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Par Yvonne Stephen
18 août 2016 03:53
Desinstants enchantés. Laissez-vous porter par la magie du moment. Mais ne fermez pas les yeux. Ah non ! Le dernier de Steven Spielberg se déguste image par image. Séquence par séquence. Avec gourmandise (et un peu de gloutonnerie). Drôle et enchanteur, le BGG (Le bon gros géant)est une part de gâteau au chocolat moelleux, goûteux et servi avec enn bon ditesucré à souhait : le paradis des sens simples, en quelque sorte. Ce film pour enfant (mais aussi pour les plus grands qui ont gardé une âme d’enfant) est une plongée sans réserve dans un univers fait d’ailleurs et d’ici, pour une aventure dans laquelle il est impossible de ne pas se pousser à rêver.
Justement le BGG, adaptation cinématographique de l’œuvre bariolée de Roald Dahl, tourne autour des rêves. Songes de nuits enchanteresses. Avec comme protagonistes, Sophie, une fillette orpheline de Londres, et un géant trop gentil, trop doux, avec un cœur gros comme l’univers (on <3 le géant) et une façon de parler un peu maladroite (connaissez-vous le pet-de-nonne, le proutsans odeur de sainteté).
Bon d’accord, sa première action fait sourciller : il kidnappe la petite demoiselle (n’allez pas avoir des idées tordues, il est sympa le BGG). Mais c’est pour une bonne cause : entamer, avec elle, un voyage nocturne où il est question d’envoyer des rêves idylliques aux enfants endormis. Ce sont les autres qui ne sont pas beaux, pas gentils (meurtriers, même) : ces mauvais géants qui menacent de dévorer les jeunes du monde entier (comme les politiciens avec les fonds publics). Sophie et le BGG quittent bientôt le Pays des Géants pour aller à Londres voir la reine et l’avertir du danger que représentent les méchants.
De péripéties en émerveillements, de cascades dangereuses en moments câlinous, de tensions en instants barbe à papa, ce long-métrage du maître du genre, ce n’est que des bons sentiments : l’amour, l’amitié, le courage, la vaillance, l’altruisme (et bla bla bla). Une histoire d’émotions, quoi. Pour relever le tout, des flatulences tordantes de monsieur le BGG (parce que, oui, un gentil géant, ça a des gaz, surtout quand ça boit des boissons gazeuses, on ne juge pas). Et prout ! Avec John Williams à la musique, Janusz Kaminski à la photo, c’est aussi un univers fantasque, avec pets ou pas, à découvrir. Les plans sont tournés le plus souvent en prises de vue réelles, avec des changements d’échelles de focale qui font dire «wow». Ce petit bijou est émaillé de prouesses techniques comme autant d’étoiles qui feront pétiller vos yeux (oui, Spielberg rend poète).
Les décors sont grandioses et donnent des frissons de bonheur. Des images de la maison du BGG, des abords lugubres, mais rassurants de l’orphelinat londonien, de l’inter-monde des rêves, vous voudrez en faire des posters grandeur nature pour votre chambre (même si vous êtes un adulte, même si votre chérie/e n’est pas d’accord et même si vous faites peur à vos parents et à votre chien) ! Certaines critiques estiment que ce film est un peu lent (bon, en même temps, un géant, ça peut courir ?) et qu’il s’agit d’un flop ! Mais peut-être que Spielberg a opté pour un rythme qui permet d’imprimer encore plus la lourdeur d’un sommeil rempli de rêves à son petit bijou. Alors, prenez le temps de laisser entrer la magie.
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