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Yash Ramchurn : «La combinaison PTr-MMM n’est pas conflictuelle, mais…»

8 septembre 2014

Que pensez-vous de l’alliance PTr-MMM ?

Le PTr et le MMM restent les deux plus grands partis politiques de l’île. Que Navin Ramgoolam et Paul Bérenger souhaitent rester au pouvoir, ce n’est qu’une question d’intérêt où la sincérité n’est pas garantie. Néanmoins, je suis favorable à cette alliance. Pour moi, il n’y a pas de doute, elle remportera les prochaines élections. Par contre, il est triste de constater que nous reculons. Les anciens s’attachent au pouvoir et veulent y rester à n’importe quel prix. Le futur appartient aux jeunes. Je me demande quand les décideurs vont l’accepter. J’aimerais que cette alliance présente plus de jeunes candidats lors des prochaines élections législatives.

Si cette alliance est celle qui dirige le prochain gouvernement, vous vous attendez à quoi ?

Le prochain gouvernement prendra ses fonctions dans une conjoncture difficile. Il y aura de lourdes décisions à prendre pour préparer le pays à faire face à la crise économique actuelle et au chômage qui sera encore – voire encore plus ! – un gros problème dans les mois à venir.

J’attends que les dirigeants prennent des décisions justes et qu’ils aient à cœur d’aider le pays et les personnes qui se trouvent au bas de l’échelle. Je souhaite qu’ils réalisent enfin qu’il faut donner la chance aux jeunes qui ont du potentiel et qui demandent une petite opportunité de faire des miracles !

Estimez-vous qu’il y a des risques de friction au sommet ?

Je suis pessimiste quant à la durée de leur collaboration. Si ça ne marche pas, on retournera à la case départ. Et, entre-temps, on aura perdu trop de temps. Néanmoins, j’estime que la combinaison PTr-MMM n’est pas conflictuelle en soi. Du point de vue purement socio-économique, cette coalition est homogène. Mais j’imagine qu’aucun des deux partis ne se laissera marcher sur les pieds s’il y a un désaccord. Ce qui rendra les choses un peu difficiles.

Néanmoins, j’estime que le PTr et le MMM ont de très bons éléments. Si ces derniers ont l’intérêt du pays à cœur, il suffira juste qu’ils arrivent à trouver un équilibre et qu’ils oeuvrent toujours pour dégager des consensus afin d’éviter les frictions qui peuvent déstabiliser le pays.

En cas de 60-0, craignez-vous, comme beaucoup de personnes, un régime totalitaire ?

Je suis convaincu qu’il n’y aura pas de 60-0. L’électorat de Maurice a beaucoup évolué et les gens connaissent l’importance d’avoir une opposition au Parlement. Les gens savent que les députés de l’opposition ont un rôle essentiel à jouer pour la démocratie, car ils constituent un contre-pouvoir qui permet d’éviter que la majorité ait la tentation de mener une politique portant atteinte aux droits et aux libertés. Donc, je ne crains rien. Je fais confiance aux électeurs.

Sans le MMM, quel est le poids de l’opposition ?

Même sans le MMM, je pense que l’opposition a une bonne force de frappe. Le MSM et le PMSD ont fait partie – à un moment ou à un autre – du gouvernement actuel. Ils sont donc définitivement au courant de plusieurs dossiers qui reflètent les lacunes du système actuel.

Souhaitez-vous une alliance des partis de l’opposition ?

Je crains que l’alliance PTr-MMM ne soit trop puissante pour laisser des sièges au Parlement à une opposition divisée. Il serait donc préférable pour notre société que tous les autres partis s’associent pour qu’il puisse y avoir une représentation minimale de l’opposition à l’Assemblée nationale.

En tant que jeune, avez-vous, aujourd’hui, toujours confiance en la politique ?

Même si beaucoup de jeunes dénoncent le jeu de scène, la fausse modestie et les fausses promesses des politiciens, moi je crois à une amélioration à long terme du monde politique et je fais confiance à nos politiciens qui ont à cœur l’intérêt du pays.

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