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Steven Obeegadoo parle de «complot» et Pravind Jugnauth de «collaboration avec l’Inde»

25 avril 2022

Face à un peuple en colère et un pays qui s’enflamme, les Mauriciens s’attendaient à un gouvernement qui fasse preuve d’écoute et de compassion. Or, le cri du cœur des Mauriciens ne semble pas avoir atteint les ministres qui se sont murés dans le silence depuis le début des tensions à Camp-Levieux le mercredi 20 avril. Il a fallu attendre le journal télévisé de la MBC en ce samedi 23 avril pour que les représentants du gouvernement viennent enfin s’exprimer sur la situation.

 

Dans un message adressé à la nation, le vice-Premier ministre Steven Obeegadoo est revenu sur les incidents qui ont secoué le pays, des «moments bien tristes» qui concernent uniquement, a-t-il dit, Port-Louis et Camp-Levieux et pas toute l’île Maurice. «Ce qu’on a vu ce n’est pas juste une manifestation, mais des actes de violences. Des cocktails Molotov ont été utilisés, des stations de police ont été attaquées, des policiers agressés, des infrastructures publics brûlées. La police a exercé le plus de retenue possible. Quatre policiers sont sérieusement blessés et hospitalisés.»

 

Steven Obeegadoo a aussi affirmé que selon les informations détenues par le gouvernement, ces incidents auraient été orchestrés. «Ce qui est arrivé a été comploté, organisé bien avant. Les personnes qui étaient sur les rues avaient de l’expérience dans l’organisation de ce genre de violence. Ils utilisent des activistes qui ont des casiers judiciaires et capitalisent sur le fait qu’il y a eu des augmentations pour créer du désordre.» Il estime que le gouvernement est le premier à reconnaître les difficultés des consommateurs. «Nous n’avons pas hésité à offrir des aides pour protéger l’emploi et le bouse manze des Mauriciens. Dans une démocratie, il y a un dialogue social et politique. Il y a en ce moment des consultations pour préparer le budget. Nous allons écouter les propositions et faire ce que nous pouvons pour agir sur le plan économique.»

 

Selon le ministre, les gens peuvent manifester. Toutefois, les violences ne sont pas tolérables. Il a ainsi lancé un appel au calme pour que le pays retrouve la sérénité. «Nous sommes un peuple qui vit en paix ensemble. Les Mauriciens n’aiment pas la violence. Ce n’est pas dans nos coutumes. Après trois ans de Covid, nous nous relevons petit à petit pour recommencer, avancer. Le tourisme est relancé. Vous vous rendez compte que ce que ce genre d’événements peut avoir comme répercussions négatives ?» Pour Steven Obeegadoo, il est important que chaque compatriote joue son rôle et assume ses responsabilités afin que les violences ne se répètent pas. «Que nous retrouvons la paix et l’accorité qui fait la beauté de Maurice.»

 

Après avoir fait une première déclaration en direct de l’Inde au lendemain des violences à Camp-Levieux, Pravind Jugnauth, qui rentre de sa mission en Inde aujourd’hui, est une nouvelle fois intervenu sur la MBC. Il a expliqué avoir eu une rencontre fructueuse avec le ministre indien des Affaires étrangères pour passer en revue les relations bilatérales entre nos deux pays. «Nous avons vu les différents projets, mais aussi des problèmes auxquels nos deux pays font face actuellement surtout en tenant compte de la situation internationale, dont Covid-19 et la guerre en Ukraine, des événements en dehors de notre contrôle et négatifs sur notre économique.» Maurice et l’Inde vont ainsi, dit-il, collaborer pour essayer de trouver solutions. «Il y a eu des idées qui ont été échangées pour essayer de trouver des solutions, pour essayer de soulager et pallier aux difficultés que nous rencontrer.»

 

Le président de la République, Pradeep Roopun, a lui aussi lancé un appel aux Mauriciens pour que le pays puisse retrouver le calme. «Dans ces moments difficiles, la violence et la destruction ne sont pas une solution. La sérénité doit prévaloir et nous devons retrouver le calme. Ensemble avec les partenaires économiques, sociales et politiques, nous allons trouver des solutions.» C’est en effet ce qu’attend la population. Des mesures concrètes pour alléger le fardeau des Mauriciens qui croulent sous le poids de la cherté de la vie.
 

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