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Par Yvonne Stephen
4 septembre 2016 12:17
Chanteuses/chanteursde salles de bains, prenez votre souffle. Inspirez… Et expirez votre plus «belle» note. Dans les aiguës, dans les graves, qu’importe où vous mène votre trémolo qui prend l’eau, faites gazouiller votre organe. Mais sous la douche, d’accord ? Et peut-être dans votre voiture (quand vous êtes seul/e, les vitres relevées et qu’il n’y a pas de trafic). Si vous souhaitez rendre public votre stupéfiant talent, préparez-vous aux conséquences. Lesquelles ? Il vous suffira de vous laisser emporter par le tout nouveau film de Stephen Frears (The Queen)pour en savoir plus.
Florence Foster Jenkins, un petit divertissement sympathique et sentimental qui est actuellement à l’affiche dans les salles obscures (n’oubliez pas vos mouchoirs – pour les larmes, of course). Ce biopicretrace la vie de lady Florence (incarnée par une Meryl Streep flamboyante), une «cantatrice» extravagante, fan d’art lyrique, qui pense qu’elle a une sublimissime voix, mais qui, au final, ne sait pas… chanter. Comme beaucoup d’entre nous ! Sauf que la madam pa konn santesuper riche, dont l’histoire racontée s’implante dans le New York des années 40, a une sacrée ambition : chanter au Carnegie Hall.
Oui, rien que ça ! En même temps, why not ? La bonne société et surtout son mari St Clair Bayfield (un Hugh Grant qui a pris un coup de vieux et qui incarne ce rôle de dandy protecteur avec génie, selon la critique) ne lui ont jamais dit qu’elle chantait aussi bien que Cher sans la magie du studio (c’est-à-dire, mal). Pendant des années de cris assourdissants et de mélodies déraillées, ils l’ont soutenue dans son incroyable mirage, celui d’être une chanteuse de talent. Et sur les traces des notes de sa vie, elle s’implique pour son grand show, engage Cosme McMoon, un jeune pianiste (le génialissime Howard Wolowitz de The Big Bang Theory), s’échauffe la voix et enchaîne les chorégraphies pour des scènes hilarantes. St Clair, lui, met tout en œuvre pour que la représentation ne tourne pas au fiasco...
Au final, il s’agit d’une histoire d’amour, de respect, de mensonge, qui fait du bien… ou du mal (le gentil «mari» a quand même une double vie !), de bataille (Florence Foster Jenkins a été mariée une première fois et elle souffre depuis de la syphilis), de courage et de rêves qui donnent envie de se la jouer Rihanna au Stade Anjalay. Un récit de motivation. Une plongée dans le temps, avec une mise en scène et des décors fidèles, où le kitsch et le snobisme sont légion. Comme un kalamindassqui a fait une overdose de sucre. De quoi vous donner envie ? Certainement !
Mais avant de vous laisser retourner à vos gammes, une dernière information. Le long-métrage de Stephen Frears (jugé trop scolaire, moins mordant et un peu pantouflard par certaines critiques) vient après une réalisation française autour du même personnage. Et Margueritede Xavier Giannoli serait la meilleure réalisation des deux selon les critiques. Qu’importe ! Il semble impossible de résister au duo Streep-Grant quand même. Impensable.
Alors, allez-y… en chantant.
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