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10 juillet 2022 15:28
Est-ce l’arbre qui cache la forêt ? Une adolescente de 17 ans, en situation de handicap, aurait été violée dans un shelter des hautes Plaines-Wilhems. Cette affaire a éclaté le 3 juin, lorsque la jeune fille a été admise à l’hôpital. Selon le médecin traitant, la mineure, qui a été examinée par un gynécologue, un psychiatre et un psychologue, était enceinte de 10 semaines à ce moment-là.
Depuis, plusieurs enquêtes ont été menées. Celle de la police a conduit à l’arrestation d’un habitant de Forest-Side, âgé de 49 ans, le 23 juin. Ce Maintenance Officer travaille dans le shelter où habite la jeune fille. Il est soupçonné d’avoir, entre autres, manipulé 14 caméras CCTV et d’avoir profité des angles morts pour passer à l’acte. Le suspect nie les faits qui lui sont reprochés. Il fait toutefois l’objet d’une accusation provisoire de «causing a child to be sexually abused». Il a retrouvé la liberté le jeudi 7 juillet, après avoir fourni une caution et signé une reconnaissance de dette.
De leur côté, les officiers du ministère de l’Égalité du genre et du bien-être de la famille, de même que le personnel du bureau de l’Ombudsperson pour les enfants, ont également mené une enquête qui soulève plusieurs faits troublants. Un rapport a déjà été soumis aux autorités. «Nous avons eu vent de cette affaire à travers nos informateurs. Mon bureau a déjà enquêté. Nous avons soumis un rapport aux autorités compétentes. Nous préconisons, entre autres, une approche inclusive pour ces enfants en situation de handicap», explique Rita Venkatasawmy, Ombudsperson pour les enfants. Cette dernière refuse cependant de se prononcer sur le contenu du rapport.
Mais il nous revient que le shelter où réside l’adolescente accueille des filles et garçons en situation de handicap, qui y sont envoyés par la Child Development Unit, mais aussi des enfants victimes d’abus. Certains résidents de l’établissement, qui opère depuis plus de cinq ans, souffrent d’un handicap moteur et d’autres d’un handicap mental.
L’un des premiers faits troublants est le nombre de résidents ; ils seraient au nombre de 35, alors que la capacité maximum serait de 25. Les infrastructures ne seraient pas non plus adaptées aux besoins des résidents. Un manque de sécurité et d’encadrement individuel aurait, en outre, été constaté.
À ce jour, le shelter emploierait environ 17 Carers mais la direction changerait régulièrement son personnel. Serait-ce en raison des conditions de travail ? Certains membres du personnel seraient également victimes de violence de la part des résidents. L’association qui dirige le shelter aurait d’ailleurs déjà tiré la sonnette d’alarme en janvier mais les autorités n’auraient rien fait. La direction, de son côté, aurait fait une demande d’extension. Est-ce à cause du trop grand nombre de résidents ? Sollicitée à plusieurs reprises, la direction du shelter est restée injoignable.
Kalpana Koonjoo-Shah, ministre de l’Égalité du genre et du bien-être de la famille, n’est pas restée insensible à cette affaire. «Nous n’allons tolérer aucun cas d’abus», a-t-elle déclaré. Sauf que la Child Development Unit, qui tombe sous son ministère, est montré du doigt. Les officiers de cette unité n’auraient pas réagi comme il se doit, alors qu’ils auraient été au courant de problèmes dans le shelter concerné. Le service de presse de Kalpana Koonjoo-Shah s’est abstenu de tout commentaire.
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