Publicité

Accusé d’abus sexuels sur des mineurs à l’École des Sourds, Ibrahim Sorefan libéré - La soeur d’une des victimes présumées : «Nous nous opposons à la décision de la cour…»

10 février 2023

L’orthophoniste ne cesse de clamer son innocence dans cette affaire.

Il fait l’objet de huit chefs d’accusation d’abus sexuels sur des mineurs sourds-muets. Ibrahim Sorefan est également soupçonné de les avoir forcés à visionner des vidéos à caractère pornographique. En détention depuis le 22 juin 2022, le jeune homme, orthophoniste à l’École des Sourds, à Beau-Bassin, a été libéré sous caution. Les juges Rita Teelock et Mohana Naidoo ont accédé à sa demande le jeudi 2 février, soit quelque temps après que le Directeur des poursuites publiques (DPP) a fait appel de la décision du tribunal de Rose-Hill, qui avait déjà agréé à la demande de libération du suspect le 24 août 2022.

 

C’est en juin 2022 que des élèves de l’École des Sourds se sont plaints de l’orthophoniste auprès de leur enseignante. Quand Ibrahim Sorefan serait venu récupérer l’un d’eux dans sa salle de classe, un autre élève se serait caché sous la table, ce qui aurait inquiété l’institutrice. Questionné, l’adolescent a raconté ce qu’il aurait subi à son enseignante, puis ses camarades en auraient fait de même. Après avoir alerté les parents de ces élèves, l’établissement scolaire a consigné une déposition au poste de police de Barkly, conduisant à l’arrestation de l’orthophoniste, alors âgé de 24 ans. Ses victimes présumées sont âgées entre 8 et 14 ans.

 

Le 24 août 2022, Ibrahim Sorefan avait obtenu la remise en liberté devant le tribunal de Rose-Hill, la magistrate Deepti Bismohun ayant noté l’absence de toute action d’ingérence avec les témoins, ou de tentative de s’évader, et sa propre sécurité. Le suspect avait ainsi été sommé par la cour de payer huit cautions de Rs 35 000 chacune et de signer une reconnaissance de dette de Rs 250 000. Cependant, la police avait informé la cour que le bureau du DPP avait fait appel de ce jugement, estimant notamment que la magistrate avait mal évalué le risque de falsification de preuves et de ne pas se présenter devant le tribunal pour son procès. Le suspect avait ainsi été reconduit en cellule.

 

Le jeudi 2 février, les juges Rita Teelock et Mohana Naidoo ont cependant accédé à la demande de libération sous caution de l’orthophoniste, soutenant que le DPP a failli à soulever les problèmes qui entourent ses objections. Ainsi, c’est sous plusieurs conditions qu’Ibrahim Sorefan a pu quitter la prison et rentrer chez lui en s’acquittant de huit cautions totalisant Rs 250 000. Il lui est interdit de s’approcher des témoins, de ses employeurs, de travailler avec des mineurs, d’avoir accès à Internet ou de quitter le pays. Il devra aussi avoir en sa possession un cellulaire doté de géolocalisation pour rester sous surveillance policière.

 

Sollicitée, la soeur d’une des victimes présumées confie : «Nous comptons nous concerter, avec d’autres parents, et consulter un avocat. Nous nous opposons à la décision de la cour et ne baisserons pas les bras.» Un autre parent, en revanche, explique : «Je souhaite aller de l’avant. Je n’ai plus le temps et l’énergie de me battre, d’autant que mon fils est désormais au collège et que j’ai d’autres préoccupations.»

 

À ce stade, Ibrahim Sorefan nie toujours les faits qui lui sont reprochés et maintient son innocence dans cette affaire.

Publicité