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Ça s'agite dans les fédérations : la rébellion des sportifs

27 janvier 2025

2025 est une année qui commence mal pour le sport mauricien. Pendant que l'attention est portée sur l’élection du Comité olympique mauricien (COM), certaines fédérations sont en proie à des conflits internes, notamment l’Association mauricienne de boxe et l’Association mauricienne de badminton. Deux instances qui ont fait la gloire du sport mauricien à travers leurs athlètes mais qui, depuis un certain temps, défraient la chronique. 

La dernière en date est l’interdiction du boxeur Merven Clair de s’entraîner avec l’équipe nationale et sa comparution devant le comité directeur de la fédération, annoncée pour le 31 janvier. On reproche au pugiliste ses propos tenus dans la presse alors qu'il a tout simplement refusé de participer à un tournoi qui n’est pas reconnu par la Confédération africaine de boxe au risque de compromettre sa carrière. On comprend mal la démarche de la fédération de boxe qui a déjà suspendu Bruno Julie et des juges arbitres, depuis 2023, pour avoir assisté à des compétitions de boxe professionnelle à Maurice alors que cette instance s’est engagée dans un tournoi qui n’est pas cautionné par sa confédération africaine. Entre-temps, Bruno Julie ainsi que certains des officiels mis à l’écart attendent de passer devant un comité disciplinaire alors que d’autres attendent leur verdict. 

Il y a aussi le cas du boxeur Richarno Colin qui avance avoir été laissé pour compte par sa fédération suite à sa blessure aux Championnats d’Afrique en mars 2024 et aussi qu’il a fallu l’intervention du ministère de la Jeunesse et des Sports et d'autres instances en décembre pour qu'il puisse se faire opérer début 2025. Cette semaine, la badiste Kate Foo Kune a lancé une bombe en annonçant qu’elle renonçait à sa participation aux Championnats d’Afrique de badminton, prévus du 10 au 16 février au Cameroun, et qu'elle ne va pas défendre son titre pour ne pas soutenir, selon sa déclaration chez un confrère, «la corruption qu’il y a à la fédération». Toujours en badminton, un litige oppose un groupe de joueurs à la fédération en raison de leur non-sélection pour ces Championnats d’Afrique. Une plainte a récemment été déposée en cour et l’affaire suit actuellement son cours. S'ajoute à cela la démission de cinq membres au sein du comité directeur de cette instance en 2024, dont quatre en décembre dernier. 

Toutes ces affaires ne donnent pas une bonne image du sport mauricien. Comment convaincre un jeune de s’adonner à la pratique du sport et encourager ceux qui œuvrent à la promotion du sport afin de combattre les fléaux s’ils ne peuvent évoluer dans un environnement propice ? À un moment, il faudra que les autorités concernées se décident à mettre de l'ordre pour ne pas compromettre l’avenir des athlètes de ces disciplines et éviter que la situation s’étende à d’autres sports. Affaire à suivre.

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