Publicité
8 février 2015 02:22
Des fois, les choses commencent très tôt. Maeva Veerapen, 29 ans, ne dira pas le contraire, elle qui a été initiée au théâtre très jeune. Car elle en a fait du chemin avant de présenter Les Monologues du vagin chez nous. Elle a mis en scène la version locale de cette pièce qui a fait le tour du monde et qui sera jouée à Maurice les 14, 21 et 28 février. Dans Les Monologues du vagin, originellement écrite par Eve Ensler, plusieurs femmes montent sur scène pour parler, au sens propre comme au figuré, du vagin. Une œuvre très féministe, qui verra évoluer sur scène le quatuor Vinaya Burell-Sungkur (qui produit le show avec la metteuse en scène), Sandrine Raghoonauth, Laura Hebert et Déborah Jubeau en voix off.
Mais d’ici là, on peut toujours s’intéresser à l’histoire de Maeva Veerapen. Il était une fois, donc, une jeune fille qui découvrait le théâtre : «Je suis née à Maurice, mais peu après, mes parents ont bougé à Coventry, en Angleterre. Je crois que mes parents m’ont emmenée au théâtre pour la première fois quand j’avais 4 ans. Je ne me rappelle plus trop quelle pièce était jouée (rires).» Comme quoi, elle fera connaissance avec les planches très tôt.
Retour à Maurice vers l’âge de 6 ans. Les Veerapen s’installent à la résidence Clos Verger, en face… du Plaza. «Je me souviens qu’on allait voir des opérettes françaises. J’adorais ça, être impressionnée par ce monde où on en oublie presque qu’on est ici», confie la jeune femme qui est aussi douée pour le tango argentin, qu’elle enseigne.
Le déclic viendra un peu plus tard : à 11 ans, elle découvre le Macbeth en kreol de Dev Virahsawmy. «J’avais vraiment envie d’être sur scène moi aussi», confie la demoiselle. Elle intègre donc l’Atelier de Théâtre Pierre Poivre à l’âge de 12 ans. Elle jouera dans des pièces connues comme Tarfuffe ou Le malade imaginaire. À la fin de ses études au collège Maurice Curé, elle sera dans une adaptation de Marika et la mendiante de Marcel Gabon, qui sera présentée au National Drama Festival.
Richesse, complexité
Mais ce n’est pas assez. Elle en veut plus. «J’avais envie de comprendre le théâtre dans toute sa richesse et sa complexité», dit-elle. Et l’aventure continue : la voilà qui s’envole pour Melbourne pour entamer des études en Performing Arts à l’Université de Monash. Elle fera son Bachelor pendant trois ans, son Honours la quatrième année, suivi d’un doctorat. Bref, la totale. Entre-temps, la demoiselle joue, découvre la régie, se passionne pour la mise en scène. «Là-bas, il y a un public pour le théâtre, mais c’est un peu comme ici. Ce sont toujours un peu les mêmes personnes, un petit cercle, qui se déplacent pour les représentations.»
Mais Maurice est toujours dans son cœur. «Le théâtre mauricien me tenait à cœur. J’étais content d’être à Melbourne, mais j’avais besoin d’aller au-delà. D’autant qu’ici, le théâtre est émergent, il n’y a pas de barrière propre et on a encore plus de liberté», souligne la metteuse en scène.
La suite, on la connaît : retour au pays, passage au Festival Passe-Portes, où elle rencontre Vinaya Burell-Sungkur (elles présentaient chacune une pièce) et la mise en place des Monologues du vagin. Avec la passion toujours intacte.
La représentation du 14 février est sold-out, mais vous pouvez vous rabattre sur celles du 21 février au Baz’Art, à Beau-Vallon, et du 28 février au Off, à Pointe-aux-Canonniers, qui se tiendront tous les deux à 20 heures. Billets en vente à Rs 350 à travers le Rézô Ôtayô (tel. 466 9999).
Publicité