes qui nous permettent d’avoir une bonne gestion, comme sur la politique des retards et absences. Les parents sont aussi mis à contribution. Et après chaque trimestre, les performances sont abordées dans les assemblées pour rectifier le tir s’il le faut. Ici, nous misons beaucoup sur l’organisation. Aujourd’hui (NdlR : jeudi), par exemple, le matin, on avait prévu de célébrer les lauréates. Il y a donc eu les pétarades. Une fois cette partie festive terminée, tout le monde est retourné en classe pour poursuivre le travail.
Y a-t-il un travail qui est fait à la base pour suivre une potentielle lauréate ?
Toutes les filles qui entrent en Form I sont de potentielles lauréates. Tout le monde peut le faire.
La compétition est-elle féroce entre les filles ?
Non, elle n’est pas féroce, elle est saine. Cela permet aux filles de donner le meilleur d’elles-mêmes. Les filles ne se battent pas entre elles. Il y a ici beaucoup de team work, par exemple. Mais pour être lauréate, il faut travailler. C’est beaucoup de sacrifices et d’heures de travail.
Personnellement, je suis pour qu’il y ait une élite. Pourquoi parle-t-on de Cambridge ou encore de Harvard ? Parce que ces institutions sont reconnues pour leur niveau d’excellence. Alors pourquoi ne faudrait-il pas permettre à ceux qui ont le potentiel de se distinguer ? Le QEC vend un rêve à des jeunes filles : la possibilité d’avoir une éducation de qualité. Si une jeune fille veut se battre pour devenir lauréate, pourquoi l’en priver ? Ce rêve est à la portée de toutes celles qui sont admises chez nous et qui se donnent les moyens d’y arriver.
Bio express : Ex-élève du Queen Elizabeth College, maman de trois enfants – deux filles qui sont aussi des anciennes du QEC et un fils –, cette ancienne prof de physique est rectrice de cette Star School depuis 2012.
Ma semaine d’actu
Quelle est l’actualité locale qui a retenu, cette semaine, votre attention ?
Forcément, ce sont les résultats du HSC. Je me suis attardée sur le pourcentage de réussite à ces examens, car j’estime que ces chiffres sont très importants. Avec le taux de réussite, il faut surtout se demander pourquoi certaines personnes n’ont pu réussir. Je suis pour un suivi continu avec les élèves. Si quelqu’un arrive en Lower VI et montre des lacunes dans certaines matières, il faut arriver à identifier d’où vient le problème. Je suis même pour qu’il change carrément de matière s’il a des difficultés à ce stade.
Quelle actualité vous a interpellé sur le plan international ?
J’ai été choquée et secouée par cette nouvelle horrible concernant la mort du pilote jordanien brûlé vif par l’État islamique.
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