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Accidents fatals : lorsque la route déchire plusieurs familles

17 août 2014

Rita éprouve un profond chagrin depuis la disparition tragique de son époux.

La dernière virée de Vishnu Ramkissoon
 

Rita éprouve un profond chagrin depuis la disparition tragique de son époux.

 

Ils sont affligés car un des leurs a disparu dans des circonstances tragiques. Vishnu Ramkissoon, un habitant de l’Escalier âgé de 63 ans, rentrait chez lui sur sa motocylette, dimanche dernier, lorsqu’une voiture de la marque Honda l’a fauché à proximité du rond-point de Gros-Bois. Les faits se sont produits vers 11h30. La victime est morte sur le coup. Selon le rapport d’autopsie, elle a rendu l’âme suite à une fracture du crâne.

Plusieurs fractures ont également été constatées sur d’autres parties du corps. «On n’a pu lui donner un bain car sa dépouille était couverte de bandages. La voiture l’a heurté de plein fouet et il est ensuite passé sous les roues. Ses jambes ne tenaient plus. Il avait également les côtes fracturées», explique sa fille Smitha.

Selon nos premiers recoupements, Vishnu Ramkissoon, un ancien laboureur de la propriété sucrière de Rose-Belle, ne serait pas fautif dans cet accident. «Un policier du poste de police de Rose-Belle nous a dit que mon père n’était pas fautif. Li ti dan fast lane parski li ti pe al pas ronpwin pu pran sime Gros-Bois pu vinn l’Escalier», avance Smitha.

Le conducteur de la voiture impliquée dans cet accident, un comptable de 39 ans qui habite Quatre-Bornes, donne cependant une autre version des faits. Celui-ci, qui fait l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire, soutient qu’il roulait dans le fast lane lorsque le motocycliste a soudainement bifurqué sur la droite. Ce faisant, il n’aurait  pu éviter la collision.

Une enquête a été initiée pour faire la lumière sur cette affaire. Mais, pour l’heure, c’est le chagrin qui anime le cœur des proches de la victime. Cette dernière, qui s’était lancée dans le jardinage après avoir pris sa retraite, aurait fêté ses 64 ans le 22 novembre

 


 

Ashley Satiah décède après plusieurs jours d’hospitalisation

 

Les proches de la victime déplorent le fait qu’elle n’a pas reçu les soins nécessaires à temps.

 

Ses nombreuses blessures ont eu raison de lui. Ashley Satiah, 28 ans, a rendu l’âme le mardi 12 août. Selon le rapport d’autopsie, cet habitant de Chemin-Grenier est mort suite à une fracture du crâne. Quelques jours plus tôt, soit le 5 août, il a été victime d’un accident de la route aux alentours de 22 heures. Il était en croupe sur une moto, conduite par un ami qui habite Coromandel, lorsque les freins du véhicule auraient lâché. La moto a alors heurté une grosse pierre à la Vallée des Couleurs, Mont-Blanc.

Si le conducteur de la moto a échappé à la mort, ce n’est pas le cas d’Ashley. Et chez les Satiah, c’est la consternation. Les parents de la victime, Satianand, 57 ans, et Devianee, 53 ans, sont «en colère», tout comme Antish, le petit frère de la victime, âgé de 24 ans. Selon ce dernier, Ashley serait «peut-être toujours en vie s’il avait reçu des soins à temps». À en croire les propos du jeune homme, des policiers du poste de police de Chemin-Grenier auraient ramené Ashley à la maison après l’accident, au lieu de le conduire à l’hôpital. «Zot inn dir nu li sou ek linn tonbe depi motosiklet. Sa inn sok nu parski mo frer pa bwar lalkol ditou. Nu finn bizin amenn li lopital parski li ti pe gagn douler. Sur place, le médecin de service a constaté qu’il avait une bosse à la tête et lui a demandé s’il avait perdu connaissance avant de prescrire des calmants et du sérum. Il ne l’a pas fait admettre car lui aussi croyait que mon frère était saoul. Il l’a alors laissé rentrer à la maison», soutient Antish.

Cependant, durant la nuit, l’état de santé d’Ashley s’est détérioré. «Il a commencé à vomir. À son arrivée à l’hôpital de Souillac, on l’a fait admettre. On l’a ensuite transféré à celui de Rose-Belle vers 14 heures, prétextant qu’il était devenu incontrôlable après avoir bu. J’ai eu le choc de ma vie pendant les heures de visite, le lendemain matin. On l’avait ligoté au lit. Un autre malade nous a alors dit qu’il était tombé du lit pendant la nuit. J’ai dû insister pour rencontrer un médecin car le personnel médical n’arrêtait pas de dire qu’il était dans cet état parce qu’il avait bu. Celui-ci a vu Ashley vers 8 heures. Vers 17 heures, il a été conduit à l’hôpital Victoria, Candos, pour y passer un scanner. À son retour, on l’a admis aux soins intensifs car il avait une fracture du crâne», s’indigne Antish.

Ashley est alors plongé dans un coma artificiel. «Un des médecins nous a dit qu’il avait fait une hémorragie, mais qu’on ne pouvait l’opérer car cette intervention était trop risquée. Mon fils est finalement décédé mardi. Il n’a pas reçu les soins nécessaires à temps. La polis inn fane», lâche Devianee. Sa colère est d’autant plus grande que son fils avait des projets plein la tête. Cet ancien étudiant d’un collège d’État de Riambel travaillait dans un centre d’appels. Il aspirait à se construire une maison et à
se marier.

