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Budget 2025-2026

Ces mesures qui devraient redéfinir votre quotidien

7 juin 2025

Quelles sont ces décision gouvernementales qui auront un impact direct sur vos vies. Réponses ici.

Comment va se dessiner votre vie post-Budget ? Après le discours budgétaire du Grand argentier, le Premier ministre Navin Ramgoolam, le 5 juin à l’Assemblée Nationale, de nombreux.ses Mauriciens.nes ont eu un réveil difficile : âge de retraite repoussé, pas vraiment de baisse sur les produits, augmentation des produits sucrés et disparition progressive des aides sociales, la Contribution social généralisée (CSG), entre autres. La taxation sur le revenu, néanmoins, s’imagine plus solidaire (avec 81 % des employés.es qui ne contribueront pas), et des organismes de contrôle et d’absorption des augmentations de prix ont été imaginés. Selon le chef du gouvernement, il faut faire preuve de rigueur économique tout en protégeant les plus vulnérables. «Nous sommes là pour sauver les pays, pas pour être populaire. Je demande la solidarité trois ans d’effort, apre nou kapav remet sa pei-la dibout», a dit le chef du gouvernement lors d’une allocution à la télévision nationale, le vendredi 6 juin. Pour en savoir plus, consultez ces mesures qui peuvent avoir une résonance dans vos vies.

Le fameux 65 ! Cet âge-là est sur toutes les lèvres. Selon le discours budgétaire, il est envisagé qu’il faudra désormais travailler plus. Si, aujourd’hui, on touche la Basic Retirement Pension (BRP) à 60 ans, ce sera bientôt le cas à 65 ans (avec une progression graduelle sur cinq ans à partir de 2025) si cette mesure évoquée lors des consultations budgétaires (proposition de Business Mauritius) est effectivement mise en œuvre. «Il s’agit d’une décision très difficile, mais nous pensons avoir consciemment fait le bon choix. Nous n’avons pas privilégié le gain politique, mais nous avons choisi de faire ce qu’il y a de mieux pour les générations futures», a dit Navin Ramgoolam. Les personnes qui touchent la pension de veuve ou d’invalidité continueront à bénéficier de leur allocation sociale jusqu’à leur 65 ans. Selon Navin Ramgoolam, la BRP n’est pas viable selon sa formule actuelle. Elle absorbe 26 % du Budget national et cela ne va pas aller en s’améliorant avec le vieillissement rapide de la population, ce qui va accroître la pression sur le système de retraite dans les années à venir. Cette retraite à 65 ans déchaîne les passions et provoque une levée de boucliers des syndicalistes.

«Nous avons essayé de le faire de la façon la moins difficile possible. Si nous n’avions pas agi, une personne aurait pu avoir 70 ans et ne pas avoir de pension parce qu’il n’y aurait pas eu d’argent !» a lancé Navin Ramgoolam sur la MBC, le 6 juin.

◗ Concernant les pensions de base, elles augmentent de Rs 1 000 à partir de janvier 2026. Le versement de la BRP ne sera plus stoppé quand les retraités.es vont à l’étranger, comme actuellement.

◗ Un National Pensions Fund repensé devrait remplacer la CSG ; une commission d’experts sera instituée.

Aie ! Vous vous y attendiez, non ? La cigarette et les boissons alcoolisées ont augmenté, une majoration de 10 % des droits d’accise. Ce que vous ne voyiez pas venir, c’est l’augmentation des prix des chocolats et des crèmes glacées (désormais touchés par l’excise duty) ! Le droit d’accise sur les produits sucrés passe de 6 à 12 sous par gramme de sucre ! L’augmentation des taxes à l’importation pour les véhicules a aussi été annoncée (avec également le retour de l’excise duty sur les voitures électriques et hybrides et + 30 % sur l’enregistrement des voitures). Le Road Motor Vehicle Licence augmente aussi. Il a été également – et de nombreuses personnes s’interrogent sur ce point – question de l’application de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) aux services fournis par des plateformes étrangères.

◗ Suppression des droits d’enregistrement sur la vente et le transfert des véhicules d’occasion à usage domestique.

◗ La taxe pour le transfert des terrains passe de 5 % à 8 %.

◗ **Bye, bye ! **Ce sera progressif. Mais la mort des allocations de la CSG est on et est prévue pour 2027. En attendant, elle diminuera par tranches.

