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24 novembre 2014 11:16
La Platform Moris Lanvironman a envoyé à tous les partis politiques ses suggestions en matière d’écologie. Quelle est la démarche derrière cette initiative ?
À l’échelle mondiale, les enjeux écologiques détermineront largement les politiques à venir. On ne pourra pas répondre aux défis du XXIe siècle avec les recettes politiques du XXe siècle, comme celles qu’on utilisait dans les années 60 ou 80. C’est pourquoi nous attendons que les politiciens annoncent clairement leurs ambitions sur le volet écologique et nous espérons des propositions courageuses et durables pour le pays et non du green washing.
Pourquoi êtes-vous venu de l’avant avec cette initiative ?
Les questions liées à l’écologie sont primordiales parce qu’elles évaluent notre impact sur la société et l’environnement. À partir de là, elles interrogent notre manière de vivre, de travailler et de produire. Finalement, derrière la question de l’écologie, il y a surtout celle de savoir quelle société nous voulons construire. Ce qui est une question éminemment politique. L’autre raison, c’est que les jeunes Mauriciens se montrent sensibles aux questions écologiques. Ils sont inquiets de la disparition des ressources et du monde dans lequel ils auront à vivre demain. Tout cela leur donne le sentiment d’un avenir bouché.
Aujourd’hui, les jeunes représentent une grande partie de l’électorat et ils sont en mesure de décider du résultat final de cette élection et, peut-être un peu aussi de leur avenir. Nous les invitons donc à être attentifs, au moment de voter, aux propositions politiques les plus solides et les plus cohérentes en faveur de l’environnement et de l’intégration sociale.
Quelles sont les grandes lignes des propositions que vous faites aux différents partis ?
La mesure-phare, c’est d’avoir une politique territoriale cohérente, consistante, réelle et sérieusement mise en œuvre. Sinon, il sera difficile de se concevoir comme une île durable. Cette politique territoriale doit être définie de manière à intégrer et résoudre les principales contraintes liées à la gestion de l’eau, à la génération d’électricité – impliquant la production de biomasse et les autres types de production d’énergie verte –, à la sécurité alimentaire et à la sûreté des aliments, à la préservation de la biodiversité, au déplacement de la population et à l’habitat, à la gestion des déchets et à la régénération des patrimoines naturels et culturels.
Nos autres recommandations consistent en des mesures essentielles dans l’un ou l’autre de ces différents domaines que je viens d’énumérer. Dans le domaine de l’énergie, il est primordial de garder un objectif minimal de 35 % d’énergie renouvelable d’ici à 2025 et de faciliter l’entrée des petits producteurs d’énergie sur le réseau. Concernant la gestion des déchets, il est essentiel de mettre en oeuvre une politique nationale pour la récupération, le recyclage et la réutilisation de toute les matières premières présentes dans nos poubelles. Il nous semble également possible de réconcilier, au moins en partie, la question du logement social et l’amélioration de la sécurité alimentaire. Enfin, la gestion du littoral est un autre sujet d’inquiétude qui appelle à une politique claire. Des politiciens responsables peuvent difficilement faire l’impasse sur de tels sujets.
Croyez-vous qu’il existe une volonté politique de faire avancer les choses dans le domaine écologique ?
Churchill disait qu’il vaut mieux prendre le changement par la main avant qu’il ne vous prenne par la gorge. Sur les questions écologiques, c’est un peu ce qui risque d’arriver, indépendamment de savoir s’il existe une volonté politique ou pas.
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