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1 mars 2015 16:38
Comment expliquez-vous ce qui s’est passé à Belle-Mare ?
Il y a dans cette affaire, plusieurs versions qui s’affrontent. Il faut donc attendre les conclusions de l’enquête pour avoir une idée plus claire sur ce qui est arrivé.
Y a-t-il un contrôle en ce qui concerne les activités dans nos lagons, plus particulièrement pour les touristes ?
On ne peut pas dire que rien n’est fait. Les officiers de la Tourism Authority sont souvent sur le terrain. Vendredi dernier, j’ai participé à une rencontre organisée par la Police District Headquarters pour sensibiliser autour de la sécurité dans nos lagons. Il y a aussi souvent des réunions et des ateliers avec les différents stakeholders qui sont dans le domaine. On ne peut ainsi pas dire qu’il n’y a pas de contrôle concernant la sécurité dans nos lagons.
Le drame de lundi n’est pas le premier du genre et, pourtant, encore une fois, il y a eu des morts. Cela veut-il dire que rien n’a été fait pour contrôler ce genre d’activités ?
Le code de la mer est là. Ce qu’il faut, c’est plus d’awareness pour que les règlements soient respectés. Il faut aussi endurcir la loi et sanctionner ceux qui ne respectent pas les paramètres et les normes de sécurité. En tant que professionnel dans le domaine, je suis pour des formations continues. Ainsi, je proposerais un cours intense pour les skippers, mais aussi pour que chacun fasse un risk assessment. Je proposerais également à ce que les skippers participent régulièrement à des exercices de simulations. Je pense que c’est une très bonne façon de parer à toute éventualité et d’éviter que d’autres drames se produisent.
Selon le ministre du Tourisme, il faut redéfinir les zones de baignade et de plongée. Qu’en pensez-vous ?
Je trouve que le zoning reste la meilleure des choses. Délimiter les zones de plongée est la chose à faire. Ainsi, les bateaux qui proposent ces services s’occuperont d’accompagner ceux et celles qui veulent faire de la plongée dans ces lieux spécifiques. Une fois là-bas, ils afficheront un drapeau Alpha qui indique aux autres bateaux que des personnes sont en train de plonger. Il est aussi conseillé aux plongeurs de porter des gilets fluorescents qui leur permettent d’être visibles. L’usage des «propeller guards» pour les hélices devrait, selon moi, devenir un réflexe et cela pourrait éviter d’autres drames.
Parlez-nous du rôle de votre association s’agissant de la sécurité des baigneurs/nageurs.
Mon association, Surf Life Saving, mise sur l’éducation. Nous ciblons les écoles pour informer et apprendre des gestes simples aux étudiants pour plus de sécurité en mer. Maurice est une île, elle est entourée d’eau. C’est donc important que la population soit informée, d’une part sur les dangers qui existent en mer, et d’autre part sur les gestes qui peuvent sauver lorsqu’une personne se trouve en difficulté. Pour ma part, je travaille aussi en free-lance avec la Tourism Authority afin de participer à des causeries et autres ateliers sur le sauvetage en mer.
Bio express
Son terrain de jeu : l’océan. Secouriste de profession, il est, à 32 ans, le président de l’association Surf Life Saving. Il a été formé en Angleterre, en Afrique du Sud et à Bali, et son association aide à informer à travers des sessions gratuites sur les dangers, mais aussi sur les gestes de secours qui peuvent sauver une vie. À découvrir l’ONG sur la page Facebook Surf Life Saving Association MRU.
Quelle est l’actualité locale qui a retenu, cette semaine, votre attention ?
Comme c’est mon secteur d’activité, c’est forcément l’accident en mer à Belle-Mare.
Comment vous informez-vous ?
Je me tourne de plus en plus vers Internet. Et je trouve que Facebook est également une source d’informations. Bien sûr, si c’est bien utilisé. Par exemple, j’ai appris les mesures prises par le ministre du Tourisme, concernant le drame de Belle-Mare, via les réseaux sociaux.
Quelle actualité vous a interpellé sur le plan international ?
Comme je suis souvent branché sur la BBC, je suis de très près tout ce qui se passe à Gaza.
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