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11 août 2014 19:12
C’est une période qui restera gravée dans leur mémoire à jamais. Nos compatriotes garderont, en effet, un souvenir inoubliable des six dernières semaines fortes et intenses en émotion, en expériences et en aventures qu’ils ont vécues aux États-Unis. Ils faisaient partie des 500 jeunes Africains choisis parmi 50 000 candidats, pour participer à la deuxième édition du Young African Leaders Initiative (YALI) Summit, un programme symbole de l’engagement du président Barack Obama envers l’Afrique et ses jeunes.
Maurice était dignement représentée par six jeunes professionnels qui excellent dans leurs domaines respectifs : Sabrina Gujjalu de la Financial Services Commission avait intégré la filière Public Management à la Howard University ; Vashil Jasgray, Community Project Executive et Life Skills Trainer, était à l’University of Delaware pour le Civic Leadership ; Aarthi Burtony, une malvoyante, était à la Rutgers University pour le Civic Leadership également ; Jessica Joyekurun, experte en Human Ressource Outsourcing, a fréquenté l’université de Yale où elle a été formée en Business and Entrepreneurship ; Vandana Boolell a intégré la Northwestern University pour être elle aussi formée en Business and Entrepreneurship et Zuhayr Panchoo, qui travaille dans le Project Management et les relations publiques, a été admis à la Tulane University pour le Civic Leadership. Rodrigues était représentée par Marietta Agathe, Deputy Project Coordinator pour le Social Inclusion and Empowerment Program du United Nations Development Programme (UNDP), qui a intégré la Florida International University dans le domaine du Public Management. (Voir témoignages en hors-texte)
Euphorique
Pendant six semaines, ces jeunes ont reçu des formations propres à leur domaine d’expertise, suivi divers programmes intensifs et fait de nombreuses rencontres. Le but de ce sommet démontre l’engagement de Barack Obama et de son gouvernement envers l’Afrique et ses jeunes. Au bout de ces six semaines, les 500 Africains ont eu la chance de rencontrer le président des États-Unis lors du Mandela Washington Summit qui a eu lieu il y a quelques jours à l’hôtel Omni Shoreham, à Washington DC.
Dans le Town Hall, l’ambiance était euphorique. Les 500 représentants venant de toute l’Afrique n’attendaient qu’une chose : voir le président de l’Amérique. Et ils n’ont pas été déçus. C’est en vraie star que Barack Obama a fait son entrée dans la salle de conférence. Charismatique, drôle, amical, il a ébloui l’assistance avec un discours personnel et touchant, ne laissant planer aucun doute sur son engagement envers ces jeunes : «Il y a quatre ans, j’ai lancé ce programme pour les jeunes leaders africains afin que nous puissions mettre à profit votre incroyable talent et créativité. Depuis, nous nous sommes associés à des milliers de jeunes à travers le continent en leur donnant notamment les moyens d’acquérir les compétences, la formation et la technologie dont ils ont besoin pour démarrer de nouvelles entreprises, susciter des changements dans leurs communautés, promouvoir l’éducation, la santé et la bonne gouvernance», a-t-il déclaré devant une foule enthousiaste. Le président en a profité pour rebaptiser cette bourse et la nommer le Mandela Washington Fellowship. Réitérant son engagement envers l’Afrique et ses jeunes, il a également annoncé que dans deux ans, le sommet n’accueillera pas 500 mais 1 000 jeunes.
Après son discours, les jeunes ont eu l’opportunité de lui poser des questions auxquelles il a répondu avec beaucoup d’enthousiasme. Cette rencontre restera pour nos six jeunes comme l’un des meilleurs souvenirs de leur passage au pays de l’oncle Sam. Tout comme celle avec la First Lady, Michelle Obama, qui, fidèle à elle-même, n’a pas manqué de féliciter les 500 jeunes présents au sommet. «Maintenant que j’ai eu l’occasion de lire vos bios, je dois vous dire que je suis vraiment admirative de ce que vous avez tous réalisé. Beaucoup d’entre vous ont à peine la moitié de mon âge, mais vous avez déjà créé des entreprises et des ONG, vous avez servi en tant que leaders dans vos pays, vous avez gagné d’innombrables diplômes, vous connaissez des dizaines de langues. Vous représentez tous vraiment le talent, l’énergie et la diversité qui est la pierre angulaire de l’Afrique, et c’est un honneur de vous accueillir ici aux États-Unis. Nous sommes si fiers.»
Heureux de leurs parcours, nos jeunes leaders, tout comme les autres participants, se sont sentis privilégiés de faire partie d’un tel programme. Saisissant cette opportunité d’élargir leurs connaissances et d’approfondir leur savoir-faire, ils veulent désormais mettre tout cela en pratique une fois rentrés au pays. Ils comptent relever haut la main le défi qui est de faire avancer les choses et de garantir un avenir meilleur à leur pays.
