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Un paradis… mais pas trop

24 novembre 2014

Il y a deux facettes de l’île Maurice. Celle que les gens d’ailleurs aiment et celle qui est vécue avec dureté par nombre de Mauriciens. Paradis blues se penche sur l’une d’elles. Un titre qui vous est sûrement familier, car en 2009, l’adaptation théâtrale de cette histoire a été présentée au Festival des Francophonies de Limoges, et plus tard chez nous au Centre Charles Baudelaire d’alors, à Rose-Hill, avec Miselaine Duval, mais aussi Eric Triton à la musique.  

 


Le tout a demarré vraiment plus tôt, lorsque le dramaturge et metteur en scène français Ahmed Madani (qui était le directeur du Centre régional d’Art damatique de La Réunion) a demandé à Shenaz Patel d’écrire un texte qui s’inspire de la vie de la comédienne Miselaine Duval, tout en parlant, de façon plus globale, de la vie de beaucoup de Mauriciennes d’aujourd’hui.

 


Cette histoire poignante est maintenant publiée sous sa forme originale, un texte d’une soixantaine de pages et les mots puissants de Shenaz Patel, le tout publié aux éditions Vents d’Ailleurs. On nous conte donc l’histoire de Mylène, prise dans cette société de traditions, avec études abandonnées tôt, correspondance pour s’enfuir du pays, et mariage avec un homme violent. En dessous de cette peau, la révolte, le désir d’un ailleurs, d’une vie comme on la veut…

 


À la fin de l’ouvrage, Shenaz Patel, dans ses notes, souligne : «Paradis blues, ou la voix d’un être humain qui cherche à s’affranchir (…) Parce que les femmes, plus que tout autre être humain, sont, ici et ailleurs, souvent soumises à un poids qui les étouffe. Poids des traditions, des conventions (…) Poids d’une subordination imposée par les hommes, certes. Mais aussi beaucoup par les femmes elles-mêmes. Celles qui se croient investies d’une mission quasi divine de transmission des valeurs établies.»

 


À coup sûr, une œuvre juste, à découvrir. 

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