Ils ont lutté contre l’esclavage et ce livre, c’est un peu leur histoire. En d’autres termes, Leritaz Maronaz, beau livre illustré d’une centaine de pages, concocté par Raphaël Audibert, que l’on connaît plus comme l’artiste musical Rafiki. Il s’essaie, ici, à une autre forme d'art à travers cette publication forte de plusieurs interrogations sur l’histoire et ce qu’on en sait. Un ouvrage fort intéressant et coloré lancé au Centre Nelson Mandela le jeudi 14 septembre. En plus du lancement du livre, c’était l’occasion d’inaugurer une exposition de fresques pour mieux comprendre l’histoire de l’esclavage et du marronnage.
Le livre est jalonné de 50 événements-clés, où l’auteur essaie de nous donner une foule d’informations, notamment sur les personnes importantes de cette période et les événements qui s’y sont déroulés, tout en essayant de parler du sujet lui-même et de son héritage depuis plusieurs siècles, comme le titre du livre le laisse deviner. Raphaël Audibert et son équipe ont, pour les besoins de l’ouvrage, puisé dans les écrits de l’historien et prêtre Amédée Nagapen, notamment. Le livre est illustré par deux jeunes dessinateurs, Matthieu Maigrot et Sébastien Tahucatte.
Raphaël Audibert nous en dit plus : «Le projet a trouvé son inspiration dans mes études en Sciences de l’humanité à l’Université de la Réunion et dans mon expérience en tant que guide touristique. À mon retour de voyage, j’ai été guide touristique au Morne et j’ai constaté que les guides et le public étaient très mal informés sur le marronnage par rapport aux Caraïbes (…). Le déclic a eu lieu lorsque j’ai raconté l’histoire du Morne aux collègues, me démarquant par mon analyse et mon approche plus valorisante.»
Puis est venue la Covid-19 : «Pendant la pandémie, l’industrie musicale était en pause et j’ai décidé que je ne voulais plus être perçu comme un chanteur mais m’investir différemment dans l’art. L’idée m’est venue de compiler les informations découvertes sur ce sujet en une production. Mon travail à la médiathèque de l’IFM a facilité ces recherches par la suite. J’espère faciliter la compréhension du phénomène dans son ensemble, pas seulement du point de vue académique ou historique, mais aussi de l’impact social et culturel (…). Si la traite des esclaves est mieux connue, on parle moins du marronnage et de la détermination des esclaves à retrouver la liberté et à échapper aux plantations. Leritaz Maronaz vise à combler cette lacune en proposant un livre de chroniques accessibles et faciles à comprendre,basé sur le travail inspirant et rigoureux, d’Amédée Nagapen et d’autres historiens mauriciens renommés.»
Le projet est en tout cas très porteur : plusieurs travaux de Leritaz Maronaz sont exposés actuellement au Musée de l’Esclavage à Port-Louis et Raphaël s’envole bientôt pour La Réunion pour y présenter son projet à des étudiants et participer à deux conférences au Salon du Livre du Festival Gayar.
En vente à Rs 500 au Centre Nelson Mandela (l’éditeur du livre), les magasins Kotpiale à Rose-Hill et au Caudan Craft Market, et chez Le Rendez-Vous à Saint-Pierre et à Grand-Baie La Croisette.