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6 avril 2017 13:08
La Mahebourg Espoir Education Centre se trouve actuellement en difficulté. Pouvez-vous nous dire quel est le problème ?
Le souci principal provient des nouvelles guidelines et de la réorganisation de la National Corporate Social Responsibility Foundation (NCSRF). Certaines fondations et compagnies qui nous soutenaient depuis l’ouverture du centre en janvier 2011 nous ont subitement fait savoir qu’ils ne pouvaient, de ce fait, continuer à financer le Mahebourg Espoir Education Centre (MEEC). À notre plus grand malheur !
Comment en êtes-vous arrivé là ?
Nos projets CSR, année après année, ont toujours été approuvés – par de nombreux partenaires locaux et ceux du Decentralised Cooperation Programme/Union européenne – pour nous aider à atteindre les buts que nous nous étions fixés afin de réaliser notre mission pour le bien des plus défavorisés de notre jeunesse…
Qu’est-ce qu’une éventuelle fermeture pourrait engendrer ?
Une véritable catastrophe pour les adolescents défavorisés de la région sud-est de Maurice et leur famille. Ce serait dramatique !
Pouvez-vous nous raconter comment fonctionne le centre ?
En quelques mots, nous pratiquons l’éducation non-formelle, comme préconisée par ANFEN dont nous sommes membres depuis l’ouverture du MEEC. Nous avons des petits groupes d’adolescents pour l’aspect éducatif et le maximum d’activités afin de les aider à découvrir leurs talents en vue de retrouver leur confiance en eux et trouver, plus tard, un métier, si possible.
Qu’apportez-vous à ces jeunes filles et garçons ?
La confiance en soi d’abord. Ensuite, et en vrac, l’alphabétisation, la discipline, les repas quotidiens – petit déjeuner et déjeuner – dont ils ont tellement besoin, la posssibilité de grandir sainement, etc.
Comment le public peut-il vous aider ?
En nous rendant visite régulièrement – pour le bien-être des ados – et en organisant des activités pour et avec les adolescents du MEEC et leurs animateurs. Et puis surtout, à court, moyen et long termes, en finançant notre projet annuel. Nous avons besoin, en ce moment, en tout premier lieu, et pour pouvoir terminer 2017, de sponsors pour la nourriture, soit environ Rs 300 000. Il s’agit de couvrir les repas de 2017 seulement mais le soutien de Rs 300 000 aiderait à couvrir nos frais administratifs et à terminer l’année sans casse. Notre survie dépend de la générosité des compagnies et des Mauriciens, quels que soient leurs moyens (des standing orders sont disponibles sur demande).
Avez-vous fait appel à l’aide des autorités ?
Oh que oui ! À la NCSR Foundation. Au ministère de l’Éducation ensuite et surtout pour être enfin reconnu comme un centre de Special Education Needs, ce qui serait merveilleux pour nos jeunes et, par contrecoup, pour la survie même du MEEC.
Grand-mère de «deux petites merveilles», Sylvie Mayer a étudié en Écosse puis en France. Elle est retournée à Maurice en 1975 et a occupé plusieurs emplois, à commencer par le Rogers Commercial Centre, avant de se passionner pour le social et de se joindre à Joie de Vivre, un autre centre d’ANFEN, en 2000. «C’est en janvier 2011 qu’avec deux collaborateurs précieux, j’ai pu ouvrir le MEEC. Depuis, je m’accroche car il y a tant à faire», dit-elle.
Leur réalité est autre. Car dans la vie, ils ont eu un nouveau départ. Entre pauvreté, chômage, addiction à l’alcool et à la drogue, prostitution et prison, ils ont eu une scolarité perturbée. Conséquences : échec scolaire, vie de misère, entre autres difficultés. Ce scénario, Sylvie Mayer l’a trop vu. Et pour lutter contre tous ces fléaux, sa petite équipe et elle ont voulu offrir aux jeunes de la région Sud une seconde chance de redémarrer leur vie.
C’est en 2011 que tout a commencé. L’association Mahébourg Espoir, basée à Cité La Chaux, vient ainsi en aide aux habitants de la localité. En sus de l’apprentissage académique qui se décline à trois niveaux, l’établissement propose de nombreux autres cours qui ont pour objectif de développer la créativité et la personnalité de ces jeunes. Arts & Crafts, pâtisserie, menuiserie, couture, broderie, patchwork, jardinage, danse et de nombreuses activités sportives.
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