Publicité

Une marche pour dire non à la violence contre les enfants

20 avril 2015

L’émotion était intense pour la mère d’Edouarda et ses proches.

«Il faut que tu manges. Ça fait des jours que tu n’as rien avalé», lance la députée Malini Seewocksingh d’une voix bienveillante à la mère d’Edouarda. Les traits tirés de Mirella, ses yeux rougis, son regard perdu dans le vide, sa souffrance palpable ne laissent personne de marbre. Devant la municipalité de Curepipe, plusieurs personnes, toutes vêtues de blanc et munies de fleurs blanches, s’affairent autour d’elle. Impassible face à toute cette agitation, elle tient dans ses mains une photo de son enfant. Prête à cheminer avec les autres malgré son état lors d’une marche pacifique, organisée par l’association Because We Care, à Curepipe, hier, au nom de la petite Edouarda, 11 ans, qui a perdu la vie d’une manière horrible.

 

Si les Mauriciens ont été nombreux à s’indigner sur les réseaux sociaux, ils étaient beaucoup moins à descendre dans la rue en ce samedi en signe de mobilisation. Pour témoigner de leur soutien à la famille de la petite Edouarda et dire non à cet acte barbare et à toutes formes de violences envers les enfants, un petit groupe de personnes dont plusieurs personnalités politiques et sociales ont marché, malgré la pluie, de la municipalité de Curepipe à Nouvelle-France, là où le corps de la petite a été retrouvé, en passant par Cité Anoska.

 

Se rappelant les autres cas d’enfants violentés et tués dans le passé, tous ceux présents se sont indignés d’une seule voix contre les terribles violences dont ont été victimes des petits êtres sans défense. «Il y a eu Anita Jolita, Joannick Martin et maintenant Edouarda. Combien de temps va-t-on continuer comme ça ? Il faut que ça cesse», a scandé un marcheur. «L’île Maurice ne va pas t’oublier», «un ange nous a quittés», «elle ne méritait pas ça, c’était une innocente», pouvait-on entendre, entre autres.

 

Serge Clair, qui a fait le déplacement de Rodrigues, pour apporter son soutien à cette famille d’origine rodriguaise, n’a pu cacher son émotion. Après avoir adressé quelques mots de réconfort à Mirella, le commissaire de Rodrigues a fondu en larmes. «Je suis très triste», a-t-il déclaré en affirmant qu’il allait travailler avec les autorités concernées pour mieux accompagner les immigrants venant de Rodrigues et soutenir ceux qui vivent dans des conditions difficiles une fois à Maurice.

 

L’émotion était à son paroxysme lorsque le cortège est arrivé à Nouvelle-France, là où le corps d’Edouarda a été retrouvé. Tous y ont déposé leurs fleurs blanches. Des larmes ont coulé. Des larmes de tristesse et de révolte pour dire non à toute cette violence. Pour demander qu’il n’y ait plus jamais d’Anita Jolita, de Joannick Martin et d’Edouarda.

Publicité