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26 avril 2022 11:38
L’angoisse se lit toujours sur leur visage. L’épouse et ses enfants ne souhaitent pas faire polémique en commentant la décision de la cour d’accorder la liberté sous caution à trois suspects arrêtés après la fusillade mortelle ayant coûté la vie à Manand Fakhoo, mais ils s’interrogent sur plusieurs éléments de l’enquête qui sont toujours restés en suspens. «Kot zarm kinn servi pou touy mo misie ?» s’interroge Sangeeta, l’épouse de Manand Fakhoo. Elle voudrait, ainsi, savoir où en est la police avec cet aspect important de l’enquête. Manand Fakhoo se trouvait dans sa voiture, à la jonction des rues Martindale et Swami Dayanand, à Beau-Bassin, non loin de chez lui, lorsqu’il a reçu une balle au visage et une autre à la nuque, tirées à bout portant dans la soirée du 21 janvier 2021.
Le tireur était à moto en compagnie d’un complice. Saignant abondement, Manand Fakhoo, plus connu comme «Manand Toro», s’est d’abord rendu au poste de police au volant de sa Hyundai, avant de se rendre à l’hôpital de Candos, où il a été opéré d’urgence. Cet homme de 56 ans est mort à l’unité des soins intensifs 24 heures plus tard. Soupçonnant un règlement de comptes, la police a arrêté 12 suspects. Trois d’entre eux ont retrouvé la liberté sous caution durant la semaine écoulée après plus d’un an en détention. «Nou ena respe pou zidisyer me eski zot gagn traka nou sekirite ? Ziska ler la polis pankor kone kot zarm kinn servi pou touy mo papa. Kot lanket inn arive ?» se demande Nitisha, la fille de Manand Fakhoo. Selon son frère Kashish, un calibre .22 spécial a été utilisé pour abattre son père.
«Nous avons d’autres informations très sensibles sur l’assassinat de mon père. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons rencontrer le commissaire de police. Nous avons déjà fait la demande mais elle n’a pas encore été agréée», souligne le jeune homme. Ce dernier ainsi que sa mère et sa soeur ont consigné une déposition à la police le dimanche 17 avril pour réclamer une présence policière permanente devant le domicile familial. Car ils craignent pour leur sécurité. La police a effectué des patrouilles pendant 24 heures uniquement. Les Fakhoo invitent le commissaire de police à faire le nécessaire pour que l’enquête policière soit bouclée au plus vite afin que le judiciaire puisse prendre ensuite le relais.
«Mon père mérite que justice lui soit rendue. Nous remercions la Criminal Investigation Division de Beau-Bassin et la Major Crime Investigation Team qui ont fait un travail énorme jusqu’à présent, avec l’arrestation de plusieurs suspects et la saisie d’une moto et d’un camion qui ont été utilisés la nuit du drame. Nous craignons toutefois pour notre sécurité car l’arme du crime est toujours dans la nature. De plus, l’un des suspects libérés sous caution n’habite pas très loin de chez nous», souligne Kashish. Il précise : «Les images des caméras de surveillance ont démontré que mon père était suivi depuis quatre jours. Nous avons des informations selon lesquelles un groupuscule avec des membres entraînés et armés serait à l’origine de son assassinat. Le commissaire de police doit agir vite.»
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