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Affaire Ramgoolam : Trois mandats d’arrêt internationaux contre Nandanee Soornack

30 mars 2015

Nandanee Soornack se trouve actuellement en Italie.

C’est un développement de taille. Le lundi 23 mars, le tribunal de Port-Louis a délivré trois mandats d’arrêt internationaux contre Nandanee Soornack, dont deux pour blanchiment d’argent et un pour entente délictueuse. Ces mandats ont été demandés par le Central Criminal Investigation Department (CCID), dans le cadre des enquêtes sur les Rs 220 millions saisies au domicile de Navin Ramgoolam et de l’affaire Roches-Noires.

 

Les enquêteurs souhaitent notamment interroger la femme d’affaires au sujet de transferts de fonds illégaux vers l’étranger. Nandanee Soornack a quitté Maurice précipitamment le 11 décembre 2014, jour de la proclamation des résultats des élections législatives. Les limiers du CCID pensent qu’elle est partie en catastrophe parce qu’elle avait une forte somme d’argent à mettre à l’abri. C’est avec Rs 800 millions dissimulées dans 12 valises que l’ancienne activiste rouge serait partie pour l’Italie, en s’envolant d’abord pour Dubaï à bord d’un avion d’Emirates Airline.

 

L’entourage de Nandanee Soornack estime qu’elle est victime d’une vendetta. Son cabinet légal rappelle qu’elle n’a pas encore été jugée pour les délits dont on l’accuse. «Les allégations portées contre ma cliente ne sont pas fondées. Les enquêtes doivent se faire sur la base de preuves et non de spéculations», précise l’avocat Raj Boodhoo.

 

L’interpellation de l’avoué Pazhany Thandrayen, le samedi 14 mars, ne laisse pas non plus indifférent Raj Boodhoo et ses collaborateurs. Celui-ci était attendu par le CCID à sa descente d’avion alors qu’il revenait d’Italie via Dubaï. Ce jour-là, les enquêteurs l’ont emmené aux Casernes centrales pour l’interroger. Ils ont également saisi ses effets personnels et plusieurs documents, dont des dossiers sur Airway Coffee, entreprise dirigée par Nandanee Soornack. La justice a toutefois ordonné aux policiers de restituer ces éléments le vendredi 20 mars. «La façon dont la police traite cette affaire est stupéfiante, affirme l’avocat. Qui aurait imaginé de telles actions dans un pays considéré comme démocratique ?»

 

Les relations professionnelles qui unissaient Nandanee Soornack et l’homme d’affaires Rakesh Gooljaury appartiennent désormais au passé. Raj Boodhoo le confirme : «Il n’y a plus de ligne de communication entre eux. Il est peu probable qu’ils se parlent de nouveau, même si le but est de résoudre l’affaire qui les concerne, soit la dette de Rs 58,8 millions d’Airway Coffee auprès d’Airports of Mauritius Ltd.»

 

En tant que directrice d’Airway Coffee, Nandanee Soornack continue de surveiller le fonctionnement de son commerce à distance. Elle a récemment adressé un e-mail à ses employés, dans lequel elle leur demande de ne pas s’inquiéter. Mais Airports of Mauritius Ltd a refusé la proposition d’un paiement échelonné de la dette de l’entreprise qui, sauf rebondissement, devrait être placée prochainement en liquidation judiciaire.

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