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Taxe sur les services numériques : les Mauriciens s’interrogent

19 juillet 2020

Clinton, Tacha, Reejoyna, Ashwinee et Tesh se demandent s'ils devront payer plus pour «netflix and chill», entre autres services...

 Comprenez par-là une taxe sur les services de mail et cloud (Gmail, Apple), la musique en ligne, les services de streaming genre Netflix et Amazon Prime, les services de jeux en ligne et l’achat de jeux comme le Playstation Network de Sony, l’achat en ligne sur des sites comme Amazon, entre autres services. Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, devrait s’expliquer à l’Assemblée nationale, le mardi 21 juillet, sur l’implémentation de cette taxe, qui s’annonce complexe, sur tous ces services digitaux. Entre-temps, nous avons demandé à plusieurs Mauriciens ce qu’ils en pensent et la joie n’est pas au rendez-vous.

 

Tacha Hippolyte, 23 ans et étudiante en Social Work Practice, ne comprend pas : «C’est une décision précipitée. C’est triste qu’on veuille nous taxer sur des sources de divertissement mais aussi d’informations, à l’exemple de Netflix.» Même son de cloche du côté de Clinton Ip Chan In, Team Leader dans une compagnie privée : «En imposant cette taxe, c’est comme si on voulait priver les gens de leurs loisirs. S’il s’agit d’un plan stratégique pour résoudre la dette de Maurice, je pense qu’il y a d’autres façons de faire.» À côté, son amie Reejoyna Seewoogalam, Claim Admin dans une compagnie d’assurance médicale, surenchérit : «Le coût de la vie est déjà déraisonnable, y compris l’argent que l’on dépense pour les loisirs. Et voici qu’il faudra peut-être dépenser plus, avec l’ajout de cette taxe pour acheter, jouer, regarder !» Pour Ashwinee Aubeeluck, employée dans le secteur bancaire, il y avait d’autres alternatives : «Avec l’ajout de cette taxe et le coût de la vie qui augmente, c’est clair que beaucoup vont abandonner les services comme Netflix et Amazon. Pourquoi ne trouve-t-on pas d’autres moyens pour taxer de l’argent, comme augmenter le prix de l’alcool et de la cigarette ?»

 

Du côté des gamers aussi on s’interroge. À l’instar de Teshmi Sing Gutty, 29 ans, Senior Creative Engineer, très portée sur les jeux en ligne et également acheteuse de jeux en version non-physique (c’est-à-dire en téléchargement légal) : «Quoi qu’on en dise, les jeux vidéo restent un loisir qui séduit de nombreux jeunes. S’il faudra payer plus pour jouer et acheter des jeux, beaucoup d’entre eux ne pourront pas forcément le faire. Et je suis sûre que beaucoup se tourneront vers des choses accessibles mais plus nocifs.»

 

Les questions autour de cette décision n’arrêtent pas de se poser… Qu’en sera-t-il vraiment ? La balle est maintenant dans le camp du ministre des Finances.

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