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8 septembre 2014 03:27
Leur vie est devenue un enfer du jour au lendemain. Kamini Doobareea, une habitante de Curepipe âgée de 52 ans, et Antoinette Dedans, 49 ans et vivant à Baie-du-Tombeau, ont toutes deux perdu l’usage d’un œil après avoir reçu une injection d’Avastin à l’hôpital de Moka. Ces deux femmes viennent allonger la liste des personnes qui se sont plaintes de la même conséquence récemment dans la presse.
Veuve depuis plusieurs années, Kamini Doobareea explique qu’elle a perdu son œil droit il y a deux ans suite à la complication d’une pathologie oculaire. «Tout a commencé par des picotements qui devenaient de plus en plus persistants. Je suis allée à l’hôpital de Moka où l’on m’a dit que j’avais un début de cataracte. J’ai subi une opération le 31 août 2012», raconte-t-elle. Mais sa vue ne s’est pas améliorée, bien au contraire. «J’allais encore plus mal. On m’a diagnostiqué une hypertension oculaire et on m’a affirmé que c’était cela qui me faisait souffrir autant. Un médecin m’a dit qu’il fallait qu’on me donne un traitement appelé Avastin et on m’a fait l’injection le 27 septembre 2012», poursuit-elle. Ses problèmes étaient alors loin d’être terminés.
«On m’a bernée»
«Quelques heures après l’injection, j’ai eu de très fortes douleurs à l’œil. Puis le lendemain, j’ai été prise de vomissements. Plus grave encore, mon œil était rempli de caillots de sang. Quand je me suis rendue à mon rendez-vous à l’hôpital dans les jours suivants, je ne voyais déjà plus», confie-t-elle. Kamini retrouve l’espoir quand un médecin lui dit que la solution se trouve dans un traitement au laser. «J’étais heureuse d’apprendre la nouvelle. Mais on m’a bernée. Le traitement au laser n’a rien changé. Depuis, je fais le va-et-vient entre ma maison et l’hôpital de Moka. Après avoir perdu mon œil, j’ai été contrainte de cesser de travailler. Ma situation financière est très difficile. Mon mari est décédé et j’ai à charge ma fille qui est sourde et muette», précise Kamini.
Antoinette Dedans a la ferme intention de réclamer des comptes à l’état.
Antoinette Dedans a également perdu l’œil droit. Depuis, dit-elle, elle peine à retrouver son chemin et se perd souvent dans les rues. Son calvaire a débuté l’année dernière. «J’avais un problème de vue. Je suis allée voir un ophtalmologiste qui m’a prescrit des lunettes que j’ai payées Rs 5 000. Mais ma vue ne s’est pas améliorée. J’ai décidé de me rendre à l’hôpital de Moka. Après quelques semaines de traitement, un médecin m’a dit qu’il fallait me faire une piqûre d’Avastin. On m’a administré ce traitement le 5 septembre 2013. Depuis, j’ai perdu l’usage de mon œil droit», explique-t-elle. Et de poursuivre : «Malgré tout, j’ai poursuivi mes traitements. En février dernier, on m’a diagnostiqué une hémorragie de l’œil. On m’a opérée le 13 février. Mais je vais toujours mal. Je souffre de maux de tête persistants, sans compter tous les médicaments que je dois prendre au quotidien.»
Le 15 mai, Antoinette a subi une nouvelle intervention chirurgicale. «J’ai été admise en urgence ce jour-là et on m’a opérée le lendemain. Je ne sais plus ce qui se passe. D’autres médecins de l’hôpital m’ont affirmé que j’ai définitivement perdu mon œil et qu’il n’y a pas de remède. Est-ce qu’on nous a pris pour des cobayes ?» se demande-t-elle, très révoltée par la situation.
Les deux femmes ne veulent qu’une chose : obtenir réparation de la part du ministère de la Santé qu’elles tiennent responsable de leur malheur.
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