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Vassen Kauppaymuthoo, océanographe, sur l’environnement : «Maurice peut être un exemple»

1 décembre 2015

Vassen Kauppaymuthoo, océanographe, sur l’environnement : «Maurice peut être un exemple»

Paris accueille, à partir de demain, la conférence mondiale COP21 sur les grands enjeux climatiques. Que pensez-vous de ce grand rassemblement ?

 

C’est un rendez-vous crucial pour beaucoup de pays et les écologistes qui sont dans l’attente d’actions concrètes par rapport au problème du changement climatique. Le monde doit maintenant veiller à une réduction du taux de CO2 dans l’atmosphère car il a déjà atteint un seuil critique. L’autre grand challenge de cette conférence est de s’assurer que nos dirigeants politiques et économiques soient convaincus des effets néfastes du changement climatique sur l’environnement et sur l’économie. Il faudrait que tous les participants s’engagent à limiter la hausse de température liée au réchauffement climatique à moins de 2 ºC d’ici à 2100 et que chaque pays soit forcé de respecter cet engagement. Il faut des actions concrètes et en finir avec les déclarations d’intentions. Cette conférence vise aussi la mise en place d’un fonds mondial de 100 millions de dollars pour combattre les effets du changement climatique.

 

Pensez-vous que ce sommet sera une réussite ?

 

La difficulté est d’obtenir un consensus entre tous les pays pour arriver à un engagement formel. Car lors de cette conférence, il y aura beaucoup de discussions dans les couloirs, des lobbies vont agir. J’espère que l’intérêt économique ne prévaudra pas sur l’intérêt de l’humanité. Mais selon moi, il y a de grandes chances d’arriver à un accord pour combattre le changement climatique. Désormais, des faits scientifiques attestent que nous subissons des effets liés au changement climatique. Il y a la montée du niveau de la mer, la fonte des glaciers, la hausse de température ou encore les cyclones qui sont de plus en plus puissants. On commence aussi à se rendre compte que le réchauffement climatique à un impact direct sur l’économie et la croissance mondiale.

 

Le taux de CO2 dans l’atmosphère a atteint un seuil limite. Qu’est-ce que cela veut dire ?

 

Il s’agit d’un déséquilibre de la composition de l’atmosphère dû à une quantité phénoménal de CO2 dans l’air. Il a été prouvé que nous ressentirons les effets du réchauffement climatique pendant au moins 1000 ans. La COP21 ne pouvant arrêter complètement les effets de ce réchauffement, il est davantage question de le freiner. Il faut désormais être résilients, s’adapter aux changements. À Maurice, notre secteur touristique dépend des plages, du lagon ou encore du niveau de la mer. Qu’est-ce qui va se passer si les choses continuent au train elles vont ? Des actions sont nécessaires pour se préparer sur le long terme.

 

Pourquoi est-il important pour Maurice de participer à cette initiative ?

 

Chez nous, on a souvent tendance à se dire «pa mwa sa li sa». Beaucoup pensent que le réchauffement climatique ne nous concerne pas. Qu’on est une petite île et qu’on ne pollue pas. Or, dans ce débat, on a tous un rôle à jouer et Maurice doit jouer son rôle. Étant un petit état insulaire, notre île est plus susceptible de ressentir les effets du réchauffement climatique, notamment la montée du niveau des océans. Elle n’est pas non plus l’abri de puissants cyclones. Maurice fait partie de la communauté mondiale et notre île peut être un exemple en défendant la cause des petits états insulaires.

 

Notre île ressent-elle déjà les effets du changement climatique ?

 

Oui, sans aucun doute. Ceux qui vont à la plage ou encore ceux qui sont souvent à Port-Louis le constatent. Il fait plus chaud. On a connu la sécheresse et je le répète : on n’est pas à l’abri de connaître un puissant cyclone. Il faut être vigilant.

 


 

Ma semaine d’actu

 

Quelle actualité locale a retenu votre attention ces derniers temps ?

 

Je suis avec attention tout se qui se passe  par rapport aux nouvelles lois.

 

Et sur le plan international ?

 

Les attentats à Paris m’ont beaucoup touché. C’est encore un autre challenge auquel le monde doit faire face. Ces récents événements doivent nous permettre de nous dire qu’on a la chance de vivre dans un si beau pays.

 

Que lisez-vous actuellement ?

 

Comme je fais actuellement des études de droits, je lis beaucoup les textes de lois.

 


 

Ameenah Gurib-Fakim : «Il y va de notre futur»

 

La présidente de Maurice sera elle aussi présente à Paris pour assister à la conférence mondiale COP 21. C’est avec son regard de scientifique mais aussi en tant que fervent défenseur de l’environnement qu’Ameenah Gurib-Fakim participera au débat. «On s’attend à avoir une résolution forte acceptée par tous. Le changement climatique doit concerner tout le monde car il y va de notre futur», affirme celle qui vient d’être nommée vice-présidente et administratrice du Planet Earth Institute. Dans quel état d’esprit fait-elle le déplacement suite au drame qui a secoué la France récemment. «J’y vais avec l’esprit tranquille car avec tout ce qui est arrivé ces derniers temps, Paris sera peut-être la ville la plus sûre», a-t-elle déclaré.

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