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14 juillet 2015 02:56
En anglais ou en français, c’est comme vous voulez avec lui, même s’il a une préférence pour la langue de Shakespeare. Mais c’est en français que Jean Lindsay Dhookit, l’un des écrivains incontournables de la Collection Maurice d’Immedia, a fait parler de lui. Le Prix Jean Fanchette a beaucoup apprécié sa pièce de théâtre Cette brûlante envie de servir, sorte de satire politique que l’on attend de lire après publication.
Un texte qui lui tient à cœur, d’autant qu’il est très d’actualité : «Je me rends compte que les gens, quand ils sont chez eux, en famille ou avec des amis, traitent souvent les politiciens de tous les noms. Or, lorsque ces mêmes personnes sont face aux politiciens, elles les traitent comme s’ils étaient des dieux !» s’exclame le chargé de cours en informatique depuis 20 ans.
En fait, Cette brûlante envie de servir n’est pas nouveau. «J’avais écrit une première version il y a une dizaine d’années, en anglais. Pour le prix, je me suis dit qu’il fallait voir ce que ça pouvait donner en français», confie Jean Lindsay Dhookit. Le gars, qui se fait un devoir d’écrire une centaine de mots chaque jour pour rester dans l’univers de l’écriture, préfère toujours l’anglais : «J’ai toujours aimé écrire dans cette langue, mais c’est un peu dommage que souvent le grand public ne suive pas dans ces cas-là. Par contre, il s’y intéresse plus vite.» N’empêche, nous on attend de lire cette satire politique.
Une semaine. C’est le temps qu’a pris Sandiabye Ittoo, 31 ans, pour écrire la nouvelle La proscrite. Une histoire des plus noires, puisque c’est celle d’une jeune femme, victime d’un viol collectif, qui va basculer lentement vers la folie. Une histoire que l’auteure a voulu raconter, dit-elle, «par rapport à ce que j’ai entendu, à ce qu’on m’a dit, à ce que j’ai lu aussi, tout en dénonçant des choses, des tabous».
En tout cas, elle est la première surprise d’avoir été désignée lauréate du Prix. Mais Sandiabye Davina Ittoo, revenue de France récemment après dix ans, avec un doctorat en lettres de la Sorbone, n’en est pas à son premier contact avec l’écriture. Elle se passionne pour cette activité qu’elle qualifie de «mystique» depuis un moment : «J’ai toujours écrit des fragments. Mais l’écriture reste très importante pour moi, c’est une façon de chercher des choses au plus profond de soi.»
Encouragée par ses amis écrivains, notre interlocutrice s’est donc décidée à écrire pour le Prix, mais on la connaît aussi pour ses textes d’opinion dans le forum du journal Le Mauricien. En attendant de voir l’ouvrage publié entre ses mains, Sandiabye Davina Ittoo, la nouvelle plume, songe à la suite : «Je ne sais pas encore, mais j’aurais aimé pondre un roman, pourquoi pas sur la même histoire. Ça me donnerait de la place pour développer encore plus l’histoire et les personnages.» Tout un programme pour cette jeune auteure que l’on attend de découvrir avec La proscrite.
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