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29 janvier 2024 19:14
C’est l’heure des visites à Candos. Assise sur son lit d’hôpital, Sunita déguste un chocolat aux noisettes que lui a apporté un proche pour essayer de lui remonter un peu le moral, sous le regard attendrissant de sa mère. Sa sœur et son frère sont également à ses côtés en ce vendredi après-midi. La jeune femme leur fait comprendre qu’elle n’aime pas trop cette marque de chocolat mais qu’elle va quand même terminer la friandise car ça lui fait du bien. Au moment où nous la rencontrons, la jeune femme de 31 ans est hospitalisée depuis plus de 24 heures après avoir vécu un véritable cauchemar. Dans la nuit du 24 janvier, elle dormait lorsque trois individus ont fait irruption chez elle. Les malfrats l’ont ligotée, puis, l’un d’eux a abusé d’elle sexuellement pendant que ses complices cherchaient des choses à voler. «Zot inn fer plis ki 3-zer tan kot mwa. Monn tann tou seki zot inn dir ek fer. Monn fer sanblan perdi konesans pou zot pa fer mwa plis dimal. Kan sa dimounn-la ti pe viol mwa, mo ti pe priye kiler li pou fini», nous raconte Sunita terriblement secouée par ce qui lui est arrivé.
Après leur départ, elle a réussi à se détacher. Elle a ensuite remarqué que les malfrats, qui avaient mis sa maison sens dessus dessous, avaient fait main basse sur une somme de Rs 800 qui se trouvait dans son sac à main ainsi que sur son vieux téléphone portable, un parfum et un trousseau de clés. Sunita s’est ensuite précipitée chez le propriétaire de sa maison, qui habite dans la même cour, pour chercher de l’aide. Horrifié par le récit de la jeune femme, cet homme de 55 ans a alors alerté la police. À leur arrivée sur place, les policiers l’ont retrouvée en état de choc dans la salle à manger de celui-ci. Elle a tout de même pu raconter à une policière qu’elle se trouvait dans sa chambre lorsque trois inconnus ont fait irruption chez elle par une porte située à l’arrière dans sa cuisine qui était restée ouverte. Les malfrats l’ont d’abord ligotées et bâillonnée, et l’un d’eux l’a ensuite violée en utilisant un préservatif. Elle souligne qu’elle n’a pas fait de résistance car elle craignait le pire. Pendant ce temps, les deux autres ont fouillé sa chambre et celle de son fils de 4 ans, qui se trouvait chez son père à ce moment-là. Selon les dires de la jeune femme toujours, les trois intrus sont partis vers minuit.
Son propriétaire a, lui, expliqué à la police que sa cour est équipée d’une caméra de vidéosurveillance mais que l’appareil a été endommagé par le cyclone. Les premiers policiers mandés sur place ont recueilli plusieurs objets chez la victime pour les besoins de l’enquête dont le tissu ayant servi à la ligoter, un pull blanc et un mégot de cigarette laissés par les suspects. Sunita a ensuite été conduite à l’hôpital pour y recevoir des soins. «Mo sipoze kit lopital demin (NdlR : le 27 janvier). Mo pe atann clearance psikolog ek psikiat pou mo kapav retourn lakaz», précise la jeune femme avec un sourire. À la voir ainsi, on ne dirait pas qu’elle a vécu l’horreur dans la soirée du 24 janvier. «Mo kalm parski mo dan lopital. Mo entoure ek mo fami. Me mo extra sagrin seki finn ariv mwa. An plis, mo konn enn sispe ladan», dit-elle.
Bien que calme en surface, elle bout à l’intérieur : «Ena enn mari koler dan mwa selman. Mo pa enn dimounn ris. Mo travay dir pou gagn mo lavi. Zame mo ti pou panse ki sa sispe mo kone-la ti pou fer enn zafer koumsa ek mwa. Mo lwe lakaz ek enn dimounn ki ena lezot lokater dan mem lakour. Misie kinn viol mwa-la abitie vinn travay dan lakour. Li fer bann ti travay. Li konn mo lakaz bien. Li abitie lav mo loto. Monn deza invit li laniverser mo garson. Li ti vini ek so zanfan. Li abitie rakont mwa so bann ti problem. Plizier fwa monn konsey li. Zame mo ti expect ki li ti pou fer enn zafer koumsa ek mwa.» Malgré tout, Sunita précise qu’elle se sent bien moralement. «Je suis heureuse d’être toujours en vie. Heureusement que mon fils n’était pas avec moi ce soir-là. Je laisse la police faire son enquête pour permettre à la justice d’enchaîner pour juger ces trois personnes. J’espère qu’ils auront la peine maximale», lâche la jeune femme.
La police a arrêté les trois suspects le 25 janvier. Il s’agit de Jean Francois Govinden, 33 ans, Javed Musafar Modabaccus, 22 ans, et Arassen Mooroogiah, 31 ans. Ils ont déjà avoué les faits. Les suspects Mooroogah et Govinden sont déjà fichés à la police. Les policiers soupçonnent ce dernier d’être le présumé cerveau. C’est lui qui effectuait tous les travaux de maintenance dans les maisons de location. Les suspects restent en détention pour le moment.
(*) prénom fictif
Shakti Bhutoor, plus connu comme Avinash, se retrouve dans de beaux draps. Cet habitant d’Henrietta est actuellement en détention alors qu’il était déjà en liberté conditionnelle après son arrestation dans une affaire de «Breach of ICTA». La police l’a arrêté, pour viol cette fois, le 25 janvier. Il nie les accusations portées contre lui mais la police est en présence d’éléments compromettants à son égard. Cette affaire a éclaté le 17 janvier lorsqu’une jeune femme de 30 ans a porté plainte contre lui. Cette Sudiste explique qu’il a fait la connaissance du suspect sur les réseaux sociaux en décembre dernier. Ce dernier lui aurait alors fait comprendre qu’il a plusieurs photos d’elle nue et lui aurait alors fait du chantage. Il l’aurait conviée à une rencontre à Curepipe le 13 janvier. Sur place, il lui aurait demandé de l’accompagner dans un Guest House où il devait lui remettre les fameuses photos. Elle s’est d’abord opposée à cette démarche. Shakti Bhutoor aurait alors menacé de télécharger toutes les photos d’elle nue sur les réseaux sociaux si elle refusait de le suivre dans la chambre qu’il avait réservée. Sur place, il l’aurait menacée avec une arme tranchante avant d’abuser d’elle à deux reprises. Après cela, son agresseur présumé aurait refusé de lui remettre les photos. «Apre mo pou gete», lui aurait-il lancé avant de la laisser partir. La jeune femme a alors raconté sa mésaventure a un proche avant de porter plainte à la police. L’enquête policière se poursuit.
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