Agressé au couteau à l’abdomnen après qu’un éleveur de porcs l’a surpris chez lui - Jeremy Henry, l’intrus : «Mo pann rod fer personn dimal, mo pann kokin personn...»

Il a été blessé au front, à la jambe, et a eu une profonde entaille à l’abdomen. Admis à l’hôpital Victoria, à Candos, depuis le dimanche 4 juin, Jeremy Henry se remet lentement de ses blessures. «Monn pass dan enn sok. Ziska ler ankor ena enn laper dan mwa. Mo santi mwa korek me mo ankor impe feb apre mo loperasyon», lâche péniblement cet habitant de Trèfles, à Rose-Hill, âgé de 27 ans. Ce soir-là, il a été conduit d’urgence à l'hôpital après que la police de Camp-Levieux l’a retrouvé les intestins à l’air et se tordant de douleurs dans une ruelle à St-Martin. Les officiers s’y étaient rendus après qu’un éleveur de porcs de 60 ans, habitant la région, les a alertés de la présence de ce jeune homme dans sa maison. Soupçonné de l’avoir agressé avec une arme tranchante, le sexagénaire a été appréhendé. Il est toujours en détention policière.

Le fils de l’éleveur de porcs, que nous avons rencontré, revient sur les circonstances de ce drame : «Ce soir-là, mon père est rentré de la plage vers 18 heures. J’ai appris qu’il s’était d’abord rendu dans l’un de nos parcs pour préparer la nourriture des animaux avant de rentrer chez lui. Lorsqu’il a ouvert la porte, qui était cadenassée, il est tombé nez-à-nez sur cet inconnu, qui était torse-nu, couché sur le canapé dans son salon.» D’après ses renseignements, son père, paniqué, aurait exigé que l'homme lui explique les raisons de sa présence dans sa maison mais «li pann fouti donn enn bon explikasyon. Premye kout linn dir li pa kone ki li pe fer la, deziem kout linn dir linn gayn somey. Li normal ki mo papa inn panse ki se enn voler».

Le premier réflexe de son père, dit-il, a été d’alerter la police. «Mo pa kone si garson-la inn panike. Etan done ena enn sel lantre ek enn sel sorti, linn vine direk lor bolom-la pou li rod sove. Mo papa pann blese, me kan linn rod defann li, sekinn arive inn arive. Lerla garson la inn galoupe inn ale.» Lorsque les policiers sont arrivées sur place, ils ont d’abord rencontré le sexagénaire, qui leur a appris que le jeune homme avait déjà pris la fuite. Pendant qu’ils questionnaient les voisins, ils ont entendu des gémissements et sont tombés sur l’intrus une vingtaine de mètres plus loin ; il gisait sur l’asphalte dans une mare de sang. Pendant que les policiers le plaçaient dans leur véhicule pour le conduire à l’hôpital, il a désigné l’éleveur de porcs comme étant son agresseur.

Après avoir subi une intervention chirurgicale, Jeremy Henry a été admis en salle. Son état de santé est jugé stable. De son lit d’hôpital, le jeune homme nous confie s’être introduit dans la maison de son agresseur, bien que les raisons derrière son geste ne semblent pas claires. «Sa zour-la, enn dimoun ki mo pa kone ti pe passe lor motosiklet ek linn dir mwa koul lamem. Mo pann kompran kifer. Lerla monn rant dan sa lakaz-la, monn pass par enn lafnet, monn koul anplas ek monn gagn somey lor sofa.» Puis, le propriétaire des lieux, qui était accompagné d’une femme et de deux adolescentes, est arrivé. «Monn dir misie-la mo pann fer personn dimal, mo pann kokin personn. Me linn donn mwa enn kout kouto. Sirman zot inn panse mo enn voler. Mo pann fer nanye mwa. Lerla de lapolis inn ramas mwa inn amenn mwa lopital.» Cependant, avance-t-il, «mo pa rapel ki mo ti pe fer laba».

Le lendemain, soit le lundi 5 juin, la police de Bambous et les officiers du Scene of Crime Office (SOCO) se sont rendus sur les lieux pour récupérer des pièces à conviction. Plusieurs couteaux ont été saisis. Ceux-ci sont, selon les proches du sexagénaire, «habituellement utilisés pour couper de la viande». Dans l’après-midi, l’éleveur de porcs s’est rendu au poste de police accompagné de son homme de loi et a été placé en détention. Le mardi 6 juin, il a comparu devant le tribunal de Bambous sous une accusation provisoire de «serious assault» avant d’être reconduit en cellule, la police ayant objecté à sa remise en liberté. Soumis à un interrogatoire, il a déclaré avoir accidentellement blessé le jeune homme lorsqu’il s’est défendu. L’enquête suit son cours.

À l’heure où nous mettions sous presse, le jeune homme blessé était toujours hospitalisé et n’avait pas encore reçu la visite de ses proches qui, dit-il, ne sont sûrement pas encore au courant de ce qui lui est arrivé.