Marietta Agathe : «La responsabilité de travailler à l’amélioration de la vie des Rodriguais»
Cela a été une fantastique et incroyable expérience qui a redéfini la façon dont je vois Rodrigues, Maurice et le continent africain. Pendant ces sept semaines, j’ai été l’ambassadrice de Maurice et de Rodrigues, et j’ai parlé de nous aux autres camarades africains et américains. Malgré les défis, je suis remplie d’optimisme pour mon pays et le continent africain. Partout en Afrique, les jeunes font tant de choses étonnantes avec des ressources limitées. J’ai appris à aller au-delà de l’histoire de l’Afrique qui parle souvent de guerre, de pauvreté et des maladies. L’Afrique est beaucoup plus que cela. Ici, j’ai rencontré des jeunes très étonnants, qui ont une force de caractère, une détermination et une sincérité qui m’impressionnent.
J’admire la résistance des jeunes représentants de notre pays. Nous pouvons changer beaucoup de choses pour le meilleur, avec du dévouement et de la persévérance. J’ai passé six semaines à Miami à Florida International University et j’ai beaucoup appris sur les défis que rencontre cette ville mais aussi sur les opportunités qui l’attendent. Grâce à cette expérience, j’ai développé une meilleure compréhension de la diversité culturelle et socio-économique du continent africain. Chaque pays est unique. Cependant, le plus grand moment de ce YALI a été la rencontre avec la Première Dame, Michelle Obama. Elle est une personne profonde et charismatique et elle a créé un lien avec nous. Ses mots résonneront toujours en moi. Elle nous a donné l’espoir et la force de nous battre. Je me sens tellement inspirée et je sais que quand je retournerai à Rodrigues, j’aurai la responsabilité de travailler à l’amélioration de la vie des Rodriguais, en particulier ceux qui ne sont pas pleinement intégrés dans la société comme les personnes handicapées et les jeunes chômeurs.
Jessica Joyekurun : «Je suis très fière d’avoir participé à ce sommet»
J’ai été admise à l’université de Yale dans la filière Business and Entrepreunership. Participer au YALI a été un tournant majeur dans ma vie et ma carrière. J’ai été tellement inspirée par toutes ces personnes que j’ai rencontrées, toutes ces histoires personnelles qui m’ont fait réaliser que l’Afrique est sur la bonne voie avec tous ces jeunes leaders.
Nous avons eu des conférences extraordinaires animées par des professeurs de Yale et des conférenciers invités et j’ai beaucoup appris sur le leadership et les autres réalités de l’entreprise. Nous avons visité des entreprises telles que le Wall Street Journal, IBM et l’Organisation des Nations unies pour voir comment les choses s’y déroulent et comment s’inspirer de leurs meilleures pratiques. Nous avons été très touchés par le service communautaire ; nous avons même participé à la distribution de la soupe populaire.
J’espère être en mesure d’utiliser les compétences et les connaissances que j’ai acquises en Amérique dans mon entreprise et dans mes deux branches qui sont en Ouganda et en Tanzanie. Je prends aussi l’engagement de promouvoir les centres d’innovation et l’entrepreneuriat social pour lutter contre le chômage des jeunes à Maurice.
Le sommet avec Obama a été un moment fort en émotion. Je suis très fière d’avoir participé à ce sommet. Le discours du président américain était très inspirant. Il nous pousse à amener un changement dans nos pays et à permettre à l’Afrique de retrouver sa légitimité en tant que continent qui possède un potentiel indéniable.
Vandana Boolell : «Le meilleur moment a été de parler à Michelle Obama»
Ces dernières semaines, j’ai essayé en vain de résumer adéquatement la richesse et la diversité des expériences que nous avons vécues au cours de ce programme. Si je devais choisir un seul mot, ce serait «eye-opening». Nous avons certainement eu un calendrier exténuant mais hormis les longues heures de classe en semaine, nous participions également à un service communautaire chaque samedi matin. Tout cela a été ponctué par des visites sur le terrain à certaines des plus grandes entreprises du monde, dont Google et McDonald. Cette expérience a été extraordinaire comme on nous l’avait promis. Pour moi, le meilleur moment a été de parler à Michelle Obama après qu’elle eut prononcé un discours émouvant sur l’importance de l’éducation et son rôle dans l’émancipation des femmes. Elle possède un charisme magnétique. Les gens ont crié, pleuré quand elle est arrivée. Je lui ai serré la main et je me demande si je dois laver la mienne un jour (rires).
Mais au-delà de la classe et du glamour présidentiels, ce voyage m’a permis de tirer les meilleures leçons. J’ai eu le privilège d’être parmi un groupe de personnes vraiment exceptionnelles, dont j’ai tiré des enseignements précieux. Nous étions 25 boursiers de 18 pays à travers l’Afrique sub-saharienne et en dépit de nos milieux différents, nous nous sommes réunis dans ce qui peut seulement être décrit comme l’optimisme fraternel. En savoir plus sur leur histoire m’a rappelé que nous sommes seulement prisonniers des limites que nous nous fixons. Les gens que j’ai rencontrés sont créatifs et éclectiques et ils veulent ardemment que leur entreprise ait un impact sur leur communauté. Il n’y a aucune excuse pour nous, jeunes Mauriciens, de ne pas être plus engagés dans l’élaboration de notre société. Je suis de retour avec un fort sentiment de fierté d’être citoyenne d’un petit pays qui possède de grands rêves et fait preuve de beaucoup l’optimisme dans ce qu’il a encore à accomplir.
