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28 février 2017 03:06
Ils gardaient espoir. Pendant plus de deux semaines, la famille et les amis de Moonawar Maudarbaccus ont prié pour qu’il s’en sorte. Mais le jeune homme de 24 ans a succombé à ses blessures aux petites heures du matin, le lundi 20 février, à l’hôpital de Flacq. L’autopsie, pratiquée par le Dr Prem Chamane, a attribué son décès à une septicémie.
Dix-sept jours plus tôt, ce policier affecté au poste de police de Trou-d’Eau-Douce avait eu un accident. Dans la soirée du vendredi 3 février, ses amis et lui s’étaient rendus dans un temple de sa localité, à Rivière-Sèche, pour des préparatifs en vue d’une session de prières. Vers 23 heures, Moonawar Maudarbaccus, toujours accompagné de ses amis, a pris le volant de sa voiture pour aller rendre visite à un ami. «Moonawar était toujours prêt à rendre service. Il devait passer voir un ami car il voulait lui apporter son aide pour qu’il intègre la force policière», raconte son père Nazir.
Mais en route, le jeune homme a perdu le contrôle de son véhicule en voulant éviter un chien. La voiture a terminé sa course contre un mur en béton. Moonawar Maudarbaccus a été grièvement blessé ainsi que les autres passagers.
Des amis de la famille, témoins de la scène, informent celle-ci du drame et contactent les services de police. «Nous nous sommes immédiatement rendus sur place. Les policiers présents n’avaient rien fait pour porter secours à mon frère et ses amis», avance le jeune frère de la victime.L’attitude des autorités le révolte au plus haut point. «Nous avons aussi contacté le SAMU à deux reprises mais vu qu’au bout d’une trentaine de minutes, il n’était toujours pas arrivé, nous les avons conduits à l’hôpital de Flacq par nos propres moyens», poursuit-il.
Sollicités, les services de police de Bel-Air/Rivière-Sèche expliquent être arrivés sur les lieux de l’accident cinq minute après avoir été informés du drame. Ils déclarent ne pas être intervenus pour ne pas mettre en péril la vie des blessés mais précisent avoir, au préalable, contacté les secours. Le SAMU, que nous avons essayé de contacter, est resté injoignable.
Après plusieurs jours d’hospitalisation, les amis de Moonawar Maudarbaccus ont pu sortir de l’hôpital. «Ils se remettent lentement de leurs blessures», explique Nazir. Le jeune policier, lui, avait dû subir une intervention chirurgicale après son arrivée à l’hôpital car il avait eu le foie endommagé. Il avait ensuite été placé sous respiration artificielle.
«Nous ne souhaitons à personne de vivre le calvaire qu’a été le nôtre durant ces deux semaines. Nous étions convaincus qu’il allait s’en remettre. Il avait repris connaissance quelques jours avant sa mort mais il était encore trop faible pour parler. La veille de son décès, nous lui avons à nouveau rendu visite mais nous n’avons pas été autorisés à le voir», confie sa tante Yasmin Rostom.
Les obsèques de Moonawar Maudarbaccus, qui comptait cinq années de service au sein de la force policière, ont eu lieu le lundi 20 février. Il laisse derrière lui de nombreux projets, dont celui de se marier.
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