Amreeta Deschamps : les Petits Loups, sa plus belle aventure

«Voilà ce pour quoi j’ai tout quitté», lance-t-elle, d’une voix pleine d’émotion. Face à Amreeta Deschamps, Les Petits Loups, une crèche et une école maternelle qui représentent son plus grand rêve, des années de travail, de sacrifices et son engagement personnel pour Maurice, ce pays qu’elle a quitté il y a plus de 35 ans. Revenir dans son pays natal pour lancer son école maternelle et, ainsi, contribuer à sa manière à l’avancement de son pays est une idée qui a pendant longtemps été dans un coin de sa tête et qui a germé au fil des années. «Je suis partie de Maurice en 1983. J’ai vécu pendant 35 ans en France. Je me suis mariée et j’y ai fondé ma famille. J’ai fait carrière dans une école catholique à Paris, qui s’appelle Fénelon Sainte Marie, où je travaillais dans le secrétariat. Cependant, j’ai toujours voulu revenir à Maurice afin de faire quelque chose pour mon pays», dit-elle.

Cet endroit, réservé à l’apprentissage et à l’épanouissement des tout-petits, Amreeta Deschamps l’a voulu résolument différent et innovateur en se basant sur la méthode française, celle qu’elle connaît bien. C’est après plusieurs voyages à Maurice qu’elle s’est décidée, il y a quelques années, à se jeter à l’eau. «Lors de mes vacances, j’avais eu l’occasion de voir quelques écoles maternelles et crèches, et j’avais noté quelques manquements, notamment au niveau de la structure. Loin de moi l’idée de critiquer pour critiquer mais je voulais apporter une nouvelle façon de faire, de nouvelles méthodes.» En 2015, elle débarque définitivement à Maurice, laissant en France sa fille et son mari Dominique, qui la rejoindra plus tard, embarque toutes ses économies, lance les travaux et ouvre un peu plus tard Les Petits Loups à Allée Brillant, Vacoas, où elle est née. Aujourd’hui, l’établissement compte près de 50 enfants.

Pour faire la différence, Amreeta Deschamps table sur la qualité, l’apprentissage, la sécurité et le plaisir de l’enfant. «L’objectif premier, c’est que l’enfant soit heureux, qu’il ait le sourire en venant chaque matin. Une fois que l’enfant est heureux à l’école, c’est gagné. L’éducation commence quand on est tout petit. Bien sûr, il y a tout le côté pédagogique mais il y a aussi les activités créatives et les loisirs qui contribuent énormément à son développement et à son épanouissement.» Les enfants s’amusent avec la danse, la peinture, le chant, le sport et les sorties culturelles, entre autres, car pour la maîtresse des lieux, connaître son histoire et celle de son pays est très important.

Autant d’éléments, dit-elle, qui sont indispensables pour une école maternelle de qualité. L’accueil, dit-elle, est primordial. Amreeta Deschamps compte surtout sur un personnel formé. «Une personne pour deux enfants. C’est comme ça que nous travaillons.» L’éducation, poursuit-elle, passe aussi par les bonnes manières. «On apprend comment parler correctement, comment manger avec des couverts.» Ici, la cantine est obligatoire. Pour Amreeta, il est important que les enfants mangent tous la même chose pour qu’il n’y ait pas de différence. Le menu est préparé chaque semaine avec soin pour plaire aux enfants mais aussi pour leur permettre de découvrir des aliments nouveaux et qu’a priori, ils peuvent refuser à la maison. Chaque jour, à travers ces petits, c’est son plus grand rêve qu’Amreeta Deschamps réalise. Même si le pari paraissait osé au départ, le défi semble aujourd’hui relevé.