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The Neon Demon : T’es belle, t’es foutue

11 septembre 2016

C’est arrivé ce matin. Vous n’avez pas aimé votre reflet dans le miroir, vous vous êtes trouvé/e pas très beau/belle, tirant sur le moche. Sonn petar ! C’est une excellente nouvelle (oui, oui, on vous promet). Il suffit de voir The Neon Demon, un film d’horreur (et de scènes hot… et gores = c’est cru, préparez-vous !), actuellement disponible dans les salles trop obscures, pour s’en convaincre. Un film à l’esthétisme poussé, signé Nicolas Winding Refn, qui ne donne pas envie d’être top model (lâchez le régime, les tisanes et mangez du gâteau). La beauté, ça refile des soucis. Alors, célébrez vos bourrelets, vos frisottis, vos boutons. Faites la fête à vos imperfections…

 

Bon, on s’égare (comme Kailash Trilochun à l’étranger). Retour sur ce film qui va vous retourner les tripes dans un bad tripoù le sexe et le sang s’entremêlent (beurk !) avec, en fond visuel, une esthétique porno chic résolument kitsch. L’univers du mannequinat s’expose avec, comme intrigue, une fable morbide (this is theeeee… synopsis !). Au centre de ce long-métrage trashfashion– où le bon goût divorce avec la créativité –, la beauté d’une jeune provinciale qui débarque à Los Angeles. Jesse (Elle Fanning) veut devenir top model. Et elle a de la «chance», elle sort du lot. La perfection de ses traits (et la candeur de son âme) lui ouvre toutes les portes. Son ascension fulgurante et sa pureté vont susciter des jalousies et des convoitises (et l’arrivée d’une inquiétante bébête dans sa chambre le premier soir de son arrivée à LA n’est pas qu’un détail).

 

C’est bon à savoir : elle vit dans un motel pas top, tenu par… Keanu Reeves (ou Hank, si vous préférez). Le beau gosse qui a pris un petit coup de pas si vieux que ça (hot stuff !) a quand même l’air bien étrange. Normal, c’est un film d’horreur, non ? Il faut bien qu’il y ait des personnages louches (les scènes de boum boum crak crak qui vous feront vous sentir bizarre-bizarre ne suffisent pas). À chaque moment de ce film, vous serez pris par la beauté visuelle de chaque plan. Sorte de mise en abyme de la thématique principale de ce long-métrage qui évoque la fascination de la beauté dans le monde actuel.

 

Vous l’aurez compris, tout ça, c’est pour dénoncer la violence de la suprématie de la beauté et du narcissisme (oui, même un film d’horreur, ça peut être profond ou, du moins, essayer de l’être). Ce long-métrage – encensé ou dézingué par les critiques : il n’y a pas de juste milieu – est un répugnant mélange entre La Vallée des poupées et Massacre à la tronçonneuse(d’ailleurs, le titre provisoire de ce long-métrage était : I Walk With the Dead).

 

De quoi vous donner envie de vous trouver pas trop beau/belle !

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