Publicité
24 février 2015 04:13
Le sexe est un des arguments de vente les plus puissants. Au cinéma, ça a marché en tout cas et la sortie de 50 Shades of Grey, adaptation du premier livre de la trilogie d’E. L. James, en est la preuve, avec un buzz pas possible et un succès relatif. Si sur le plan commercial, c’est sûr que ce sera l’un des plus gros succès de l’année, que vaut cette adaptation qui raconte les aventures d’une fille vierge dans une romance sadomaso avec un homme d’affaires ténébreux et irrésistible ?
N’y allons pas par quatre chemins : 50 Shades of Grey est une adaptation plutôt fidèle du matériel d’origine. Et là, tout est dit : l’histoire est la même, centrée sur une relation pseudo-sexo-amoureuse qui a le cul entre deux chaises. C’est tantôt d’un romantisme mielleux digne d’une comédie romantique, tantôt sexuelle avec cette tentative bancale d’initier le grand public aux pratiques sadomaso, faisant entrer le récit dans une morale douteuse de soumission.
À l’écran, cela donne un amalgame bizarre entre un téléfilm de TF1 et un sous-film érotique. Ne vous attendez pas à une relation barrée à La Secrétaire ou à des scènes de sexe à la Basic Instinct. 50 Shades of Grey remplit son contrat et nous offre une approche people et grand public sur une histoire sadomaso. Est-ce pour autant passionnant ou limite divertissant à suivre ?
Et bien non ! Le long-métrage de Sam Taylor-Johnson échoue sur bien des points : l’acteur principal affiche le niveau zéro côté charisme ténébreux, des dialogues souvent ridicules qui s’éternisent et qui n’ont quasiment aucune tension sexuelle, des scènes de sexe qui commencent et qui ne finissent pas, et une histoire simpliste où, sans compter le sexe un peu, pas trop violent, le tout est affligeant de banalité romantique.
Les fans aimeront, les pas fans hurleront. Les fans vont rétorquer, les curieux iront voir et les bien-pensants polémiqueront. Car le film n’a d’autre vocation que de ramasser un maxium d’argent et de laisser les gens polémiquer sur une représentation romantico-sadomaso qui n’avait, à la base, aucune préoccupation littéraire pour, à présent, n’avoir aucune grande qualité cinématographique.
Réactions plus ou moins nuancées
Mercredi dernier, c’était la grosse affluence pour l’avant-première du film au MCiné de Trianon. Certains nous ont donné leur avis après cette soirée organisée par les magazines Men’s Style et Lifestyle, publications de La Sentinelle Ltée.
Brian, 29 ans: «C’était O.K. Mais je pensais que j’allais être plus surpris. Je n’ai pas trouvé cela choquant, c’était bien. Du coup, je vais aller m’acheter les livres pour comparer.»
Darla, 26 ans: «C’était bien exécuté, pour ma part. J’ai lu les trois livres et je trouve que le premier ouvrage est mieux que le film. Car il va un peu plus en profondeur. N’empêche, c’était top.»
Karen, 27 ans: «J’ai bien aimé le film et les livres sont tout aussi bien. Je savais donc à quoi m’attendre et je n’ai pas été déçue. En tout cas, ce n’était pas plus osé que d’autres films…»
Publicité