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8 juin 2015 04:19
«Je ne me suis jamais sentie en danger là-bas…» Rentrée au pays, il y a quelques semaines, du Burundi où elle vit et travaille depuis environ 20 mois, notre compatriote Valérie Vencatachellum, qui s’apprête à retourner dans son pays d’adoption, nous raconte sa vie dans ce pays qui est passé, il y a peu, par des troubles.
Il y a quelques semaines, le 28 avril, le Burundi a été ensanglanté par des manifestations violentes. Et le mercredi 13 mai, un général a annoncé avoir destitué le président Pierre Nkurunziza, resté sourd aux cris de la rue à Bujumbura.
À l’origine de la crise : le fait que Pierre Nkurunziza ait posé sa candidature pour un troisième mandat présidentiel, s’obstinant à vouloir tenir des élections. Manifestants, opposition et société civile, qui s’y opposent depuis fin avril, font valoir que ce serait inconstitutionnel et contraire aux accords d’Arusha qui ont permis de mettre fin à la très longue guerre civile au Burundi entre Hutus et Tutsis (1993 à 2006). Si la situation s’est calmée, les choses ne sont pas pour autant rentrées dans l’ordre.
Mais, c’est avec l’esprit tranquille que Valérie Vencatachellum retourne au Burundi : «Je suis sereine et pas du tout angoissée car je repars pour les besoins de mon travail. Je suis chef de projet et je travaille pour le renforcement des capacités en langue anglaise au bénéfice du gouvernement du Burudi. Je travaille ainsi avec le gouvernement et les bailleurs de fonds.»
Si la jeune femme trouve que le Burundi est «un très beau pays où il fait bon vivre», elle ne s’imaginait pas vivre une telle expérience, il y a un mois, peu avant qu’elle ne revienne à Maurice : «Je n’aurais jamais cru que les choses auraient dégénéré ainsi dans les quartiers à la périphérie de la capitale. Je n’avais jamais vu cela. Il y avait des barricades un peu partout. Par endroits, des pneus ont même été incendiés. Bref, c’était impressionnant.»
Même si elle était rentrée au pays, Valérie s’est tenue informée de la situation grâce à son équipe. Rassurée que les choses aillent mieux, elle s’apprête à y retourner pour reprendre ses activités : «Certes, la situation est ambiguë. Je ne sais comment vont réagir les bailleurs de fonds avec qui je travaille.» Mais ce qui est sûr, c’est qu’elle a hâte de retrouver «ce pays aux milles collines» pour vivre de nouvelles aventures…
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