Publicité
9 novembre 2014 23:49
L’espace, le grand noir. Un thème qui nous a donné tellement de sensations l’année dernière avec la sortie de Gravity, où l’on découvrait Sandra Bullock l’astronaute, luttant pour revenir sur terre. À peine remis de la claque visuelle (l’une des meilleures expériences en relief à ce jour) du film d’Alfonso Cuaron, voilà qu’on nous présente un autre long-métrage qui nous parle de l’espace et de l’humain. Et si Gravity faisait beaucoup appel à nos sens, Interstellar, dernière réalisation du très acclamé Christopher Nolan, vise le cœur et le cérébral.
Il serait dommage de trop en dévoiler sur ce récit, mais à la base, on nous parle d’un ancien astronaute qui quitte sa famille et va à la découverte d’autres mondes habitables, pendant qu’ici, le monde se meurt. On a bien dit «à la base», car avec Nolan (tout de même metteur en scène des compliqués Memento et The Prestige) tout se complique.
Le cinéaste quitte ici le thème extrêmement intimiste des rêves et de la mémoire (Inception), pour aller au-delà des étoiles. Mais son cinéma ne change pas, avec une approche intelligente et cérébrale du grand spectacle (nous parlons tout de même de l’homme derrière la trilogie Dark Knight). Dans Interstellar, les théories scientifiques se bousculent (physique quantique, gravité, temps, espace) pendant que le cinéphile, ahuri par cette science-fiction hard-core, assiste à un voyage visuellement réaliste et immersif. Une histoire de temps et d’espace, quelque chose qui sied bien au cinéma de Nolan qui adore brouiller les pistes temporelles par son montage souvent complexe.
Néanmoins, ce qui ressort le plus n’est pas forcément le spectacle grandiose, pourtant sacrément mémorable avec des planètes stériles, des trous noirs et le wormhole, que n’aurait pas renié Kubrick ou l’écrivain Arhtur C. Clarke avec leur fameux 2001, l’odyssée de l’espace. Le tout est décuplé par l’émotion du film, car c’est avec cela que Interstellar vous prend par les tripes, aidé par des acteurs au top : Matthew McConaughey (qui décidément n’arrête pas de nous étonner à chaque film), Anne Hathaway, Jessica Chastain, entre autres. Des personnages humains, tous brillamment interprétés, avec des relations qui oublient le temps et l’espace.
Cet aspect intimiste nous rappelle beaucoup le Contact de Robert Zemeckis (où Jodie Foster allait dans l’espace pour une rencontre du troisième type aidé de… Matthew McConaughey !) et c’est grâce à la qualité des prestations d’acteurs que toutes les théories mises en place et les réflexions humanistes d’Interstellar gagnent en intensité, Nolan revenant sur la thématique du temps et sur ce qu’il fait aux gens. Une thématique qui prend tout son sens lors de la scène finale d’une grande intensité dramatique.
Puisant dans l’intimiste, ne négligeant pas le spectaculaire, saupoudrant le tout avec des théories scientifiques et des réflexions profondes et humaines, Interstellar, sous influence certes, en ces temps de blockbuster formaté et souvent idiot, a tout d’un grand film de science-fiction. Enfin, d’un grand film tout simplement.
Publicité