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4 juillet 2016 05:05
Carrelage et murs fissurés, chambres condamnées… Tel est l’état des maisons de quelques habitants de Souillac. Certaines d’entre elles, se trouvant en bordure de falaise, menacent même de s’effondrer. Cela, suite à des éboulements survenus au Batelage en décembre 2015.
Ces familles craignent le pire en raison des risques d’érosion. Parmi : celle de Kowlesri Bacha Gian qui habite cette région de l’île depuis 18 ans. Sa famille est, dit-elle, sur le qui-vive : «On a du mal à fermer l’œil la nuit, surtout quand il pleut. On a peur que tout s’écroule.»
Cette mère de famille de 42 ans explique que l’inquiétude s’est installée après le 24 décembre : «Nou ti pe dormi aswar. Ver 3 h dimatin, mo misie inn lev nou. Linn dir nou degaze sorti, later pe grine.»Il y a deux mois, elle a participé à une réunion sur le sujet avec les personnes concernées. Mais depuis, rien n’a abouti, assure-t-elle. Pour éviter une catastrophe, Kowlesri et sa famille, qui sont à huit sous le même toit, souhaitent que le gouvernement leur offre un autre endroit où vivre.
Car sa maison et celles d’autres habitants de la localité sont «suspendues» à quelques mètres en bordure de falaise, sur une route à deux voies. Cette dernière, une route principale, relie le Sud – notamment Chemin-Grenier, Surinam et Souillac – à d’autres parties de l’île. Lors des éboulements, la voie en direction de Curepipe a été fermée, jugée dangereuse pour les automobilistes. Depuis, les conducteurs étaient contraints d’utiliser une rue connue comme Le Chemin des Fosses.
Mais il y a quelques semaines, cette voie a été rouverte aux poids lourds. «Fer nef mwa, tou masinn pe pas dan sa ti sime la. Zot inn andomaz sime la et zot inn les li koumsa mem. Abe kifer depi lontan zot pa inn ouver sime prinsipal la ?» se demande Ramkissan Dassruth, un habitant de la localité.
Comme d’autres habitants de cette région, il a de nombreuses interrogations. Par exemple au sujet d’un bâtiment détruit il y a quelques jours par un bulldozer (voir hors-texte). En attendant, il vit au quotidien entre inquiétude et colère.
En bordure de route, à Souillac, se trouvait un vieil édifice faisant face à la mer. Celui-ci existait depuis la colonisation française et était considéré par les habitants de la région comme un patrimoine. Il servait tantôt à stocker du sucre pour l’exportation, tantôt de cinéma antique où les films muets étaient joués.
Mais selon les habitants de la localité, cet édifice a été récemment démoli par un bulldozer. Depuis, ils s’interrogent : pourquoi l’avoir démoli ? Une question qui reste pour l’heure sans réponse.
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