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Affaire MIC/Pulse Analytics

Des personnalités attendues à l’Anti–Money Laundering Unit

14 janvier 2025

Le duo Adam promet toute la vérité.

Ça enquête et ça interpelle ! Le décaissement de Rs 45 millions en faveur de la business unit de Menlo Parks Ltd par la Mauritius Investment Corporation (MIC) est la musique de fond d’un ballet d’interrogatoires à l’Anti-Money Laundering Unit du CCID… Et ce n’est pas près de s’arrêter.

Patience, on interpelle. Semaine importante à venir dans l’affaire Pulse Analytics. Si les derniers jours ont été riches en interpellations (voir ci-dessous), deux importants rendez-vous sont à prévoir dans les jours qui suivent. D’abord, les explications de Jitendra Bissessur qui seraient cruciales pour la suite de l’enquête (notamment concernant sa signature sur le chèque en faveur de Pulse Analytics). L’ancien CEO de la MIC avait été entendu une première fois en décembre 2024. Et le silence autour de ses déclarations laisse à penser qu’elles ont pesé lourd dans la suite de l’enquête menant à l’arrestation de l’ancien gouverneur de la BoM, Harvesh Seegolam. Et ensuite, l’audition, plus délicate dans le timing, de Renganaden Padayachy. Cette semaine, la CCID a émis un Notice of Arrest upon Departure contre l’ex-ministre des Finances…

Les «boss» interrogés. Leur interpellation – voire leur arrestation – était attendue. Stéphane Adam et sa sœur Marie-Queenie, les propriétaires de Menlo Ltd, gestionnaire de Pulse Analytics, ont été entendus par l’Anti-Money Laundering Unit du CCID, ce mardi 7 janvier. Le duo frère-sœur a été interrogé, leur résidence perquisitionnée et les enquêteurs auraient été satisfaits des lumières apportées. Les Adam, qui n’ont pas été arrêtés, ont précisé qu’ils avaient suivi les procédures établies par la MIC (afin de pouvoir obtenir un investissement pour développer leur projet d’AI), qu’ils n’ont pas travaillé uniquement pour le MSM, qu’ils ne sont pas au courant de ce qui s’est passé en interne au sein de la MIC. Ils ont assuré qu’ils se tenaient à la disposition de la police et qu’ils jureraient bientôt un affidavit pour dire toute la vérité.

La Banque de Maurice, aussi. Mardayah Kona Yerukunondu, ancien first deputy governor de la BoM s’est expliqué, auprès de la CCID, sur sa présence lors de la présentation du projet de Menlo Ltd au conseil d’administration de la MIC. Il a assuré qu’il s’agissait, tout simplement de la procédure habituelle et usitée.

Harvesh Seegolam, libéré sous caution. Longues heures d’interrogatoire, une nuit en cellule et, finalement, le samedi 4 janvier, une remise en liberté sur parole. La fin de la semaine dernière avait été chargée pour l’ancien gouverneur de la BoM qui a été arrêté sous une charge provisoire de conspiracy to defraud. Il s’est rendu en cour de Port-Louis ce lundi 6 janvier pour payer ses cautions (deux de Rs 250 000) et pour signer une reconnaissance de dette de Rs 5 millions. Sa liberté conditionnelle s’accompagne de conditions strictes. Son prochain rendez-vous en cour ? Le 25 juin 2025.

Comprendre l’affaire. C’est l’actuel gouverneur de la BoM, Rama Sithanen, qui a parlé de l’affaire lors d’un point de presse suivant sa nomination. Pour lui, il est question de détournement de fonds publics. Au cœur des interrogations : un décaissement de Rs 45 millions par la MIC le 28 octobre 2024 à une entreprise dont le projet présenté était qualifié à haut risque. Rama Sithanen ne donne pas, alors, le nom cette entité, mais il ne reste pas secret longtemps : Menlo Parks Ltd/Pulse Analytics. Cette transaction aurait porté préjudice à la MIC : «La première demande a été rejetée par le conseil d’administration de la MIC. Mais une nouvelle demande a été approuvée. Pourtant, elle ne respectait pas 11 des 25 conditions du term sheet», expliquait, alors, Rama Sithanen. Cette affaire soulève donc de nombreuses questions dont une interrogation centrale concernant l’existence – ou pas ! – de pression par le gouvernement/des membres du gouvernement pour que l’investissement en faveur de Menlo Parks Ltd se fasse.

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