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20 novembre 2016 01:56
C’estfinalement aussi Strange dans le titre que dans le traitement. Voici les aventures d’un toubib qui, après un accident de voiture, va chercher la guérison de ses mains en découvrant les multiples dimensions de notre univers. Le résultat : des effets spéciaux qui donnent le tournis mais des personnages peu mémorables et traités de façon bancale.
Les scénaristes n’ont pas cherché loin et ont obéi à la sainte loi des films Marvel sous la bannière Disney : les personnages ont des motivations candides (méchant méchant, gentil gentil, des ambitions classiques pour chacun, sans nuances) et le fait d’y ajouter des piques d’humour souvent stupides rend la dimension psychologique du film, pourtant prometteuse au départ, de plus en plus légère.
Rien de bien nouveau donc sous le soleil des «Marvelleries» : les personnages sont lisses, propres, le cinéphile commence à s’y habituer mais ça reste sommaire quand on pense à ce que la gamme Netflix/Marvelpeut offrir. D’autant qu’à l’affiche de ce film, il y a quand même Benedict Cumberbatch/Sherlock contre Mads Mikkelsen/Hannibal ! Dans Doctor Strange, les deux acteurs ne sont réduits qu’à des personnages conçus pour des ados qui ont besoin d’être guidés en leur attrapant les mains.
Reste le caractère visuel et l’aspect blockbuster du film, qui s’autorisent des délires. À ce niveau, vous êtes bien servis, avec des affrontements dans des bâtiments qui tournent dans tous les sens ou qui bougent à l’envers, un peu comme si Inception et Dark City ont subi de grosses piqures d’adrénaline. Il y a aussi quelques moments «interdimensionnels» où le cinéphile se demande quels champignons hallucinatoires sont consommés chez Marvel, tellement il a l’impression d’être en plein trip coloré.
Doctor Strange est à voir prioritairement pour sa technique rutilante. Ne cherchez pas de la grosse psychologie, c’est du divertissement léger, lisse, avec de l’humour pas toujours drôle, noyé dans un délire visuel qui a au moins le mérite de valoir son ticket d’entrée.
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