CSG Income Allowance :

≤ Rs 20 000 : Rs 3 000 ➝ Rs 2 000 ➝ Rs 1 000

Rs 20 001 – Rs 25 000 : Rs 2 500 ➝ Rs 1 667 ➝Rs 833

**Rs 25 001 – Rs 30 000 **: Rs 2 000 ➝ Rs 1 333 ➝ Rs 667

Rs 30 001 – Rs 50 000 : Rs 1 500 ➝ Rs 1 000 ➝Rs 500

**CSG Child **Allowance :

Rs 1 667 par enfant (juillet 2025 – juin 2026)

Rs 833 par enfant (juillet 2026 – juin 2027)

CSG School Allowance :

Rs 1 333 par enfant (juillet 2025 – juin 2026)

Rs 667 par enfant (juillet 2026 – juin 2027)

Housing Loan Relief Scheme :

Rs 667 (juillet 2025 – juin 2026)

Rs 333 (juillet 2026 – juin 2027)

Maternity Allowance :

Rs 1 333 (juillet 2025 – juin 2026)

Rs 667 (juillet 2026 – juin 2027)

Pregnancy Care (allocation unique) :

Rs 2 000 ➝Rs 1 000

◗ Le revenu minimal est à Rs 20 000, cette fois sans les allocations de la CSG.

Soulagement ? Question consommation, qu’a prévu le gouvernement Ramgoolam pour enrayer la perte du pouvoir d’achat ? Dans le concret et la pratique, pas grand-chose. Néanmoins, on note la création d’un Fonds de stabilisation afin d’absorber le choc des augmentations (à l’étranger) des prix pour les produits de base : «Le but, c’est d’empêcher les prix de grimper, exagérément», a expliqué le chef du gouvernement sur la MBC. La Competition Commission sera, pour sa part, appelée à faire un audit des produits qui se vendent au détail : «Parfois, il y a des cartels, nou kone kouma zot fer.» Un *Price Monitoring Information System *sera créé pour s’assurer de la justesse des prix dans les commerces.

◗ Ces produits ne seront plus touchés par la TVA : légumes en conserve et surgelés, mais aussi purée (fruits et légumes) pour les bébés et enfants en bas-âge.

◗ Les enfants autistes ou ceux.celles vivant avec l’Attention Deficit Hyperactivity Disorder (ADHD) verront leur frais de taxis (pour se rendre dans leurs établissements scolaires) remboursés.

Réformes fiscales : se retrouver ! Un peu perdu.e avec les chiffres et formules avancées ? On simplifie tout ça pour vous.

Pour les particuliers : 0 % d’impôt sur les premiers Rs 500 000 de revenu imposable – 10 % d’impôt sur les Rs 500 000 suivants – 20 % d’impôt sur le reste du revenu imposable au-delà de Rs 1 million. 81 % des employés.es ne paieront donc pas l’Income Tax selon Navin Ramgoolam.

Pour les entreprises : introduction d’un impôt minimum alternatif, un mécanisme pour s’assurer que toutes les entreprises paient un montant minimum d’impôt. Mais aussi la mise en place d’une Minimum Global Tax pour les grandes multinationales afin d’enrayer l’évasion fiscale.

Pour une contribution plus «équitable». Navin Ramgoolam a mis l’accent sur une série de réformes fiscales axées sur le principe de Fair Share, contribution équitable. Pour faire simple : taxer plus ceux.celles qui gagnent plus. Quelles sont ces mesures annoncées ?

Hauts revenus : à partir de l’année fiscale 2025-2026, les particuliers dont le revenu net annuel dépasse Rs 12 millions seront soumis à un taux d’imposition de 15 %.

Grandes entreprises : les entreprises locales dont le revenu imposable dépasse Rs 24 millions devront s’acquitter d’une contribution supplémentaire allant jusqu’à 5 %. Du côté du secteur bancaire, une contribution additionnelle de 2,5 % sera prélevée sur les opérations domestiques.

Seuil de la TVA revu : le seuil d’enregistrement obligatoire à la TVA sera abaissé à Rs 3 millions de chiffre d’affaires, contre Rs 6 millions maintenant.

Les moteurs de la croissance. Qu’est-ce qui va faire avancer l’économie mauricienne ? Navin Ramgoolam et son gouvernement misent sur l’environnement (énergie solaire, biomasse, Waste to Wealth, économie bleue, tourisme dans le respect de la nature…), l’innovation et la recherche (avec un engagement du gouvernement sur les techniques d’intelligence artificielle – IA – pour l’île et ses services, entre autres), les investissements productifs et transformatifs, les infrastructures, la sécurité alimentaire et le développement du secteur éducatif… Tout cela pour nourrir un modèle qui se tournerait plus vers l’investissement (exportations, partenariats public-privé et investissements à long terme) que la consommation.

◗ Quelques mesures pour situer les ambitions : Rs 25 millions pour lancer l’IA dans le domaine public – Rs 200 millions pour la recherche dans les ministères – Rs 30 milliards pour trois ans pour les énergies renouvelables et programme de transformation des déchets – Rs 164 millions pour la restauration des habitats et la lutte contre la pollution marine – Rs 800 millions pour encourager l’agriculture moderne et innovante – Rs 128 milliards pour des projets de transformation : logements, approvisionnement en eau, systèmes de drain.

◗ L’engagement des femmes au cœur de la vie active et économique est un souhait du gouvernement : flexitime et aide aux loans, entre autres, sont prévus.