Interrogé au sujet de l’accident qui a coûté la vie à ce jeune homme, le service de presse du ministère de la Santé n’a pas souhaité faire de commentaire, dans la mesure où une enquête est en cours.

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Fidou mortellement renversée par une moto

 

Elle traversait la route pour se rendre chez un marchand de fruits lorsque le drame s’est produit. Rookian Bhaye Dhoomun, alias Fidou, s’est fait renverser par un motocycliste le lundi 11 août, aux alentours de 17h25. Cette habitante de Plaine-Verte, âgée de 55 ans, a été conduite à l’hôpital Jeetoo, où son décès a été constaté. Selon le rapport d’autopsie, elle a succombé à ses multiples blessures.

Le motocycliste, un habitant de Sainte-Croix âgé de 20 ans, a subi un alcootest qui s’est révélé négatif. Il fait toutefois l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire. Dans sa déposition, il raconte qu’il a percuté la quinquagénaire au moment où cette dernière traversait la route imprudemment, devant un 4x4 en stationnement.

Les Dhoomun peinent toujours à croire que Fidou s’en est allée. Et à leur tristesse, se mêle le doute. En effet, le sac à main de la victime a disparu. Celui-ci contenait ses effets personnels dont la clé de sa chambre et sa carte d’identité. «Ziska ler nu pa kone ki sanla inn ramas sa. Nu panse ti ena kas osi ek li parski li ti sorti pu al aste gato franse ek so bann frwi pu la semenn», avance Rehana, âgée de 41 ans.

Cette dernière est effondrée depuis la disparition tragique de sa belle-mère. «C’est très dur pour nous car trois mois plus tôt, notre père est décédé des suites d’une longue maladie», confie-t-elle. Bien que Fidou ait épousé son père en secondes noces il y a 24 ans, Rehana la considérait comme sa mère. «Li mem kinn get mo frer ek mwa depi nu tipti plis inn marie nu», dit-elle.

C’est Nawshad, l’époux de Rehana, qui s’est rendu à l’hôpital quelques minutes après l’accident. «On m’a fait comprendre que Fidou était morte sur le coup. Du sang dégoulinait de son nez et de ses oreilles. Elle avait plusieurs fractures, notamment à la jambe droite, à la colonne vertébrale et au crâne. Elle a connu une fin atroce. Notre famille perd un pilier. Elle n’a jamais eu d’enfant, mais elle considérait mon épouse et mon beau-frère comme les siens. Elle était aussi très pieuse. D’ailleurs, elle a tenu à poursuivre le jeûne pendant les six jours qui ont suivi le Ramadan», souligne-t-il. Une enquête de police est en cours.

 


 

La tragique fin de Prashant Juggurnath

 

Le frère aîné et la mère du livreur de pizza sont effondrés de chagrin.

 

Il s’en est allé, sans crier gare. Prashant Juggurnath, 24 ans, a rendu l’âme le vendredi 15 août, aux alentours de 9h15. Trois jours plus tôt, cet habitant de Piton, qui était employé chez Pizza Hut, avait été admis à l’hôpital du Nord après un accident de la route.

Le mardi 12 août, le jeune homme effectuait une livraison dans la région de Grand-Baie lorsque le deux-roues sur lequel il se trouvait a heurté l’arrière d’une voiture. Il a été projeté sur l’asphalte et un camion venant en sens inverse lui a roulé dessus. Transporté d’urgence à l’hôpital, Prashant Juggurnath y a été admis pendant trois jours avant de décéder de ses multiples blessures.

Cette tragédie laisse sa mère Sunita et ses proches dans un profond chagrin. «La veille de l’accident, il a passé toute la soirée en ma compagnie, à parler de tout et de rien. Il ne cessait de me taquiner. Je ne savais pas que c’était notre dernière conversation. Il me manquera», confie Sunita, des sanglots dans la voix. Son fils, dit-elle, travaillait comme aide cuisinier chez Pizza Hut à Grand-Baie. «Mais cela lui arrivait de faire des livraisons quand il y avait un manque de personnel», précise Sunita.

Prashant était le benjamin d’une fratrie de quatre enfants. Il a étudié jusqu’en Form V à l’Universal College, avant de se lancer dans le monde du travail. «Il a aussi été employé chez Debonnairs Pizza et J.M. Goupille, entre autres. Depuis tout petit, il adorait la musique. Il a commencé à s’y intéresser lorsqu’on allait à des séances de prière de la communauté Hare Rama Hare Krishna», se souvient Sunita. À l’âge de 10 ans, le petit Prashant a obtenu son premier instrument de musique : un tabla. «Depuis ce jour, il a consacré sa vie à Krishna. Il jouait du tabla lors des séances de prière et les gens faisaient appel à lui pour animer la partie musicale lors des prières à domicile», souligne Sunita.

Chetan, le frère aîné de Prashant, garde également un très bon souvenir de lui. «Il était très jovial, aimé de tous et avait un grand cœur. C’était un passionné de musique, il aimait les avions et le football», confie-t-il. Et c’est en musique que les membres de l’ISKCON ont accompagné Prashant à sa dernière demeure, hier, samedi 16 août. Ses proches, eux, gardent une belle image de celui qui faisait la joie de la famille.

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