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Thaipoosam Cavadee, une tradition familiale

2 février 2015

Akash Bhujoo participe chaque année au Thaipoosam Cavadee.

Des aînés aux plus jeunes, le Thaipoosam Cavadee – une fête religieuse tamoule – est une histoire de famille. Après dix jours de jeûne, les Mauriciens de foi tamoule s’apprêtent à honorer le dieu Muruga, fils de Shiva et de la déesse Ouma. Mardi prochain, comme chaque année, des centaines de dévots porteront le cavadee, cette structure en bois ornée de fleurs et de la statuette de Muruga, sur leurs épaules lors d’une procession les menant au kovil.

 


Comme tous les fidèles, les Purseramen vivent ce moment avec une émotion intense. Tous les ans, au moins un membre de la famille participe à cette célébration qu’ils ne sauraient manquer puisqu’il s’agit de l’un des moments les plus importants du calendrier tamoul. Cette fois, c’est Navina, 24 ans, et son frère Krishen, 20 ans, qui témoigneront leur ferveur. Depuis dix jours, ils observent un jeûne strict, ne mangeant que des plats végétariens préparés à la maison. Rendre hommage au dieu Muruga est essentiel à leur bien-être : «Je crois qu’on ne se sentirait pas bien dans notre peau et dans notre tête si on ne le faisait pas», confie la jeune femme. Pour Navina et Krishen, faire ce sacrifice est une bénédiction : «Quand on prie Muruga, on sent que nos prières sont exaucées. Nous avons foi en lui et il nous le rend bien.» Ils s’activent donc à tout préparer en vue du grand jour. Dans la nuit de lundi à mardi, ils achèveront de confectionner le cavadee en famille, comme le veut la tradition.

 


Chez les Bhujoo aussi cela fait des années que l’on prend part aux célébrations du Cavadee. Akash, son père Raj et plusieurs autres membres de la famille y participent. Depuis le début du carême, ils se livrent à des séances de prières quotidiennes à la maison et au temple. Pendant ces dix jours, ils font tout pour purifier leur corps et leur âme. L’une des règles de ce carême, pour ceux qui porteront le cavadee, est de dormir à même le sol sur une natte. Un sacrifice qui revêt une grande importance pour les dévots.

 


«Participer au Cavadee, c’est une façon de bien commencer l’année. On rend grâce au dieu et on prie pour la prospérité de la famille et des business qui sont entretenus par mon père et mes oncles, ainsi que pour notre bien-être et la réussite des enfants à l’école», explique Akash, élève du collège Saint-Joseph. Le Cavadee symbolise la purification et le recommencement. Chez les Bhujoo, poursuit Akash, cela remonte à l’époque de ses grands-parents, voire plus loin : «Ça a commencé avec ma grand-mère, puis mon père et ses deux frères, et maintenant c’est à moi, mon frère et mes cousins de perpétuer la tradition.» Cette journée, ils la vivront dans un profond recueillement.

 


L’un des rituels de cette célébration est que les dévots se font piquer de fines aiguilles sur le corps. Les hommes le font souvent sur tout le corps et y accrochent des limons. Pour les femmes, c’est plutôt la langue. Ce geste symbolise le sacrifice en l’honneur de Muruga. Mardi, Payendana Appadoo se piquera la langue, un exercice auquel il est habitué. «Nous n’avons pas peur. On se concentre, on prie et on ne ressent rien», dit-il. L’an dernier, ce sont ses deux filles qui avaient pris part à la procession. Membre du kovil d’Helvétia, il jouera cette année un rôle de premier plan, celui de porter le vel, la lance de Muruga. «La nuit de lundi à mardi sera chargée. À 2 heures, nous allons commencer par l’Abisegum, une prière au cours de laquelle nous baignons la statue du dieu avec du lait, du miel et cinq fruits. Nous allons ensuite décorer le temple et faire des prières», explique-t-il.

 


Ce jour-là sera rythmé par plusieurs rituels. Après s’être rendus au temple pour des prières, les dévots se dirigeront vers la rivière où ils prendront un bain purificateur. C’est là que les aiguilles seront plantées dans plusieurs parties du corps. La procession se formera ensuite et prendra le chemin du kovil où une dernière séance de prières aura lieu. Une fois celle-ci terminée, les dévots regagneront leur maison, le cœur léger et heureux, pour profiter du reste de la journée en famille.

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