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Ben Hur : N’est pas Charlton qui veut…

10 octobre 2016

Cette semaine, des chars, des bateaux et des hommes revanchards se tapent tous dessus dans le remake d’un film incontournable, qui est loin de l’être cette fois…

 

Mais pourquoi ? POURQUOI ? À l’annonce d’un nouveau Ben Hur, il y avait de quoi transpirer, dans le mauvais sens. Tout d’abord, pourquoi adapter à nouveau le roman de Lee Wallace (il y a déjà eu les films de 1907, 1925, 1959 et les téléfilms de 2003 et 2010, suivis du blockbuster qui nous intéresse cette semaine) alors que LE film sur cette histoire reste définitivement la fameuse production de William Wyler en 1959, avec l’incontournable Charlton Heston, lauréate de 11 oscars ? Et pourquoi confier cette nouvelle adaptation au Russe Timur Bekmambetov, connu pour ses mises en scène complètement folles, avec les survoltés Nightwatchet Daywatch, mais aussi capable de choses épileptiques comme Abraham Lincoln : chasseur de vampires. Bref, un metteur en scène qui fait un peu peur. Mais les voies du dollar semblent impénétrables…

 

L’histoire est la même : nous sommes plongés dans l’ère romaine, à suivre les mésaventures de Judah Ben Hur, prince qui sera accusé à tort de meurtre par son meilleur ami, Messala, aveuglé par la folie de la conquête romaine. Ben Hur sera séparé de sa mère, de sa petite amie, et finira au fond d’un navire, avant que le destin ne le remette sur la route de Messala. Pendant ce temps, les Romains se penchent sur le cas de Jésus, qui croisera la route de Ben Hur.

 

Calmons-nous et penchons-nous sur ce Ben Hur nouvelle version, précédée d’une grosse campagne marketing et bénéficiant de moyens colossaux, ce qui ne veut pas dire que ça ira forcément dans le bon sens. Déjà, pour commencer, la comparaison avec le film avec Charlton Heston est inévitable, le film du Timur perdant bien des points face à la majesté épique du film de Wyler. Tout d’abord, le récit est noyé dans une surenchère d’effets numériques pas toujours de bon goût. Les acteurs n’aident pas, surtout pas Morgan Freeman qui nous vient avec des dreadlocks qui ajoutent au cachet ringard de l’ensemble. Certes, le jeune Jack Huston (la série Boardwalk Empire,Orgueil et préjugés et zombies) se débrouille un peu, mais bon, ce n’est pas Charlton. Du coup, l’émotion toujours intense du film de 1959 n’est plus là, tout n’est qu’action, effets spéciaux, pseudo grand spectacle, et la fameuse course de char ne restera pas dans les annales, contrairement à celle du film de Wyler, toujours aussi bien foutue.

 

Visant le divertissement pur, alors que ses prédécesseurs cherchaient des oscars et les ont eus, ce nouveau Ben Hur entre dans ce cercle de films inutiles vite consommés, vite oubliés, souvent grossiers et répondant avant tout à des impératifs commerciaux. Et vu l’échec commercial de la chose, on se demande toujours pourquoi, mais POURQUOI ?

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