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Accidents de la route : trois nouvelles familles pleurent leur proche disparu

28 septembre 2023

Le policier Dharmajay Goodur, 51 ans, fauché mortellement  dans l'exercice de ses fonctions

 

Son épouse Rita : «J'aurais donné ma vie pour lui»

 

Cela fait déjà plusieurs années qu’il est affecté au poste de police de Beau-Bassin. Cependant, ce mercredi 20 septembre, le constable Dharmajay Goodur, plus connu sous le nom de Wart, âgé de 51 ans, a été appelé à prêter main-forte à ses collègues de la Western Division dans le cadre de la fête Ganesh Chaturthi. Il devait assurer la sécurité des dévots se rendant à la rivière à Beaux-Songes. Comme chaque matin, avant de se rendre au travail, «linn leve, begne, fer so la priyer. Monn prepar so dipin monn donn li avan li ale», relate son épouse Rita. Il a quitté son domicile à L’Agrément, Saint-Pierre, aux alentours de 9 heures, sans que ses proches ne se doutent qu’ils vivaient leurs derniers instants avec lui.

 

Mariés depuis 21 ans et parents de deux fils de 18 et 14 ans, Wart et Rita Goodur faisaient tout ensemble et se passaient difficilement l’un de l’autre. Lorsque le quinquagénaire était au travail, son épouse le contactait régulièrement sur son cellulaire pour voir si tout se passait bien pour lui. Le mercredi 20 septembre, dit-elle, «je l’ai contacté vers 9h45. Il m’a dit qu’il était déjà au travail et que la procession aurait lieu dans l’après-midi». Contre toute attente, à peine une heure plus tard, «mon beau-frère est venu m’informer qu’il avait été victime d’un accident et m’a demandé d’appeler au poste de police. Je lui ai répondu que c’était impossible, car je venais à peine de parler à mon époux, qu’il travaillait, mais il a insisté».

 

Tremblant de peur, elle a d’abord contacté ses proches pour leur demander de l’aide. «Je n’avais jamais eu à appeler au poste de police auparavant. Je ne savais même pas quel numéro composer.» C’est finalement son aîné qui l’a aidée à avoir les collègues de son époux au bout du fil.  «Monn demann so koleg kinn arive, linn dir mwa leta mo misie inpe kritik. Mo ti pe anvi kone kouma sa finn pase, parski mo misie zame pa ti roul brit», relate Rita. Ayant un mauvais pressentiment, elle lui a demandé, le coeur battant la chamade : «Eski mo misie inn mor zot pa pe rod dir mwa ?» C’est ainsi que la collègue de son époux lui a annoncé la triste nouvelle.

 

Refusant d’imaginer qu’elle avait perdu celui qui partage sa vie depuis 21 ans, Rita a voulu croire que les collègues de son mari s’étaient trompés. «Une proche m’a contactée pour me demander de rester forte, me disant que les médecins étaient encore en train de l’examiner. Monn gagn enn kouraz. Mo panse kitfwa li ankor ena enn sans.» Cependant, lorsqu’elle s’est rendue à l’hôpital Victoria, les médecins n’ont fait que confirmer ce qu’elle craignait le plus. «Monn get li enn dernye fwa avan mo retourn lakaz pou koumans bann demars.» Une autopsie pratiquée par le Dr Jankee-Parsad, médecin légiste de la police, a attribué sa mort à des cranio cerebral injuries.

 

D’après les forces de l’ordre, le policier Goodur circulait à moto dans les parages de Pont-Rouge, à Beaux-Songes, lorsque l’accident s’est produit. Il se dirigeait vers le rond-point et s’apprêtait à tourner à droite lorsqu’une voiture allant dans la même direction l’a percuté de plein fouet après avoir doublé plusieurs véhicules. Conduit à l’hôpital Victoria par le SAMU, il y a rendu l’âme quelques minutes plus tard. Le conducteur de la voiture impliquée, âgé de 19 ans, avait obtenu son permis cinq jours plus tôt. Il a été soumis à un alcootest qui s’est avéré négatif. Après avoir passé la nuit en cellule, il a comparu en cour le lendemain sous une accusation provisoire d’homicide involontaire.

 

Rita raconte que son époux a rejoint la force policière en 1998. Il a d’abord intégré la Special Mobile Force (SMF) avant de demander son transfert en 2002, juste après son mariage. Il a travaillé dans plusieurs postes de police à travers l’ile et était affecté à celui de Beau-Bassin depuis 2012. «Li ti bien kontan so travay», affirme son épouse. Sa vie professionnelle n’était pas le seul domaine dans lequel il excellait : «Li ti enn bon papa, enn bon bolom, enn bon garson, enn bon kamarad, enn bon frer. Mo misie ti enn dimoun exempler.» Elle poursuit, en larmes : «Il était mon pilier. Limem ti pe fer tou dan lakaz, ti pe fer tou demars. Si je l'avais pu, j’aurais donné ma vie pour lui. Je ne sais pas comment je vais me débrouiller sans lui.» Les soeurs de la victime, Rajinee et Sanita, abondent dans le même sens. «C’était un homme gentil, sympathique, calme et toujours prêt à aider. Il était jovial et souriant. Nous n’étions pas préparés à cela, d’autant qu’il était en pleine forme. Li pa ti merit enn lamor koumsa.» Pour son beau-frère, qu’il surnommait Gaëtan, et sa belle-soeur Pallavee, «il est irremplaçable. Fode ou pas ladan pou ou kone ki kalite soufrans sa. Nou pa pou bliye li zame».

