• Parité en politique : des voix pour inspirer le changement
  • Milys.créations : quand Emily transforme vos idées en souvenirs inoubliables
  • Il s’était introduit chez une dame âgée en pleine nuit : un voleur maîtrisé par des habitants à Camp-Levieux
  • Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression
  • Sept kendokas en formation à la Réunion

Daarka : après un livre poétique, un film sur l’île Maurice profonde !

Ce jeune homme, de son vrai nom Ryan Krishna Appadoo, nous proposera, si tout se passe bien, son premier projet de long-métrage en mars. Un film du nom d’Âme Cœur, qui parle de famille, de traditions mauriciennes, avec plein de visages connus. Une nouvelle aventure pour le monsieur qui nous a offert son recueil de poème en Kreol Morisien, Ti Zistwar – Enn Fedartifis Literer, en 2022. Rencontre. 

Comment a commencé ce projet ? 

 

Après plus d’une vingtaine d’années au théâtre et après avoir construit ma carrière autour de la photographie et de la vidéographie, tout en ayant développé un amour pour la poésie et l’écriture en kreol morisien ces sept dernières années, le cinéma était en quelque sorte le next step inévitable pour moi comme artiste social. Je me suis dit, allons commencer par le plus difficile : un long métrage. Ainsi, Âme Cœur est né. J’ai toujours cru que la meilleure façon d’apprendre le métier, c’est de le faire et je l’ai fait. Si ça marche, tant mieux. Si ça ne marche pas, j’essaierai à nouveau.

 

Je savais que ça allait être un challenge énorme, ne serait-ce que par rapport aux coûts d’un tel projet. Heureusement que le projet a été accepté et financé à moitié par le National Arts Funds. Mais nous avons eu toutes les difficultés du monde à trouver des sponsors ou des investisseurs pour financer le budget restant. Et on se demande pourquoi on stagne à établir une industrie cinématographique à Maurice, ou pourquoi les jeunes talents n’osent pas se lancer dans le cinéma ! C’est triste.

 

Que nous raconte ce film et pourquoi ce choix ?

 

C’est un film typiquement mauricien et justement, nous avons voulu que l’histoire et les personnages reflètent certaines réalités de notre société, de nos traditions, de nos cultures. L’histoire touche des sujets tels que la santé mentale, la pauvreté, les maladies, l’abus d’alcool, la drogue, et même la famille, l’art, le social et bien d’autres sujets. On se frotte au genre docu-fiction, mais pas trop. Pourquoi ce choix ? J’ai été depuis des années un artiste social. À travers mes écrits sous le sobriquet de DAARKA sur les réseaux, à travers mes projets socio-artistiques avec mon groupe la Dream Art Academy et mes divers projets en collaboration avec des ONG telles que T1 Diams, Pedostop, entre autres, j’ai voulu que mon premier film épouse ma vision en ce qu’il s’agit du rôle que l’art joue dans le social.

 

Qu’en est-il du tournage et du casting ?

 

Le tournage a été bouclé en 2023 et on s’attelle à tout mettre en boîte d’ici fin février/début mars. J’ai eu la chance d’avoir travaillé avec une belle équipe 100% locale, avec et sans expérience dans le cinéma, mais tous des talents incroyables. Vous retrouverez ainsi Raj Bumma, Guillaume Silavant, Christophe St-Lambert, Rachel de Spéville, Carlita Latour, Jake François, mais on lance aussi deux nouvelles pépites dans le monde du cinéma mauricien : Gabrielle Rosse et Elisa Joseph. La symbiose entre les plus aguerris et les néophytes a créé une ambiance particulière sur le tournage. Par contre, c’était un véritable challenge de réaliser un long-métrage avec un budget extrêmement limité (rendu possible surtout grâce au grant du National Arts Fund), tant au niveau technique qu’organisationnel.

 

Où voir le film ?

 

Si tout se passe bien, on lancera le film lors d’une avant-première en mars 2024 et on fera par la suite le tour des festivals de film divers à travers les continents. Le public mauricien pourra ensuite retrouver le film en salles en fin d’année. Croisons les doigts ! Puisque Âme Cœur touche aussi à ces divers thèmes sociaux, nous irons aussi vers le public ; par exemple, à travers des séances spéciales pour les bénéficiaires des ONG et des collectifs qui militent comme nous pour une société meilleure dans tous les sens du terme.

 

D’autres projets à venir ?

 

Je pense que le film m’occupera durant les prochains mois, tant au niveau artistique que social. Donc, les projets à venir tourneront autour de celui-ci. Sinon, je compte aussi publier mon deuxième ouvrage, mais on n’en est pas encore là. Entre-temps, je vais continuer à écrire, à apprendre et à créer pour ceux et celles qui m’accompagnent depuis des années.