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21 février 2016 16:12
Deadpool,le film,c’est un peu comme un animal piégé entre deux murs qu’il franchit et refranchit à tour de rôle, dans un numéro d’équilibriste bancal. Il est, de plus, une grosse machine de marketingvendue comme un film de super-héros qui sort des sentiers battus, avec violence, sexe et langage ordurier au programme, ce qui explique son carton commercial.
Oui, Deadpool, c’est tout ça, mais le film de Tim Miller (l’homme qui nous a offert le générique de la version US de The Girl with the dragon tattoo et qui estdonc loin d’être un handicapé) se retrouve justement pris entre deux feux et a du mal à passer de l’un à l’autre. On se retrouve avec un long-métrage où l’on prend son pied comme c’est pas possible durant les 20 premières minutes, remplies de violence rigolote, de dialogues savoureux (il faut voir le film impérativement en VO – séances de 18 heures), de références allant de la musique aux films d’action des années 80, en passant par l’univers Marvel et DC. Pour ensuite basculer dans quelque chose de plus générique dès qu’il s’agit de parler des origines du anti-héros et d’y apporter un semblant de sérieux (mais pourquoi ? C’est Deadpoolbon sang !).
Car Deadpool, au cinéma, malgré la prestation plus qu’honorable de Ryan Reynolds (peut-être bien le rôle de sa vie), c’est juste le gars malade qui a de l’humour, qui aime follement sa copine rebelle, qui va essayer de guérir de sa maladie pour elle, mais qui va se retrouver avec des superpouvoirs et une sale tronche. Et devra ensuite sauver sa copine car les méchants sont dans la place.
Donc, passé le délire assumé du début, le film s’enlise dans l’histoire banale (le comble pour un personnage de comic book aussi subversif) d’un super-héros qui doit sauver sa copine dont il est follement in love. Il peine, par la suite, notamment lors du showdown final, à retrouver le délire d’avant, perdu entre la nécessité de respecter son cahier des charges de boom boom pan panhollywoodien et d’inclure des petits moments d’humour bien trash, histoire de nous rappeler qu’on est dans l’adaptation des aventures de Deadpool. Y’a qu’à voir le récent Kingsman de Matthew Vaughn pour se rendre compte que l’on peut doser tous ces ingrédients et obtenir un résultat plus que décent…
Au final, Deadpool est moyennement sympa, avec des moments bien fun au débutet d’autres après qui nous plongent dans une série B filmée dans un entrepôt, avec dramatisation nunuche et scènes d’action pétaradantes mais sans ambition à l’appui, pour respecter un cahier des charges propre au temps des films hollywoodiens mainstream.
Equilibrisme bancal, on vous dit…
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