 

Très actif, Wart était passionné de randonnées, allait escalader la montagne ou retrouvait ses amis pour des tournois de pétanque lorsqu’il avait du temps libre. Très investi dans le social, il a été le président du shivala de sa localité pendant 10 ans et était, plus récemment, devenu le trésorier du Hindu Cultural Centre. Son plus grand rêve était de voir réussir ses deux fils, qui sont aujourd’hui «bouleversés et traumatisés de l’avoir perdu dans de telles circonstances». Inconsolable, Rita lâche que ce qui lui manquera le plus, «ce sont nos repas en famille tous les soirs. Il m’aidait avec la cuisine et nous nous mettions à table tous ensemble pour parler de notre journée. Il me manquera terriblement».

 

Ses funérailles ont eu lieu le jeudi 21 septembre. Ses proches et amis, mais aussi ses collègues de la force, dont le commissaire de police, ont tous fait le déplacement pour lui rendre un dernier hommage.

 


 

Yash Jugroop, 15 ans, tué sur le coup après un accident à moto

 

Triste et tragique fin pour Shesh Jugroop, plus connu sous le nom de Yash, après un accident de la route. Dans la soirée du mercredi 20 septembre, cet habitant de Cassis, à Port-Louis, âgé de 15 ans, n'a pas survécu après que la moto qu'il pilotait est entrée en collision avec un autre deux-roues sur la route d'Albion, à Petite-Rivière. En arrivant sur le lieu du drame, le médecin du SAMU n'a pu que constater son décès. Une autopsie a attribué sa mort à une fracture du crâne.

 

Lorsque les forces de l'ordre sont arrivées sur place, ils ont trouvé une autre moto dans les champs de cannes, à une centaine de mètres du lieu de l'accident. Celle-ci était pilotée par le frère aîné de la victime, âgé de 19 ans. Blessé, ce dernier a reçu les soins nécessaires à l'hôpital Jeetoo avant d'être autorisé à rentrer chez lui. À ce stade, la police tente encore de faire la lumière sur les circonstances exactes de cette tragédie. Les deux motos impliquées, qui portent des fausses plaques d'immatriculation, ont été conduites au poste de police dans le cadre de cette enquête.

 


 

Mario Lacruche, 63 ans, décède trois jours après une collision avec un deux-roues

 

Sa soeur Rosemay : «Il a beaucoup souffert avant de rendre l'âme»

 

Il a agonisé pendant trois jours avant de pousser son dernier soupir. Admis à l’hôpital SSRN après un accident de la route, Mayrick Mario Lacruche a, selon sa soeur Rosemay, «beaucoup souffert avant de rendre l’âme. Ses poumons avaient été endommagés suite au choc de l’impact et il avait beaucoup de mal à respirer depuis son hospitalisation». Cet habitant de Poudre d’Or Village a succombé à ses blessures le mardi 19 septembre. L’autopsie pratiquée par le Dr Jankee-Parsad a attribué son décès à un shock due to multiple injuries.

 

L’accident de Mario Macruche, 63 ans, remonte au samedi 16 septembre. «J’étais au travail lorsque mon époux m’a appelé pour m’en informer», lâche Rosemay. D’après ses renseignements, il avait pris sa moto pour se rendre à la station-service. «Li ti pe al met lesans pou li kapav al travay tanto.» C’est aux abords de la route principale de Belmont, près du cimetière, que son deux-roues est entré en collision avec une autre moto. «Lorsque nous nous sommes rendus sur place, des volontaires l’avaient déjà conduit à la Mediclinic de Goodlands. Notre frère l’y a rejoint, puis l’a accompagné jusqu’à l’hôpital de Pamplemousses après qu’il a reçu les premiers soins.»

 

Tous les jours, depuis son hospitalisation, ses proches se sont rendus à son chevet. Dans la matinée du mardi 19 septembre, raconte Rosemay, «nous avons patienté après les heures de visite pour rencontrer son médecin et en savoir plus sur son état de santé. Nous étions toujours sur place lorsqu’il est décédé. Le personnel médical a tenté de le réanimer à deux reprises, en vain». Divorcé et père de trois garçons, le sexagénaire vivait seul. Après la retraite, il avait décroché un poste comme gardien pour se faire un peu d’argent en plus. Sa soeur le décrit comme «enn bon dimoun, ki pa ti kontan rod problem. Li ti zis kontan met so laparey, ekout so bann sega ek so bann kantik, ek pas letan avek so fami».

 

Ses funérailles ont eu lieu le mercredi 20 septembre.

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