Publicité

Atelier autour de la cybercriminalité : la protection et l'éducation des jeunes au coeur des préoccupations

11 octobre 2025

Les ministres Arianne Navarre-Marie et Avinash Ramtohul, le lord-maire Aslam Adam Hosenally, des élèves et des représentants d’ONG.

Internet, un monde de découvertes… mais aussi de pièges. C’est ce que rappellent les autorités lors d’un atelier de travail de deux jours, lancé le jeudi 9 octobre à la mairie de Port-Louis, autour du thème «L’Adolescence et la Cybercriminalité». Organisé par le ministère de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille, l’événement a réuni collégiens, étudiants, ONG, citoyens divers et psychologues.

Dès l’ouverture, la ministre Arianne Navarre-Marie a appelé à faire de la cybercriminalité «une cause nationale», insistant sur la responsabilité collective. «Internet n’est plus un simple outil de découverte. C'est aussi une menace pour nos jeunes. Trop de victimes restent silencieuses. Un seul cas est déjà un cas de trop», a-t-elle martelé, évoquant des cas de harcèlement, de partage non consenti d’images et le décès d’une collégienne victime de cyberbullying. Le ministère a déjà remis un dossier à la police, compilé depuis février, et annonce travailler à une réforme légale en collaboration avec la Law Reform Commission.

Le ministre de la Technologie, Avinash Ramtohul, a, de son côté, rappelé que la plateforme Maucors enregistre cinq cas de cybercriminalité en moyenne par jour. «Nous devons protéger nos jeunes tout en respectant la liberté d’expression et la vie privée», a-t-il déclaré. Des discussions seraient en cours avec des opérateurs de réseaux sociaux pour établir davantage de responsabilités.

Mais derrière les chiffres, il y a aussi le développement psychologique des jeunes. La psychologue scolaire Priscille Gaju, du ministère de l’Éducation, a souligné l’importance de poser des limites : «Avant 3 ans, l’exposition aux écrans devrait être nulle. Trop tôt exposé, l’enfant perd ses repères, son lien social et devient vulnérable.» Elle appelle à un accompagnement progressif, à des alternatives concrètes et à un dialogue constant avec l’enfant : «L’écran ne doit pas remplacer le lien humain. Il faut éveiller les potentiels, pas les laisser s’éteindre.» Selon elle, les effets peuvent aller jusqu’à créer une forme de dépendance. Elle invite donc les parents à reprendre un rôle actif : instaurer une routine, poser des limites claires, proposer des alternatives. «Ce n’est pas l’écran en soi qui est dangereux, c’est l’absence de cadre, l’absence de dialogue.»

Pour la psychologue, la lutte contre la cybercriminalité commence bien avant le premier clic : «C’est toute une société qui doit comprendre que protéger les enfants, ce n’est pas seulement punir les délinquants en ligne, c’est aussi former des enfants solides, ancrés, écoutés, valorisés.» Entre cadre légal, sensibilisation et soutien éducatif, cet atelier entend amorcer une réponse collective face à un phénomène qui, bien qu’invisible, laisse des traces bien réelles.

La psychologue Priscille Gaju a livré de précieux conseils.

Publicité