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Les 11 personnes accusées de l’agression mortelle de son fils acquittées

Elvis Eléonore : «Je refuse que sa mort reste impunie»

7 septembre 2025

Elvis Eléonore lance un appel au secours à l’Attorney General et au ministre des Affaires étrangères pour lui venir en aide.

C’est un père brisé qui prend la parole. Elvis Éléonore a appris, avec une immense stupeur et une douleur ravivée, que les 11 personnes accusées de l’agression mortelle de son fils Dilan, alors âgé de 22 ans, ont été acquittées au bénéfice du doute par la justice malgache. Révolté, il demande l’aide des autorités pour faire appel.

Il a appris, par hasard, le 4 septembre, une nouvelle qui l’a jeté à terre : les 11 personnes poursuivies pour l’agression mortelle de son fils Dilan ont été acquittées à l’issue de leur procès à Madagascar. «Quelqu’un me l’a dit alors que je faisais des démarches auprès du ministère des Affaires étrangères et de l’Attorney General. Mais comment est-ce possible ?», s’insurge Elvis Eléonore, la voix étranglée de colère. Cette information lui a ensuite été confirmée par une source au sein de l’ambassade de Maurice à Tana. Selon celle-ci, «l’affaire a été jugée par la Cour criminelle ordinaire d’Antsirabe lors de son audience du 04 août 2025. Tous les accusés ont été acquittés au bénéfice du doute».

Le drame remonte au 25 novembre 2017. Ce jour-là, à Antanety, dans la région d’Antsirabe à Madagascar, Dilan Eléonore, âgé de 22 ans, est retrouvé sans vie. Les autorités locales évoquent d’abord un accident. Mais dans le rapport officiel, la cause du décès inscrite est «maladie non-transmissible». Totalement effondré mais lucide, le père du jeune homme s’interroge. Et pour en avoir le coeur net, il fait rapatrier la dépouille à Maurice où une autopsie pratiquée par le Dr Satish Boolell révèle l’atroce vérité : Dilan a succombé à un violent coup à la tête, avec d’autres blessures visibles sur son corps.

L’affaire prend alors une tournure judiciaire internationale. Après plusieurs rebondissements et l’intervention des autorités mauriciennes en 2019, 11 suspects, dont trois Mauriciens, sont traduits en justice. Mais voilà qu’aujourd’hui, sept ans après la tragédie, tout semble encore une fois s’effondrer pour cette famille qui n’aspire qu’à la vérité. «Comment la justice malgache a pu conclure à cela alors même que l’un des suspects, un Mauricien, ne s’est jamais présenté au procès ? Comment juger un homme absent du procès ? Cela n’a pas de logique !», lâche Elvis Éléonore, furieux. Selon lui, le suspect en question vit à Maurice.

Aujourd’hui, c’est un appel au secours que lance ce père endeuillé. Il interpelle directement l’Attorney General Gavin Glover et le ministre des Affaires étrangères, Ritesh Ramphul : «Je demande une assistance légale pour faire appel de ce jugement. La mort de mon fils ne doit pas rester impunie. Mettez-vous une seule seconde à ma place… Accepteriez-vous une telle décision ?»

À travers ses mots, c’est toute la détresse d’un père qui éclate, entre tristesse, colère et incompréhension. «Dès le départ, on a voulu faire croire à un accident. Aujourd’hui, après tant d’années, j’ai l’impression qu’on veut refermer ce dossier dans le silence. Mais je refuse. La justice doit triompher. Je ne croirai jamais que la justice malgache est corrompue à ce point.»

Dilan, parti à Madagascar pour rendre visite à sa mère employée dans une usine textile, y a laissé la vie dans d’atroces circonstances. Et malgré l’acquittement des personnes suspectées de son agression mortelle, son père ne compte pas abandonner son combat pour que justice soit faite dans cette affaire, tant qu’il lui restera de la voix et de la force. «Je n’abandonnerai pas. Je dois obtenir justice pour mon fils», martèle Elvis Eléonore, déterminé.

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