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Par Elodie Dalloo
8 novembre 2021 03:34
Il y a un peu plus de quatre mois, il avait été victime d’un grave accident de la route. Admis à l’hôpital et transféré d’un établissement à l’autre depuis, Yesh Sokhoo, un habitant de Roches-Noires, âgé de 23 ans, a fini par rendre l’âme le samedi 30 octobre. Une autopsie, pratiquée par le Dr Sunnassee, Police Medical Officer (PMO), a attribué son décès à une septicémie.
Toutefois, ses proches sont convaincus que le service de santé a fait preuve de négligence dans cette affaire. Car le jeune homme, qui n’était pas vacciné, a été testé positif à la Covid-19 quelques jours avant son décès, virus qu’il a contracté durant son hospitalisation. «S’il n’avait pas contracté le virus, rien de tel ne se serait produit», déplore Raj, son père.
L’accident du jeune homme remonte au 22 juin. Ce jour-là, les forces de l’ordre avaient été alertées d’un accident survenu aux abords de Forback Road, à Cottage. D’après leurs renseignements, Yesh Sokhoo, qui circulait à moto, aurait heurté un autre deux-roues de derrière, avant de déraper. Il avait ensuite terminé sa course contre un tas de pierres, dans les champs de cannes. Ayant subi de graves blessures, il a été conduit à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam par le Samu. Quant au second motocycliste impliqué dans cet accident, un habitant de Rivière-du-Rempart, âgé de 47 ans, il a été conduit au même hôpital par ses proches. Il a été soumis à un alcootest qui s’est révélé négatif.
N’ayant subi que de légères blessures, le quadragénaire a pu regagner son domicile au bout de quatre jours d’hospitalisation. Yesh Sokhoo a, pour sa part, été admis aux soins intensifs dans un état critique, ayant subi un violent choc. Au bout de quelque temps, dit son père, «nous avions constaté des améliorations dans son état de santé. Il commençait à ouvrir les yeux et, petit à petit, à bouger. Nou ti pe panse ki biento, li pou revinn parmi nou, ki li pou retourn lakaz». Le 15 septembre, il a été transféré au Neuro High Care Ward de l’hôpital Jeetoo. Toutefois, le 25 octobre, il a été testé positif à la Covid-19. Il a alors été transféré dans une autre salle.
«L’hôpital a fait preuve de négligence», soutiennent les proches de Yesh Sokhoo. Pour cause, aucun membre de leur famille n’a eu le virus. «Comment se fait-il qu’une personne qui n’est pas en mesure de se déplacer soit testée positive ? Cela est arrivé uniquement parce que les médecins l’ont transféré d’un département à l’autre et placé dans des salles où se trouvaient des patients positifs», s’insurge Raj. «Après avoir contracté le virus, il a commencé à éprouver des difficultés à respirer. Son état de santé s’est dégradé petit à petit…»
Le 29 octobre, Yesh Sokhoo a été transféré dans une autre salle. Placé à l’Isolation Ward de l’hôpital SSRN, il y a rendu l’âme au bout de 24 heures après avoir succombé à une septicémie. Bouleversés par cette «injustice», les proches de Yesh Sokhoo n’ont toutefois pas l’intention de porter plainte. «Nou finn fini perdi li. Mem si nou al de lavan, sa pa pou ramenn nou nou garson», s’attriste Raj.
Aîné d’une fratrie de trois enfants – il a un frère de 20 ans et une sœur de 11 ans –, Yesh Sokhoo est décrit par son entourage comme un jeune homme «populaire aussi bien dans la famille qu’auprès de ses amis». Il caressait le rêve de devenir policier. Entre-temps, il cumulait des petits boulots afin de joindre les deux bouts.
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