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Bravo ne suffit pas !

3 août 2025

La victoire de Kimberley Le Court-Pienaar au Tour de France Femmes est une source de grande fierté nationale. Son exploit, le premier du genre pour un sportif mauricien à ce niveau, met en lumière le travail acharné et le dévouement nécessaires pour atteindre l'excellence.

Ce succès est aussi une opportunité unique pour le pays de se transformer. Face à la congestion routière et à la pollution, il est urgent d'agir. Maurice est en train de suffoquer sous le flot incessant de véhicules sur nos routes, soit plus de 733 000 véhicules pour une population d’environ 1,3 million d'habitants, une situation non seulement nuisible pour l'environnement et le climat, mais également pour la santé publique et la qualité de vie de nos citoyens. Il est temps de nous aligner sur les pays développés, ou même sur nos voisins de l'île de La Réunion, en développant un véritable réseau de routes cyclables.

L’exploit de Kimberley Le Court-Pienaar met en lumière le besoin urgent d'infrastructures dédiées et sécurisées qui permettent non seulement aux compétiteurs de s’entraîner dans des conditions optimales, mais aussi à chaque citoyen de choisir le vélo comme moyen de transport alternatif, écologique et sain. Cela fait des lustres qu’on évoque la construction d’un vélodrome mais toujours rien à l’horizon bien qu’on ait pu avoir, l'année dernière, un champion d’Afrique sur piste en la personne du jeune Samuel Dupuy.

Un réseau cyclable étendu et bien pensé offrirait des espaces sécurisés pour les compétitions et les entraînements, mais aussi et surtout, il encouragerait un mode de vie plus actif et réduirait notre dépendance aux voitures. Mais au-delà des infrastructures, un autre aspect crucial doit être abordé : le changement de comportement des automobilistes envers les cyclistes. Les routes doivent être partagées dans un respect mutuel. La vulnérabilité des cyclistes exige une prise de conscience et une prudence accrues de la part de tous les usagers de la route.

C'est l'occasion pour les autorités concernées de démontrer une vision à long terme, en investissant sérieusement dans un avenir où le vélo n'est plus une activité marginale ou dangereuse, mais une composante essentielle de notre paysage urbain et de notre culture. Imaginons une île Maurice où les enfants peuvent se rendre à l'école à vélo en toute sécurité, où les trajets quotidiens contribuent à notre bien-être et à la protection de notre environnement.

Le temps est venu de transformer cette fierté nationale en un engagement concret pour le développement durable et la promotion du sport. Ne laissons pas cet élan s'essouffler. Pédalons ensemble vers un avenir plus vert, plus sain et plus sûr pour tous les Mauriciens. Surtout que le pays compte certainement d'autres Kim en herbe.

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