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Par Cloé L'aimable
18 mai 2025 08:22
Depuis plusieurs jours, des vidéos montrant des personnes complètement désorientées sous l’effet de drogues synthétiques circulent sur les réseaux sociaux. Ces images choquantes et virales suscitent de vives réactions de la part des internautes. En parallèle, une recrudescence de cas de vols, d’agressions et même de meurtres liés à la drogue est observée depuis plusieurs semaines, semant l’inquiétude au sein de la population. Plusieurs Mauriciens que nous avons rencontrés tirent la sonnette d’alarme. À travers leurs témoignages, ils expriment leur profonde inquiétude face à ce fléau qui gangrène notre société et menace la sécurité publique.
Jenny Marena Basse, Pointe-aux-Canonniers : «L’urgence d’agir…»
«Le problème de la drogue devient chaque jour plus grave. De nombreux jeunes gâchent leur avenir en s’y plongeant, laissant derrière eux des familles brisées, vivant dans l’angoisse. Les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux reflètent une triste réalité : des enfants agressent et volent leurs propres parents pour pouvoir se procurer leur dose. Face à cette situation alarmante, il est urgent d’agir. Il faut davantage d’éducation sur ce sujet à l’école, un meilleur contrôle de l’importation de drogues ainsi que plus de centres de réhabilitation pour accompagner les victimes. La drogue n’est pas un problème individuel, mais bien un fléau social qui nous touche tous.»
Youri Jean Pierre, Cap-Malheureux : «Pour des lois encore plus sévères»
«La drogue prend de plus en plus d’ampleur, surtout chez les jeunes. C’est vraiment triste de les voir sombrer sous son influence. À mon avis, un jeune ne tombe pas directement dans les drogues dures. Tout commence souvent par une simple cigarette, puis la consommation augmente progressivement. L’influence des pairs joue également un rôle important dans cette dérive vers des substances plus dangereuses. Pour enrayer ce fléau, il est essentiel d’instaurer des lois plus strictes et de revoir certaines législations déjà en place. La lutte contre la drogue demande une action ferme, cohérente et collective.»
Juliana, Pointe-aux-Canonniers : «Dépénalisation et légalisation du cannabis»
«Personnellement, je pense que si le cannabis avait été dépénalisé et légalisé, comme dans plusieurs autres pays, nous ne serions peut-être pas confrontés à une situation aussi dramatique. Les drogues dures, notamment les substances synthétiques, n’auraient pas pris autant d’ampleur ni détruit autant de vies. Ce sont elles qui transforment les victimes en véritables «zombies». Les forces de l’ordre doivent être encore plus vigilantes face à ces drogues dangereuses. Combien de personnes ont déjà perdu la vie à cause de ces substances dévastatrices ? Il est temps d’agir et vite. Ce combat, nous devons le mener ensemble. Maurice est une petite île. Unis, avec le soutien de la police, nous pouvons y arriver.»
Damree, Flacq : «Sauver nos jeunes par le sport et l’espoir»
«La situation devient de plus en plus préoccupante, surtout parce qu’elle touche particulièrement les jeunes de notre pays. Étant moi-même footballeur, je connais de nombreux sportifs talentueux qui ont malheureusement sombré dans la drogue. Des familles sont détruites et tant d’opportunités s’envolent. Pour lutter efficacement contre ce fléau, le gouvernement devrait investir davantage dans des projets qui encouragent les jeunes à s’engager dans le sport ou à développer leurs talents. Par exemple, avoir des sponsors pour les athlètes prometteurs et construire plus de terrains ou d’infrastructures sportives pourraient motiver les jeunes et leur offrir un avenir meilleur, loin de la drogue.»
Bérénice Hoffted, Camp-de-Masque :«Renforcer les mesures de sécurité»
«Les drogues dures deviennent de plus en plus fréquentes et bien trop accessibles, en particulier pour les jeunes. Mais ce ne sont pas uniquement les jeunes qui en sont victimes ; de plus en plus d’adultes tombent aussi dans ce piège. Il est alarmant de voir de telles scènes se répéter quotidiennement dans le pays. Les personnes sous l’effet de ces substances perdent tout contrôle, agissant comme des «zombies» et mettant en danger la vie des autres. Pour faire face à ce fléau, le gouvernement doit appliquer des sanctions strictes envers les consommateurs visibles en public et renforcer les mesures de sécurité. Il est urgent de remonter à la source du problème en examinant plusieurs aspects de cette crise.»
Yhan Secharaun, Roche-Bois : «Et si le cannabis pouvait freiner le fléau des drogues dures ?»
«Les drogues dures sont aujourd’hui devenues si accessibles et abordables qu’il est facile pour les consommateurs de s’en procurer. La drogue a toujours eu des effets dévastateurs, mais ce que nous voyons aujourd’hui sur les réseaux sociaux dépasse l’entendement. Des familles entières sont détruites, des innocents deviennent victimes et certains consommateurs en viennent même à commettre des meurtres. Depuis plusieurs années, nous militons pour la légalisation et la dépénalisation du cannabis dans l’espoir d’éliminer les drogues synthétiques. Il est temps de considérer des alternatives plus naturelles, comme le cannabis, pour freiner la propagation de substances beaucoup plus dangereuses.»
Diyanegee Pillay Colleemallay, Highlands : «La situation devient plus dangereuse chaque jour»
«En tant que jeune femme de 21 ans qui étudie et travaille dans le domaine du droit, je ne peux rester indifférente face à la réalité de plus en plus présente de la drogue à Maurice. Ce fléau brise des familles entières, détruit des liens précieux et laisse derrière lui une grande souffrance. J’ai vu des foyers se désintégrer, des parents impuissants, des enfants grandir sans repères et des jeunes de mon âge perdre leur avenir dans cette spirale. Les vidéos qui circulent sur Nissa La Bonto sont la preuve de cette déchéance. Elles ne sont pas belles à voir. Elles reflètent une jeunesse perdue, sans soutien, exposée au regard de tous dans la honte. Je pense sincèrement que la situation devient plus dangereuse chaque jour. Il est temps d’agir, pas seulement avec des lois, mais aussi avec de l’écoute, de la prévention dans les écoles, du soutien aux familles et une vraie volonté de changer les choses.»
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