Vashil Jasgray : «Aller encore plus loin dans mon engagement»
J’ai intégré l’université du Delaware pendant six semaines pour le Civic Leadership avec 24 autres jeunes venus d’Afrique. Nous avons eu plusieurs séances de travail sur le système américain de droit, l’utilisation des médias sociaux et le multimédia pour les services communautaires, les techniques de collecte de fonds, la gestion organisationnelle et diverses techniques de leadership. De plus, nous avons visité plusieurs sites différents pour mieux comprendre comment les organisations communautaires et à but non lucratif fonctionnent. Nous avons aussi eu l’occasion de rencontrer le gouverneur de l’État du Delaware, Jack Markell, et le sénateur Chris Coons. J’ai aussi fait une formidable rencontre avec Ravi Ammigan, le directeur des étudiants étrangers et chercheur à l’université du Delaware, qui est un Mauricien et qui m’a vraiment mis à l’aise.
Après six semaines de formation intensive en leadership, nous sommes arrivés à Washington pour le sommet présidentiel avec tous les autres jeunes leaders africains. Ce fut un moment de partage intense. Nous avons eu le grand privilège de rencontrer et de participer à la réunion de la mairie avec le président des États-Unis, Barack Obama, et la Première Dame, Michelle Obama. Leurs discours étaient très inspirants. Fort de mon expérience en Amérique, je me sens aujourd’hui plus outillé pour aller encore plus loin dans mon engagement envers mon pays.
Zuhayr Panchoo : «Cette expérience va changer ma vie»
Cette expérience a changé ma vie ! Ce sont les premiers mots qui me viennent à l’esprit quand je pense à ce que j’ai vécu aux États-Unis au cours de ces dernières semaines. Je retourne à Maurice avec non seulement une meilleure connaissance, des amis et des histoires à raconter, mais aussi avec une détermination plus profonde. Je travaille dans un secteur pour ainsi dire invisible dans la société civile à Maurice, où on est rarement reconnu pour ce qu’on fait pour changer la vie des gens.
Lorsque vous partagez une poignée de main avec le président Obama, et recevez un certificat signé par lui, reconnaissant ce que vous faites, vous encourageant à aller plus loin, vous promettant un soutien futur, vous ne pouvez vous empêcher d’avoir les larmes aux yeux. Je me suis senti fier de moi et je reviens à la maison entièrement déterminé à poursuivre ce que je fais.
Ce YALI Summit a été pour moi une expérience intense. Certes, il y a eu des hauts et des bas mais ils m’ont poussé à aller plus loin et à forger mon caractère. J’ai séjourné dans un hôtel diplomatique, engagé des conversations avec des gens incroyables, découvert de nouveaux frères et sœurs en Afrique, goûté un tableau de la cuisine, rencontré des prisonniers de la plus grande prison de haute sécurité. Ce fut incroyable.
Cette expérience est un must pour chaque jeune Mauricien qui aspire à apporter un changement dans son pays. Je me sens plus que jamais prêt à réitérer mon engagement à encadrer et encourager d’autres jeunes à faire des choses pour leur pays.
Sabrina Gujjalu : «Nous sommes chanceux d’être Mauriciens»
Je suis tellement reconnaissante d’avoir eu la chance et l’opportunité de participer au YALI et d’y représenter mon pays. Je suis fière d’avoir eu la chance de parler de mon pays, de notre économie, de nos réalisations. J’ai suivi un programme sur le Public Management et j’ai énormément appris sur les policies du gouvernement américain et les organisations à but non lucratif. Tout cela va beaucoup m’aider dans les policy-oriented assignments à la Financial Services Commission pour le développement et la diversification de Maurice comme un centre financier international.
Ce programme m’a aussi permis d’avoir une meilleure connaissance des pays africains. Le programme Mandela Washington Fellowship est une excellente occasion pour nos jeunes d’être informés sur les pays africains, leur culture, leur histoire et leurs réalités. J’encourage vivement les jeunes à y prendre part. Cela aura définitivement un impact sur la cohésion de la jeunesse à Maurice et cet échange avec d’autres pays africains va créer un sentiment d’appartenance à l’Afrique. L’un des messages que le président Obama a fait passer au sommet est que chaque boursier doit être inspiré par l’autre. En effet, cela a été mon expérience à travers le programme. Les boursiers ont réalisé d’importantes choses dans leurs domaines de travail respectifs et c’est une source d’inspiration pour moi. Ce programme m’a fait réaliser à quel point nous sommes chanceux d’être Mauriciens et je veux être un gardien pour mon pays et cela, dans toutes mes actions.
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