◗ Il est aussi question dans le New Economic Model du business de la culture avec la mise sur pied d’une National Arts Commission afin de fournir une politique pour la culture et les arts. L’organisation de festivals et des concerts verront des procédures administratives «rationalisées», a précisé le ministre des Finances. L’Art Trading, le commerce d’œuvres d’art, deviendra une réalité avec la participation de l’Economic Development Board (EDB) qui sera appelé à créer les infrastructures nécessaires au port franc pour ce business. Le nouveau Heritage Stewardship Scheme, lui, permettra au secteur privé d’investir dans la conservation et l’entretien du patrimoine.

L’éducation à cœur. Un nouveau blueprint est prévu pour repenser l’éducation afin que Maurice devienne un centre d’excellence et accueille plus d’étudiants étrangers – Le système de gratuité pour les études universitaires ne concernera que les étudiants à temps plein. Changement également dans la structure d’aide pour la gratuité du secteur pré-primaire. Concernant la subvention des frais pour les examens du School Certificate et du Higher School Certificate (révision à partir de 2026). Pour une première participation, ils seront payés en intégralité (avec observation du critère d’assiduité). Pour un resit, seuls.es les collégiens.nnes dont les parents sont enregistrés au Social Register of Mauritius et/ou bénéficient d’une aide sociale seront concernés.es.

La Santé se réinvente. Urgentistes qualifiés, managers professionnels pour la gestion des hôpitaux, création d’une Commission pour la qualité des soins, introduction du poste d’Ombudsperson de la santé, numérisation du système, mise en place de la télémédecine et des ordonnances numériques : le secteur de la santé s’offrirait, avec les mesures de Ramgoolam, une entrée dans le monde moderne longuement attendue. Pour se dérider, un sacré budget : Rs 18,5 milliards !

◗ Les moustiques ont du souci à se faire : la technique des insectes stériles devrait venir piquer notre île !

◗ «Path to Remission» : un programme spécial sera créé pour les diabétiques.

Question sécurité. La création de l’Académie des Disciplined Forces de Maurice – Rs 700 millions pour l’Agence nationale de contrôle des drogues (nouvelle agence) pour la lutte contre ce fléau et Rs 3,5 millions pour un centre de réhabilitation – Fixed penalties aux prix plus salés pour les amendes concernant l’émission de fumée noire par les véhicules et les nuisances sonores – Idem pour les excès de vitesse et l’usage du téléphone au volant – Les caméras de Safe City seront utilisées pour améliorer la sécurité routière. De plus, Rs 205 millions ont été prévus pour le Road Safety – Le permis à point, dans l’optique de rendre nos routes plus sûres et ses usagers plus responsables, revient à partir de janvier 2026.

Polémique «time». Allowances pour les junior ministers ? Le National Assembly Allowances Act serait amendée pour inclure les allocations pour ceux.celles qui occupent ce poste. Kugan Parapen, junior minister à la Sécurité sociale, a fait la précision suivante : «Ce gouvernement a remplacé les secrétaires parlementaires privés (PPS) par des ministres délégués. Et tandis que les PPS étaient rattachés aux circonscriptions, les ministres délégués sont rattachés aux ministères. Actuellement, si je comprends bien, la loi sur les indemnités de l’Assemblée nationale prévoit le versement d’indemnités aux PPS et non aux ministres délégués. Et puisque les PPS n’existent plus et ont été remplacés par des ministres délégués, il est normal que la loi soit modifiée pour en tenir compte. Il est totalement faux de prétendre que ce gouvernement augmente les salaires et les indemnités des ministres délégués.»

Le junior minister Dhaneshwar Damry débriefe le Budget 2025-2026

Le junior minister aux Finances, Dhaneshwar Damry, a défendu, ce samedi 7 juin, les grandes lignes du Budget 2025-2026 lors d’une session de debriefing organisée par l’Economic Development Board, largement axée sur les mesures économiques. Il a longuement expliqué plusieurs décisions budgétaires, disant que son gouvernement veut «protéger les entreprises», tout en parlant d’un contexte économique mondial instable et d’une situation difficile, préoccupante à l’île Maurice. Il a beaucoup mis l’emphase sur le fait que si Moody’s nous avait downgrade encore dans son classement sur l’investissement, il y aurait eu des effets néfastes, comme le départ de plusieurs entreprises et investisseurs étrangers. Or, selon lui, le Budget devrait inverser cette tendance.

Il a aussi souligné qu’il y a eu des choix difficiles à faire : «Nous avons tous été impactés par ces décisions, y compris vous, chefs d’entreprise, mais ces décisions étaient indispensables pour restaurer la stabilité. (…) L’État ne pense pas qu’en termes de profits, mais aussi en termes de population. (…) Nous préparons l’économie de demain. Vous avez maintenant de nouvelles possibilités de stratégies d’investissement.»

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