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16 août 2020 13:11
Nirveda Alleck a notamment fait le geste symbolique de plonger ses toiles dans la mer enduite d’huile pour ensuite travailler dessus. «Certes, c’est un processus normal de mélanger l’eau et l’huile, surtout pour moi qui fais beaucoup de oil on canvas. Mais là, c’est inédit et symbolique, c’est tremper une toile dans cette mer souillée et en faire un tableau, d’autant que j’habite dans les environs de Grand-Port, où il y a toute la mobilisation, et, bien sûr, l’odeur et la vue de cette marée noire. Maintenant, je compte travailler sur cette huile et ensuite probablement organiser une levée de fonds avec la vente d’œuvres qui en ressortent», explique-t-elle.
L’artiste Laetitia Rousselin confectionne également des œuvres en ce moment, avec des coquillages et des matières écolos. «Ce sont des expérimentations que je mettrai en vente par la suite. C’est mon aide, d’autant que j’ai déjà travaillé avec des coraux et d’autres ingrédients naturels dans le passé, ce qui me touche encore plus grandement en voyant ce que la marée noire est en train de détruire», se désole-t-elle.
Donner pour aider, c’est aussi la devise du peintre-écrivain Pascal Lagesse qui a initié, le jeudi 13 août, une vente aux enchères – la monnaie ira à l’ONG Eco- Sud – pour un tableau récemment peint, où l’on peut voir le Wakashio. «On est tous un peu démunis par cette situation et chacun peut aider comme il peut. Moi, par exemple, je ne sais pas nettoyer un lagon mais j’aide avec ce que je sais faire», explique-t-il.
Tout aussi inspirée, l’artiste Gilberte Marimootoo Natchoo a peint pas moins d’une dizaine de tableaux depuis la crise, qu’elle mettra en vente sur son site Web : gilbertenatchoo.com. «Ce sera un souvenir pour la génération future, comme une façon de montrer où peuvent mener l’insouciance et l’incompétence de certains», lâche l’artiste.
Daphné Doomun, pour sa part, a proposé un dessin qui a été très partagé par l’ONG Small Step Matters. Un dessin en noir et blanc qui dit tout sur la situation. La jeune femme, qui pense produire une autre œuvre bientôt sur la crise, confie : «C’est notre façon, à nous artistes, de toucher, de conscientiser et de faire bouger. C’est très important.»
Autre démarche : porter un T-shirt pour conscientiser. La compagnie Mauricette a ainsi mis en vente des T-shirts pour sa collection Anou Azir, à l’effigie de plusieurs dessins d’artistes dont ceux de Daphné Doomun et d’autres comme Zanpol et Kris Akm. La recette des ventes ira à des ONG, notamment Small Steps Matter et la Mauritius Wildlife Foundation.
Notons aussi le nouveau site wakash.io, une initiative de Vincent Pollet, entrepreneur et cofondateur du site ICT.IO. Vous pourrez y commander des T-shirts concoctés par l’illustrateur et Designer Joel Ramdoo.
Bref, soyons engagés mais soyons aussi artistiques.
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