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2 septembre 2016 03:08
Il y a ceux qui s’arrêtent en la voyant dans la rue, à côté de ses petits meubles de fortune. Mais pas seulement. Il y a aussi ceux qui continuent leur chemin, en la regardant du coin de l’œil, complètement indifférents au sort de cette veuve de 63 ans, une habitante de Dagotière. Pendant plus de 20 ans, elle a occupé une maison de la NHDC de cette localité. Mais elle en a été expulsée le mercredi 24 août aux alentours de 10 heures.
«J’ai des difficultés financières depuis la mort de mon époux. Et ma situation s’est aggravée lorsque mon fils de 42 ans, qui vit avec moi, a eu le psoriasis. Il a reçu une pension d’invalidité pendant six mois, mais elle n’a plus jamais été renouvelée. Et je dépense de l’argent pour ses soins. Ma seule source de revenus est ma pension de vieillesse»,soutient-elle.
Elle poursuit :«Je payais une mensualité de Rs 1 500. Et avec les intérêts accumulés, j’ai eu des rencontres avec des responsables de la MHC pour que je paye Rs 3 000 par mois afin de rattraper mon retard, mais cela n’a pas accepté. Puis, il y a trois ans, on m’a annoncé que ma maison avait été vendue à la barre», précise-t-elle. Et depuis mercredi, elle est à la rue avec ses meubles, soit un réfrigérateur, un four à gaz, un matelas et un buffet.
«J’ai dormi dans la rue, sous un camion. Le chauffeur ne savait pas que j’étais dessous. Lorsqu’il a mis en marche le matin, j’ai été réveillée et suis sortie sous le véhicule très vite. Au cas contraire, j’aurais pu mourir»,confie-t-elle.
Le jeudi 25 août, dit-elle, le syndic a eu la permission de la MHC de remettre ses affaires dans la cour, soit sous la varangue. «Et depuis, c’est là que je dors avec mon fils. Les voisins nous apportent à manger. On ne peut pas prendre une douche. Et pour se soulager, nous n’avons d’autre choix que d’aller faire nos besoins dans les champs de cannes»,pleure-t-elle.
Contactée à ce propos, la MHC a déclaré que cette veuve ne respectait pas son engagement et que l’affaire avait été référée à la justice. Pour sa part, Salim Muthy, du Mouvement des victimes du Sale By Levy, déplore l’inaction des politiciens de cette circonscription ainsi que celle du ministère de la Sécurité sociale, qui est chargé de la protection des personnes âgées.
«Ce sont les citoyens lambda qui sont en train de faire le travail des politiciens. C’est terrible. Lundi, j’aurai une rencontre avec le Chairmande la MHC afin de trouver une solution sur une base humanitaire. Qu’elle occupe à nouveau sa maison jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée concernant les retards accumulés», avance Salim Muthy. Mais quoi qu’il en soit, Hemwantee et son fils vivent actuellement dans des conditions inhumaines et ont besoin d’aide.
En 2013, elle était à deux doigts de perdre sa modeste maison de la NHDC, située à Vallée-des-Prêtres. «Cela fait30 ans que j’habite dans cette maison. Et en 2010, mon fils et moi avions pris un prêt en commun afin d’agrandir la maison et faire d’autres travaux. Mais en 2013, il a eu un grave accident de la route et n’a pas été en mesure de travailler. Alors que, de mon côté, j’avais des problèmes de santé et j’avais fini par perdre mon emploi. Du coup, nous étions dans l’incapacité de payer notre prêt», raconte Marie-Noëlle Serrette, qui aurait alors rencontré plusieurs personnes au sein de sa banque, sans toutefois trouver une solution. «La maison avait été identifiée pour être vendue à la barre. Mais j’ai eu l’idée de revoir mon contrat et j’y ai vu que l’une des conditions de la banque pour nous avancer le prêt était de souscrire obligatoirement à une assurance-vie. Ainsi, en cas de décès ou d’invalidité, l’assurance aurait tout pris à sa charge. Mais lors des négociations, personne au sein de la banque ne me l’a dit, alors que je leur avais expliqué ma situation», déplore-t-elle. Elle poursuit : «J’ai pu prouver mon incapacité à travailler et celle de mon fils grâce aux recommandations de nos médecins. Et l’assurance a tout pris à sacharge. Grâce à elle, je n’ai pas perdu ma maison. Je conseille aux gens qui se retrouvent dans ce genre de situation de bien s’informer sur leurs droits», recommande Marie-Noëlle Serrette.
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