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Vidya Charan : «Donner le choix aux familles pauvres d’avoir un meilleur contrôle de naissance»

13 juillet 2016

Vidya Charan : «Donner le choix aux familles pauvres d’avoir un meilleur contrôle de naissance»

Dans quel contexte le monde célèbre-t-il cette année le World Population Day ?

 

La Journée mondiale de la population est célébrée le 11 juillet à travers le monde, après une résolution des Nations unies en 1989 pour réfléchir sur des thèmes spécifiques qui affectent la population. Cette année, le thème qui a été retenu est Investing in Teenage Girls.

 

Qu’en est-il du contexte local ?

 

À Maurice, plusieurs activités ont été organisées. La Mauritius Family Planning Welfare Association, avec le support de la Harm Reduction Unitdu ministère de la Santé et de la Qualité de la vie, de la brigade des mineurs, de la police et de l’ADSU, a conduit des campagnes d’information, de préventionet de counsellingsur l’effet de la drogue, de l’alcool et du tabac sur la santé reproductive des jeunes. Nous avons aussi une série d’activités pour les adultes.

 

Quel est l’objectif de cette série d’activités ?

 

Notre pays a un contexte particulier sur le continent africain car nos données démographiques sont différentes en comparaison à d’autres pays africains. Le nombre de naissance continue à baisser avec une population vieillissante qui tourne autour de 14 %. Parmi les personnes en union, 64,4 % utilisent la contraception, ce qui est très honorable. Les services de santé sexuelle et reproductive sont gratuits et accessibles à tous les Mauriciens et Mauriciennes. Cependant, on a un nombre important de grossesses précoces enregistré au sein de la MFPWA et il faut que le gouvernement vienne de l’avant avec une campagne d’éducation sexuelle bien définie pour les jeunes. Il faut commencer tôt car beaucoup ne restent pas très longtemps dans notre système scolaire.

 

Comment se déroulent ces sessions de travail ?

 

Nous utilisons plusieurs méthodes pour disséminer l’information aux différents groupes de personnes, tout en rendant cela intéressant pour avoir une meilleure participation du public. Nous invitons les participants à réfléchir sur des défis par rapport à la population et la planification familiale. Comme vous le constatez, on a deux catégories de familles. Une première qui est dans la pauvreté avec beaucoup d’enfants et une seconde catégorie qui a les moyens, mais qui n’a pas suffisamment d’enfants. Nous visons plus précisément la première catégorie.

 

Et pourquoi les ciblez-vous davantage ?

 

On cible ces familles pauvres pour leur donner le choix d’avoir un meilleur contrôle de naissance afin d’améliorer la qualité de leur vie et donner plus de chance à leurs enfants de sortir de ce cercle vicieux qu’est la pauvreté. Cela, pour qu’ils puissent mieux réussir dans leur vie avec une meilleure éducation et une meilleure répartition des tâches au sein de la famille. L’objectif est que ces familles ne s’engouffrent pas davantage dans les fléaux sociaux. Beaucoup de familles pauvres ont pu réussir dans leur vie parce qu’elles ont su utiliser les services de la planification familiale et planifier leur famille.

 

Quel est votre message dans le cadre de cette journée ?

 

J’aimerais m’adresser tout particulièrementaux jeunes. Il faut profiter de toutes les facilités pour mieux se construire au lieu de se détruire par des plaisirs temporaires. La période où une personne peut investir davantage en termes de santé et d’intelligence, c’est pendant l’adolescence. La jeunesse est une période qu’il ne faut pas gaspiller. Après, c’est trop tard. Le choix qu’on va faire pendant notre jeunesse déterminera notre personnalité. Il faut donc penser à en profiter et à consolider nos valeurs afin d’avoir une génération résiliente pour une république que nous voulons.

 


 

Bio express

 

Le travail ne fait pas peur à cette passionnée. Toutefois, avant de trouver sa voie dans le domaine de la santé sexuelle, elle a goûté à plusieurs domaines : «J’ai évolué comme Social Workerpour me professionnaliser dans le domaine. Puis, je me suis lancée dans le business et, finalement, j’ai atterri à la MFPWA pour mettre en œuvre un projet de l’Union européenne dans le domaine du VIH/sida.»Au fil des années, elle gravit les échelons et cumule les responsabilités :«J’étais d’abord chargée de programmes, puis je suis devenue responsable du département des programmes. À présent, j’occupe le poste de directrice exécutive à la MFPWA. J’ai aussi assumé des postes de responsabilité au sein de l’Association of Chief Executives of Member Associations of theAfrica Region.»

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