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Birdman : L’art, aujourd’hui…

16 mars 2015

Cinéma, théâtre, rivalités, folie, rêves : il y a tout ça dans ce film !

C’est un réalisateur qui aime secouer et qui y arrive. Alejandro Gonzales Inarittu nous a quand même offert les remuants Babel, 21 grammes et Biutiful, des histoires fortes, pour ne pas dire parfois déprimantes. Or, dans la filmographie du metteur en scène, Birdman vise un peu moins le cœur mais plus la tête.

 

Certes, cette histoire d’acteur déchu voulant revenir sur le devant de la scène à travers le théâtre – Michael Keaton revient aussi sous les projecteurs après avoir été délaissé par Hollywood suite aux Batman de Tim Burton – comporte son lot d’émotions. Mais elle va beaucoup plus loin et nous parle de personnes qui sont dans l’art aujourd’hui, de leur façon de gérer leur image, de la gestion du stress par rapport au response du public, et du regard des critiques d’art sur leurs travaux.

 

Rien n’est épargné dans cette lutte intérieure, avec comme angle précis ce personnage névrotique dont on pénètre au plus profond du psyché, avec quelques jolis moments de folie (grosse scène d’action de super-héros avec monstres, tanks, etc.) et de poésie avec ce fameux envol final, au sens propre comme au figuré. Une vision extrêmement juste, mise en images de façon virtuose : Innaritu filme Birdman comme un long plan-séquence, captant au passage toute l’énergie, la fougue, la passion pour ce métier d’acteur, donnant du rythme aussi au récit, que l’on suit sans temps mort.

 

C’est donc du cinéma oscarisable et oscarisé avec quatre oscars cette année tout de même – meilleur réalisateur, meilleur film, meilleur scénario original et meilleure photographie. Bref, un film de très haut niveau.

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